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Les "Ladies" de Charleroi se mobilisent pour une famille de huit enfants sans abri

A Charleroi, une famille de dix personnes se trouve dans une situation de détresse. Pas de logement, pas de nourriture et des enfants en bas âge qui souffrent des conditions hivernales. Depuis peu, des filles de la région se mobilisent pour leur apporter un peu de confort.

Entre les publications sur la pause de faux ongles, les conseils de coiffure et les demandes en tous genre, un appel à la solidarité connait un grand succès sur le groupe Facebook "Ladies' Break time Charleroi."

"Bonsoir, à Charleroi il y a une famille avec 8 enfants dont 2 malades. Ils n'ont pas d'abris, ça fait une semaine qu'ils habitent en dessous d'un pont. Ils n'ont pas 1 cent. Nous cherchons un logement juste 1 semaine ou 2 pour laisser le temps au papa de trouver un travail."

Rapidement, la solidarité s'organise sur le groupe. L'une des 32.000 membres trouve un logement, pour dix jours. Deux autres décident de s'investir dans la recherche de vivres et de vêtements. "Je ne connais ces personnes ni d'Adam ni d'Eve mais ce n'est pas possible de laisser une famille à la rue", explique Azaléa, l'un des deux filles qui a décidé d'organiser le mouvement solidaire: "il y a un bel élan de solidarité, mais ça part dans tous les sens. Il faut un peu organiser cela."

Accompagné de son compagnon et d'un traducteur, elle est partie rencontrer cette famille. "Le papa nous a expliqué qu'il avait tout laissé en Bulgarie car on lui avait promis un travail à Charleroi. On lui a dit qu'il aurait rapidement des papiers pour lui et sa famille en venant travailler dans le plafonnage. On lui a vendu du rêve et aujourd'hui personne ne veut de lui."
Le sort des enfants a particulièrement touché Azaléa. "Il y a huit enfants. Dont certains en bas âge, un an, cinq ans, six ans. Je me suis assuré que ceux d'entre eux qui étaient malade puissent voir un médecin."


"Une soixantaine de personnes viendront déposer des vivres chez moi jeudi"

Aidée par une autre membre du groupe, Azaléa a décidé de ne pas rester spectatrice. "On a lancé un appel pour avoir des vêtements d'hiver, des couvertures et de la nourriture. Une soixantaine de personnes viendront chez moi jeudi pour déposer des vivres, des vêtements mais aussi de l'argent."

La somme récoltée sera mise dans une enveloppe. "Si d'ici une dizaine de jours, en quittant le local qui leur est prêté, ils n'ont pas de solution ça leur permettra au moins de financer leur retour jusqu'en Bulgarie", explique Azaléa, qui n'a que peu d'espoir pour eux. "J'ai contacté le CPAS, mais il y a énormément de démarches à faire, le centre FEDASIL de Florennes ne peut pas les accueillir, ils sont trop nombreux. Même constat dans les abris de nuit."

Heureusement pour cette famille, le mouvement solidaire est en marche. "Certaines personnes tiennent des propos racistes. Mais globalement on remarque qu'il y a encore un sens de la solidarité, ici à Charleroi. On a reçu de nombreux messages, c'est touchant. Il y a encore des gens qui ont un cœur" se réjouit Azaléa.

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