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Jennifer a failli en être victime: faites attention à L'ARNAQUE AU VIN par téléphone

Une recrudescence des plaintes pour des appels téléphoniques frauduleux et des arnaques en ligne est observée par la police. Jennifer, qui habite à Habay-la-Neuve, en province de Luxembourg, a été la cible de l'une d'elles.

Le SPF (Service public fédéral) Économie a récemment publié les chiffres des escroqueries et arnaques en Belgique. Plus de 28.000 cas ont été signalés en un an. Et parmi les arnaques, celles par téléphone sont toujours plus nombreuses. Jennifer, une mère de famille de 37 ans de Habay-la-Neuve en province de Luxembourg, a été confrontée à l’une de celles-ci. Elle a pris contact avec notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous pour nous le raconter.

Un samedi, il y a quelques semaines, elle reçoit l'appel d'une femme qui se présente comme Claire Legrand, employée de la... Commission européenne. "Elle m’explique que suite à un harcèlement téléphonique, j’ai droit à un dédommagement. C’est en fait un marchand de vin de Bordeaux qui est condamné par le tribunal car il vendait du vin beaucoup plus cher que ce qu’il ne valait et qu’il a harcelé beaucoup de gens au téléphone, dont mon numéro de téléphone qui a été relevé plus de 5.300 fois. Donc suite à ça, j’ai droit à un dédommagement qui s’élève à 3.500 euros", nous explique-t-elle.


"Il m’appelait sans arrêt 2-3 fois par jour"

Au début, Jennifer ne se méfie. Pourquoi? Parce que, en effet, elle a bien été harcelée par un négociant en vin! "J’avais eu des contacts avec ce vendeur, c’est pour ça que c’était tout à fait plausible ce qu’elle me disait, décrit-elle. C’est vrai qu’il m’appelait sans arrêt 2-3 fois par jour. Je raccrochais, je lui raccrochais au nez. C’est vrai que c’était exact ce qu’elle m’a raconté."


Quand elle lui demande ses codes, la factrice tique

L’arnaqueuse lui explique alors la marche à suivre pour toucher le dédommagement. Toujours pas de méfiance de la part de Jennifer qui lui donne le numéro de sa carte de banque. Mais quand elle lui demande ses codes, la factrice tique. "Je lui ai dit que je n’étais pas d’accord de lui donner ça parce que c’était les coordonnées que je mettais sur mon compte via internet. Je lui ai demandé de m’envoyer plutôt un courrier ou un mail pour que je puisse faire la transaction. Elle a essayé absolument d’avoir mon numéro ID ING, mais je ne lui ai pas donné", raconte-t-elle.


"En quelques minutes, ils m’auraient volé 3.500 euros"

Après avoir lourdement insisté, l’escroc laisse tomber et dit à Jennifer qu’un homme la rappellera dix minutes plus tard avec de nouvelles instructions. La mère de famille a alors un très bon réflexe, elle contacte sa banque. "Elle m’a dit que c’était une arnaque téléphonique, qu’il ne fallait pas le faire. Heureusement, je n’ai pas été plus loin avec eux. Si j’avais continué, en quelques minutes, ils m’auraient volé 3.500 euros", souligne-t-elle.


L'arnaque au vin est très en vogue

Si Jennifer s’en est sortie in extremis, cette arnaque mêlant vin et Commission européenne a déjà fait de nombreuses victimes en Belgique. La police locale de Namur a communiqué il y a quelques jours à ce sujet. Et le modus operandi est quasi identique à celui utilisé par l'arnaqueuse de l'habitante de Habay-la-Neuve.

"Les victimes reçoivent des appels, provenant souvent d'un pays situé hors de l'Union européenne afin de leur proposer du vin. Un acompte doit d'abord être versé via un organisme de paiement international de type "Western Union" ou "Paypal" pour ensuite recevoir ou pas un vin de très mauvaise qualité. À la suite de cette arnaque, les victimes reçoivent à nouveau un appel téléphonique d'une personne prétendant être avocate. Cette dernière leur informe de l'arrestation des escrocs en Tunisie et propose de les représenter moyennant un versement d'honoraires via un organisme de paiement international afin de récupérer leur préjudice. D'autres scénarios ont également été rapportés à la police, dont des escrocs se faisant passer pour des membres de la Commission européenne", détaillent les forces de l’ordre dans un communiqué.


Si vous êtes victime, il faut porter plainte

Et la police d’insister : "Il est très important de ne pas répondre à ce type d'appel. En effet, la victime n'a pratiquement aucun espoir de récupérer son argent par la suite. Comme pour les escroqueries informatiques, nous rappelons qu'un organisme officiel ne demandera jamais ni les données bancaires personnelles, ni le versement d'acompte ou honoraires via un organisme de paiement international ou autres."

Si vous avez été victime d’une arnaque, la police conseille également de porter plainte. Pour faciliter la tâche des enquêteurs et si vous avez ces données en votre possession, il est important d’amener le numéro, la date et l'heure de l'appel; le nom et la fonction de la personne qui a appelé; le nom du destinataire, le montant versé, ainsi que l'adresse de destination du paiement.


Quelques conseils pour éviter de vous faire arnaquer

Du côté du SPF Économie, qui est compétent en matière d’arnaques, on donne quelques bons réflexes à adopter pour se protéger des arnaques téléphoniques et sur internet.

  • Demandez-vous tout d’abord s'il est logique qu'un inconnu vous promette monts et merveilles
  •  Prenez ensuite le temps de vérifier les coordonnées de votre interlocuteur. Les escrocs utilisent souvent un numéro de boîte postale comme seule adresse de contact, voire un GSM avec carte afin de ne pas être identifiés.
  •  Ne communiquez aucune donnée personnelle sans avoir vérifié à qui vous avez affaire.
  •  Ne donnez pas, ne versez pas et ne transférez pas d'argent à un inconnu ou à un intermédiaire financier sans savoir s’il dispose des autorisations nécessaires.
  •  Si l'on vous demande d'être discret, cela risque fort d’être une arnaque. Parlez-en autour de vous (amis, famille) et demandez conseil à un spécialiste ou à une personne de confiance.
  •  Utilisez les transactions sécurisées sur les sites d’enchères et refusez de traiter directement avec un vendeur.

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