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Ligne supprimée: la MOBILISATION des habitants d'une rue de Saint-Servais pousse les TEC à créer une nouvelle ligne

Confrontés à des problèmes de circulation et de sécurité dans la longue rue sinueuse et pentue du beau vallon à Saint-Servais, les TEC ont choisi d'y supprimer la ligne de bus 11 qui y passait depuis 20 ans. Outrés, les riverains ont vivement protesté pendant des mois. Résultat: un autre bus, aux horaires réduits, passe désormais dans la rue. Les riverains seront-ils satisfaits? "Cette nouvelle ligne, c'est déjà ça", commente une habitante.

"Pour descendre la rue à pied, ça va. Mais pour monter, c'est franchement impossible". Pour Patricia, la suppression de la ligne de bus 11 qui passait dans sa rue à Saint-Servais, est un calvaire. En juin dernier, elle nous avait joints via notre bouton orange Alertez-nous pour dénoncer cette situation. "Notre rue du beau vallon est très pentue, décrit-elle. Les personnes âgées et les enfants ne peuvent se passer d'un bus, c'est pénible pour eux". Un constat partagé par Marie-Elisabeth, 71 ans. "J'ai deux prothèses aux genoux, et pour me déplacer, je prenais le bus rue du beau vallon. Je devrai désormais me rendre à un autre arrêt de bus, 1 km plus loin, en traversant des rues pentues. Dur, dur!". Pour Thérèse aussi, la déception est grande. "Cette ligne de bus est un élément qui nous avait fait choisir notre maison, explique la quarantenaire. Aujourd'hui, nous devons remonter chez nous à pied. Avec un dénivelé de 65 mètres, c'est une performance sportive pour les personnes âgées!"




Pourquoi avoir supprimé la ligne 11? "C'est une question de sécurité"

D'après les habitants, la rue du beau vallon est "longue, très pentue et sinueuse". Et c'est justement cette configuration qui a nécessité la suppression de la ligne 11: "Depuis plusieurs années, on observe des problèmes de circulation avec nos bus classiques dans la rue du beau vallon, éclaire Simon Collet, directeur d'exploitation TEC Namur-Luxembourg.

Le quartier compte des pentes fortes, des voiries étroites et sinueuses. Résultat, de nombreux bus se retrouvaient bloqués pendant plus de 10 minutes en raison de stationnements illicites. "53% des blocages de bus par des stationnement illicites étaient liés à deux ou trois rues de ce quartier uniquement", comptabilise le directeur.

De plus, des bus "se retrouvaient bloqués les uns face aux autres dans des rues trop étroites et devaient faire marche arrière, ce qui est dangereux". Il a donc fallu trouver des solutions. Pourquoi ne pas avoir fait passer la ligne dans des rues plus proches? "Toutes les solutions ont été étudiées, justifie Simon Collet. Malheureusement, il y avait trop peu de voiries alternatives, donc on a dû dévier la ligne".



Finalement, une nouvelle ligne fait son apparition: "Les horaires sont réduits pour raisons budgétaires"

La Ligne 11 passe donc désormais au pied du quartier, "à 650 m maximum des arrêts précédents", d'après les TEC. Mais les riverains ont maintenu leurs protestations et les négociations se sont poursuivies. "Il y a eu une forte mobilisation, reconnaît Simon Collet. Grâce à la réflexion entamée avec la ville de Namur, nous avons identifié les besoins et nous avons pu mettre en place une nouvelle ligne de bus: la 54, qui passe aux mêmes arrêts que la ligne 11". Les nouveautés? Les bus utilisés sont plus petits, ce qui règle le problème des rues étroites, et les horaires sont réduits: trois bus passent le matin, entre 8h et 10h, et trois autres l'après-midi, entre 16h et 18h. Pourquoi pas toute la journée? "C'est une question d'argent, explique le directeur d'exploitation. Nous sommes limités par l'enveloppe budgétaire à laquelle nous avons droit".


Les riverains prennent la nouvelle avec humour: "On a organisé une inauguration avec thé et pralines dans le bus"

La mobilisation a donc en partie porté ses fruits: la ligne de bus a été supprimée, mais une ligne réduite a été installée. "Je suis sûre que la ligne de bus 54 est due à notre mobilisation, et au fait qu'à l'époque, nous avions prévenu la presse", estime Nelly, une habitante de la rue du beau vallon. D'ailleurs, lorsque la ligne de bus 54 a été officiellement annoncée, elle a préféré prendre la nouvelle avec humour. Pour "célébrer" l'arrivée de cette nouvelle ligne, elle a organisé une inauguration avec d'autres riverains. "On a offert un ballotin de pralines au chauffeur du premier bus qui passait, à 8h01, raconte l'habitante, qui avait également préparé du thé pour l'occasion. "Tout était prêt pour inaugurer ce voyage", plaisante-t-elle.




La fille de Nelly met malgré tout une heure de plus pour aller à l'école: "Elle perd deux heures par jour"

Pourtant, les horaires de la nouvelle ligne 54 désavantagent Nelly. "Et surtout ma fille de 15 ans", précise-t-elle. Depuis que la ligne 11 a été remplacée, la durée des trajets de l'adolescente vers l'école a doublé. Résultat, la jeune fille perd "près d'une heure à l'aller et une heure au retour". Une nouvelle organisation pour cette famille qui avait choisi de s'établir dans le "haut de Saint-Servais, justement en raison de la ligne de bus 11", jugée très pratique.

Mais Nelly voit le verre à moitié plein et ne compte pas entrer en conflit avec la commune ou les TEC: "Je ne vais pas me plaindre davantage, prévoit la mère de famille. Je trouve que cette ligne 54, avec ses six passages, c'est déjà mieux que rien. Nous allons voir comment ça se passe avec cette ligne et nous verrons bien la suite que nous réserverons aux événements".

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