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La voiture d'Amane prend subitement feu sur le Ring: "Tout d'un coup, c'est comme si elle accélérait toute seule" (photos)

La voiture d'Amane est partie en fumée sur le Ring de Bruxelles, fin 2014. Plusieurs mois après les faits, notre victime se sent complètement abandonnée. "Pour mon assureur, le dossier est clôturé" et "Mercedes ne veut rien entendre", s'insurge-t-elle. Pourtant, Amane faisait ses entretiens à temps chez le concessionnaire, et rien ne laissait présager une telle issue pour son véhicule.

Amane a vécu un événement angoissant, fin décembre 2014, alors qu'elle circulait à bord de son véhicule, une Mercedes Classe A Diesel de 2006, sur le Ring de Bruxelles. "Je roulais normalement, en 5e vitesse. Tout d'un coup, c'était comme si elle accélérait toute seule, comme si j'appuyais sur le champignon. J'ai eu peur parce que j'étais avec ma petite soeur, donc j'ai freiné pour essayer de ralentir. Mais très vite, il y a eu beaucoup de fumée blanche, vraiment beaucoup! Il y en avait tellement qu'on a dû sortir de la voiture parce qu'on ne pouvait plus respirer. C'était la panique. On étaient persuadées qu'une de nous deux allait se faire percuter par une voiture", nous a-t-elle raconté via notre page Alertez-nous.

Dans un premier temps, les deux femmes ont réagi instinctivement. L'objectif était de se mettre à l'abri. Ce n'est que de l'autre côté des barrières de sécurité qu'elles ont commencé à réaliser l'ampleur du sinistre. La voiture qu'Amane avait à peine rachetée un an auparavant est littéralement partie en fumée. "On a d'abord entendu des bruits successifs, comme de petites explosions. En fait c'était les pneus et les vitres qui éclataient sous l'effet de la chaleur. Et petit à petit, tout s'est embrasé. La voiture a complètement brûlé, là comme ça sur le Ring", a ajouté Amane.

Amane et sa soeur hors de danger, l'angoisse et la peur ont cédé la place à d'autres questions. Si l'assureur s'est rapidement déclaré "hors jeu" vu le fait qu'Amane n'avait pas souscrit à une assurance omnium, vers qui pouvait-elle se tourner ? Qu'allait-il advenir de sa voiture pour laquelle elle avait longtemps économisé ? Pourquoi avait-elle pris feu de la sorte ? Qui est responsable ?


"Mes économies ont pris feu sur le Ring"

Malheureusement, plusieurs mois après les faits, notre témoin n'a que très peu de réponses. Pourtant, selon Christophe Vloebergh, porte-parole de Mercedes en Belgique, le constructeur allemand prend les choses en mains dans de telles circonstances. "Dans le cas des incendies de voitures, Mercedes reste toujours très attentif, pour diverses raisons dont la sécurité bien entendu. Des cas comme ce qui m'est rapporté ici, c'est extrêmement rare, surtout avec un véhicule en mouvement. Quoi qu'il en soit, pour tout incendie de véhicule, Mercedes ne laisse rien au hasard et envoie le véhicule à Stuttgart, où se trouve la maison-mère du constructeur, via le garage. Là, des experts procèdent à une analyse méticuleuse du véhicule pour déterminer la cause de l'incendie", a-t-il expliqué.

Mais à l'heure actuelle, ce qui reste de la voiture d'Amane reste bien loin de Stuttgart. En effet, la carcasse se trouve dans le dépôt de son assureur. Et dans la concession Mercedes de Drogenbos où elle était cliente, le son de cloche est radicalement différent. "Je les ai contactés plusieurs fois. Ils n'ont aucune compassion. Tout ce qu'ils me disent, c'est que si je veux démontrer que je ne suis pas responsable, je dois moi-même faire appel à un expert. Mais ce sont de gros montants à avancer, alors que mes économies ont pris feu sur le Ring".


