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Le vieux cimetière de Tubize dans un état catastrophique: "On a laissé aller le cimetière pour voir ce qui allait sortir"

À Tubize, le cimetière de la rue de la Déportation est tellement envahi par les mauvaises herbes que certains visiteurs ne parviennent plus à retrouver la tombe de leur parent. Le bourgmestre assure que tous les cimetières de la ville seront "nickels" à la fin du mois d’octobre.

Pascal nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous pour nous faire part de son indignation quant à l’état actuel du cimetière de la rue de la déportation, à Tubize. Dimanche dernier, ce jeune homme de 33 ans, passionné de généalogie, s’est rendu sur ces lieux pour chercher la tombe d’un parent. Ce qu’il a découvert l’a profondément choqué: des tombes cassées et des mauvaises herbes de plus d’"1m50 de haut". "Il était impossible de chercher quoique ce soit", raconte-t-il. Il a pris quelques photos des allées, "si on peut appeler ça des allées", note-t-il, et les a partagées sur la page Facebook de la commune de Tubize. Sur le réseau social, de nombreux internautes ont rejoint Pascal dans sa révolte. "Honteux", "choquant", "scandaleux", peut-on lire çà et là en commentaire des clichés du cimetière. Certains racontent avoir vécu la même expérience que Pascal: ils n’ont jamais retrouvé la tombe de leur proche, perdus dans cette végétation.


"Sur l’ensemble des cimetières de Tubize, on a déjà fait pas mal de choses !"

Pascal se souvient que le bourgmestre de Tubize, Michel Januth, avait promis en 2015 une année tournée vers les cimetières de la localité, avec un budget de 100.000 euros pour toute une série d’aménagements. Les promesses n’ont-elles pas été tenues ? Nous avons contacté le bourgmestre pour obtenir des explications. "Il n’y a pas qu’un cimetière à Tubize. Sur l’ensemble des cimetières de Tubize (NDLR : il y en a six), on a déjà fait pas mal de choses ! Notamment à Oisquercq et Clabecq", affirme-t-il. Le mauvais état actuel du cimetière de la rue de la Déportation s’explique par le fait qu’un "inventaire au niveau de l’analyse du sol" est en train d’être effectué. Le sol a été "pulvérisé par des tonnes de pesticides ces dernières années", indique le bourgmestre. Mais aujourd’hui, Les nouvelles réglementations contraignent les communes à abandonner l’utilisation des pesticides, "On a laissé aller le cimetière pour voir ce qui allait sortir, analyser les plantes et tirer des conclusions", argue-t-il. "Cela a poussé très vite, en un peu plus d’un mois", constate-t-il .


"Tous les cimetières seront nickels à la fin du mois d’octobre"

"C’est un sujet très sensible et les gens réagissent au quart de tour", constate Michel Januth. "Mais les cimetières sont loin d'être laissés à l’abandon, contrairement à ce que les gens pensent", poursuit-il. Le conseil communal a voté au mois de septembre un plan d’action pour la réhabilitation des cimetières. Un budget de 150.000 euros avec des travaux sur plusieurs années. Le cimetière de la rue de la Déportation est en pleine rénovation, un processus forcément long, insiste le bourgmestre. "On fait l’inventaire du patrimoine funéraire local. On regarde le nom des tombes, on écrit aux familles. Si les gens ne réagissent pas, la commune reprend la tombe. C’est toute une procédure", explique-t-il. Sur le court terme, des mesures seront également prises. "Je peux rassurer tout le monde. Tous les cimetières seront nickels à la fin du mois d’octobre", affirme Michel Januth. Les mauvaises herbes seront fauchées et "il y aura un suivi", ajoute-t-il.


Réaménagement en cimetière cinéraire

Le cimetière de la rue de la Déportation, le plus vieux de la ville, fait l’objet d’un grand projet de réaménagement. L’endroit doit devenir un cimetière cinéraire avec des aires de dispersion des cendres, des columbariums et des cavurnes (NDLR: un petit caveau destiné à recueillir une urne funéraire). "On enterrera plus là sauf dans les concessions de familles à perpétuité", précise le bourgmestre. Le projet devrait durer deux ou trois ans. Un auteur a été désigné, qui présentera ses plans d’aménagements dans les prochains jours.


"Je reproche aux autorités régionales de prendre ses décisions sans proposer d’alternatives"

Au niveau régional, un décret adopté par le Parlement wallon interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans les espaces publics depuis juin 2014. Ce décret s’inscrit dans le cadre du programme wallon de réduction des pesticides, qui est une transposition en droits wallons de la Directive européenne de 2009 (2009/128CE). "Je reproche aux autorités régionales de prendre ses décisions sans proposer d’alternatives", accuse le bourgmestre de Tubize. "L’interdiction des pesticides nous oblige à changer de fonctionnement. ll faut réfléchir et penser différemment", explique-t-il, appelant à la patience. "C’est un problème qui se pose dans toutes les communes et tous les espaces publics. Je ne vais pas mettre les 66 hommes que j’ai à enlever les mauvaises herbes dans les rues."

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