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La vie de Jean, l'employé de la BBL, a radicalement changé avec ING: "Toujours plus de rendement"

Ce n'est plus une surprise: ING a mis en oeuvre un important plan de restructuration, affichant sa volonté de supprimer, d'ici 2021, quelque 7.000 emplois, principalement en Belgique et aux Pays- Bas. Le nombre d'emplois menacés sur le territoire belge se porte à 3.158, dans tous les secteurs. Le nombre de licenciements secs, lui, atteindrait un maximum de 1.700.

En parallèle, la direction avait également confirmé la disparition de 600 agences sur les 1.250 que compte actuellement le réseau afin de réduire les dépenses et d'établir une nouvelle relation "banque-client", plus tournée vers les nouvelles technologies.

Jean a été longtemps employé au sein de cette entreprise, avant même qu'elle ne fasse partie du grand groupe ING et qu'il s'agissait encore de la BBL (Banque Bruxelles Lambert). Cette banque belge, créée en 1975, a été "avalée" par le groupe ING en 1998. "J'ai fait partie du personnel alors que nous étions encore BBL. Une banque proche de ses clients, et même si je ne faisais pas partie du personnel d'agence, au niveau administratif, nous nous faisions un devoir de rendre le client satisfait. On est ensuite, bien malheureusement, devenu ING. Plus rien n'a été pareil, mais en douceur", nous a-t-il confié via notre bouton orange Alertez-nous.

Ensuite, plusieurs changements ont été opérés, contrairement à ce qui avait été promis lors du rachat. "Au début, une équipe qui s'entendait trop bien, ce n'était pas productif... et pourtant, la rentabilité était très bonne, voire exceptionnelle face au stress de notre boulot. ING avait aussi dit au départ que nous ne changerions pas de nom. Nous avons été manipulés depuis le départ. ING nous a imposé toujours plus de rendement, il ne fallait pas passer plus que x minutes avec un client!

Et puis, en 2008, nous avons été privés de nos chefs de service, trop vieux et ne correspondant plus à l'image que voulait donner ING. Nous avons donc hérité d'un chef de service ne connaissant absolument pas notre travail mais qui était drillé à la performance et aux statistiques.

L'ambiance était déjà plombée, mais nous avons continué à faire de notre mieux. Un an plus tard, nous avons reçu de la part de la direction des e-mails, nous demandant clairement de dénoncer des agissements qui seraient "contre-productifs" vis-à-vis de nos collègues. Tout ce climat s'est encore détérioré par la suite", a ajouté Jean.

Cet employé n'est finalement pas allé au bout de sa carrière, car il a été mis en "invalidité" suite à une maladie neurologique. De plus loin désormais, il observe la situation actuelle chez ING et n'hésite pas à conclure: "ING est devenu une banque qui privilégie le rendement de ses actionnaires et pas celui des clients".

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