Pas d'omnium... ni d'aide juridique

Amane est d'autant plus révoltée qu'elle a toujours effectué ses entretiens à temps. Elle avait donc toutes les raisons d'utiliser sa voiture en confiance, sans crainte. "J'ai fait un entretien à peine 2 mois avant les faits. J'ai tous les documents qui en attestent. Ca m'a coûté 700 euros. Par ailleurs, on ne m'a jamais avertie du moindre souci sur ma voiture qui aurait pu mener à un tel désastre", a-t-elle ajouté.

Nous avons essayé à de multiples reprises de contacter le garage de Drogenbos, mais nous n'avons jamais obtenu d'informations valables malgré un certain acharnement. Quant à l'assureur d'Amane, il nous a indiqué que dans son cas, le dossier était clôturé. "Notre cliente n'a pas d'omnium (assurance qui couvre l'intégralité des dégâts subis par un véhicule, même si le conducteur est en tort), donc cet incident n'entre pas en ligne de compte dans le contrat établi avec nous", nous a-t-on indiqué. La seule chance pour Amane d'obtenir un dédommagement serait donc bien de se retourner contre Mercedes, mais à ses frais. "La voiture a plus de 60 mois, donc on ne peut pas lui garantir l'aide juridique. C'est contractuel. On offre l'aide juridique (les frais qu'impliquent une action en justice) à nos assurés que si le véhicule a moins de 60 mois, voire 84 mois dans certains cas", nous a-t-on encore précisé chez l'assureur.

Mais pour Amane, une telle procédure est inimaginable. Les montants à avancer sont trop élevés et les garanties d'obtenir une réparation ne sont pas du tout établies. Surtout que l'assureur d'Amane n'a jamais contacté Mercedes dans le cadre de ce dossier. "J'imagine que cela signifie que l'expert de l'assureur a écarté la responsabilité du constructeur. Sinon j'imagine qu'on aurait été alerté", a conclu le responsable presse de Mercedes.


"Ils ne m'ont jamais écoutée"

Une explication qui ne convainc pas Amane. "Si notre assureur avait un résultat d'expertise, je l'aurais eu. Je pense juste qu'ils n'en ont pas faite car pour eux, le dossier est clôturé. Je n'ai pas d'omnium et pas droit à une aide juridique, point. Donc, comme ils me l'ont répété, si je veux attaquer Mercedes, je dois payer moi-même un expert", a indiqué Amane.

Quant au fait qu'il n'y ait pas de trace de son dossier chez Mercedes, Amane a du mal à le comprendre. "J'ai contacté le service après-vente de Mercedes par téléphone plusieurs fois. Ils ne m'ont jamais écoutée. Au mieux ils me disaient que ce qui m'arrive est triste, mais qu'ils ne pouvaient rien pour moi. Mon mari s'est donc rendu personnellement au siège social de la marque. Là, il a été reçu par le directeur du service après-vente. Cette personne l'a écouté et a fait preuve d'empathie. Après une longue discussion, il a demandé à ce qu'on lui résume tout par mail, ce qui a été fait. Mais depuis, aucun nouvelle", a-t-elle précisé.

La carcasse de la voiture d'Amane reste donc désespérément dans un dépôt de son assureur, malgré ce que nous avait assuré le responsable presse de Mercedes comme quoi chaque véhicule de la marque qui prenait feu était envoyé à Stuttgart pour une analyse minutieuse. Et l'assureur ne compte pas bouger étant donné que le contrat de sa cliente ne couvre pas les dommages occasionnés, donc "affaire classée".

Mercedes de son côté, non alerté par l'assureur et n'ayant pas reçu de plainte officielle, s'appuie sur ces faits pour expliquer ne pas pouvoir intervenir car "au courant de rien".

Amane n'a donc qu'une possibilité: porter plainte contre Mercedes. Mais pour cela, elle devrait s'appuyer sur une expertise qui affirme que le constructeur est responsable. Ce n'est pas garanti, et surtout, "cela coûte très cher. Avec les procédures judiciaires, cela se chiffre à plusieurs milliers d'euros, une somme que je n'ai pas. En plus, cela va prendre des années", s'insurge-t-elle.

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