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Les comptes épargne ne rapportent plus rien: cet étudiant vous propose d'investir 1.000€… dans des kots de Louvain-la-Neuve

Alexandre, passionné par l'investissement, se désole de voir l'argent des Belges dormir sur des comptes épargne dont le taux d'intérêt descend parfois à 0,1 %. Il a donc mis sur pied une société qui vous permet d'investir dans l'immobilier à Louvain-la-Neuve, mais sans devoir acheter un bien souvent coûteux. Les risques seraient très limités. Explications.

A l'heure actuelle, les taux d'intérêt sur les comptes épargne des grandes banques ont atteint le pourcentage ridicule de... 0,1. Si vous laissez 1.000€ sur votre livret pendant un an, il vous rapportera 1€. Autant dire rien du tout.

Tout est donc fait pour que vous ayez envie de dépenser votre argent, ou de l'investir. La bourse n'a plus très bonne presse depuis quelques années, et acheter une maison (supplémentaire) n'est pas accessible à tout le monde.

C'est pour cette raison que de nouvelles formules d'investissement originales voient le jour, un peu partout dans le monde, et dans de nombreux secteurs.


Des kots à Louvain-la-Neuve

Alexandre est un étudiant en dernière année à l'UCL, l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve. Il est également "jeune entrepreneur", comme il se définit lui-même: il a déjà mis sur pied une SPRL, qui s'appelle Kotinvest. "Depuis que j'ai 14 ans, je joue en bourse. J'adore investir", nous a expliqué ce jeune homme de 23 ans originaire de Marche-en-Famenne, après avoir contacté la rédaction de RTLinfo.be via la page Alertez-nous.

L'idée de base de Kotinvest est simple: Alexandre achète d'abord un kot en mauvais état dans la cité estudiantine, "environ 60.000€". Ensuite, "avec l'aide d'un proche, je le rénove, en mettant du nouveau parquet, des nouveaux meubles".

Dernière étape: la mise en location du bien, ce qui n'est pas compliqué: "99,8% des kots sont loués à Louvain-la-Neuve".


Entre 3,5 et 4% net

C'est à ce moment-là que les particuliers peuvent investir leur argent, "par tranche de 1.000€". Vous investissez en réalité dans les droits de perception du loyer. Vous ne devenez pas propriétaire du kot, qui appartient à Kotinvest.

"Kotinvest garantit un rendement compris entre 3 et 4,5 % net". Si vous investissez 1.000€, vous recevrez donc entre 30 et 45€ par an. Ça n'est toujours pas énorme, mais c'est mieux que ce que vous rapporte un compte épargne.

L'argent que vous recevez est donc issu du loyer que Kotinvest perçoit mensuellement auprès de l'étudiant (cela tourne autour des 300€ par mois).


Après deux ans, vous pouvez récupérer votre mise de départ

Il y a des frais d'entrée de 2,5 % (donc 25€ si vous investissez 1.000€), qui servent à faire fonctionner la société, et donc à payer l'unique salarié, Alexandre. Mais pas de frais de sortie, si vous laissez votre argent durant au minimum deux ans.

"Après deux ans, il suffit d'envoyer un email avec accusé de réception, ou un recommandé, et dans les trois mois, je rends la mise de départ, le capital investi". Vous récupérerez donc vos 1.000€ de départ, mais vous aurez gagné deux fois 35€, donc 70€ (moins les frais d'entrée de 25€). Soir 45€ au final.

L'idée est donc de laisser son argent plus longtemps, sinon le jeu n'en vaut pas la chandelle, car votre argent est "bloqué" durant deux ans.

Attention: si vous voulez récupérer votre argent avant cette durée minimale de deux ans, vous devrez payer 10% de frais de sortie.


Pas de risque ?

Kotinvest fonctionne "sur fonds propres": c'est-à-dire qu'il ne compte pas sur l'argent investi par les particuliers pour rembourser l'achat d'un kot.

Alexandre aura toujours un coup d'avance. "Le kot, je l'achète au préalable, puis je mets les parts en vente. L'investissement est donc garanti par le bien immobilier", dont la valeur est stable dans la ville.

Avec un kot à 60.000€, Kotinvest met 60 parts de 1.000€ en vente pour les investisseurs. Après, il arrête. "Je n'irai jamais au-dessus de la valeur du kot". Il n'y a pas de "spéculations" autour de ces parts.

Les risques semblent dès lors moindres qu'un investissement en bourse. D'autant qu'il est suivi par les banques. "Je leur ai montré mon business plan, et quatre grandes banques l'ont validé. Le seul risque, c'est que l'Université décidé de quitter Louvain-la-Neuve pour s'installer ailleurs...".

Le risque 0 n'existe pas, mais il est assez limité dans le cas de Kotinvest.

D'autant que si des étudiants (ou des parents d'étudiants) ne paient pas, "il y a un matelas de 10.000€ pour continuer à payer les investisseurs, en attendant de recouvrer les loyers non perçus".


Et la suite ?

Depuis sa création en février 2015, 30 parts (donc 30.000€) ont déjà été achetées sur le premier kot d'Alexandre. "Et j'ai fait une offre d'achat pour un second", afin d'envisager la suite. L'idée, à long terme, est d'acheter de nouveaux kots avec l'argent investi par les particuliers.

Et il est plutôt prévoyant, notre jeune entrepreneur. Dans le cas (peu probable) où tout le monde veut retirer son argent alors qu'il vient de l'investir dans un nouveau kot, "je revends simplement le kot ou si j'ai assez de fonds propres, c'est la société qui rachète les parts".

"J'essaie de contrer les banques"

L'idée de Kotinvest est plutôt originale: c'est un investissement relativement intéressant et sans risque, vu la santé très stable de l'immobilier de Louvain-la-Neuve, l'un des plus florissants de Belgique. De plus, votre capital est garanti.  

Mais n'oubliez pas que, au contraire d'un compte épargne, votre argent est bloqué pendant deux ans (à moins de payer 10% de frais de sortie). Ça ressemble donc à un compte à terme, avec un intérêt cependant plus élevé.

"J'essaie simplement de contrer les banques et leur compte épargne qui ne rapporte pratiquement plus rien. Il y a 260 milliards d'euros qui dorment en Belgique", nous a-t-il expliqué. Pour un passionné de l'investissement, c'est un non-sens...

Actuellement, Alexandre n'envisage pas de faire de Kotinvest son activité principale, lui qui "termine actuellement un Master études en Sciences du travail". Il devrait donc travailler dans les ressources humaines d'une entreprise, mais "s'il peut racheter des dizaines de kots", il devra revoir ses projets. 

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