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Manuel souffre de problèmes de dos: il en a marre des "feignants" qui prennent sa place pour handicapés

Ce Bruxellois de 48 ans vient d'obtenir un emplacement réservé devant son domicile. Mais il n'en profite pas complètement à cause des automobilistes qui l'occupent sans autorisation.

Chaque année, les forces de l'ordre sanctionnent des milliers de conducteurs qui se garent illégalement sur un emplacement réservé aux personnes handicapées. Mais les amendes ne suffisent pas et c'est pour lancer un appel aux automobilistes indélicats que le fils de Manuel, Stéphane, nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Le jeune homme souhaite relayer l'épuisement de son père. "Chaque jour, c'est un calvaire: les gens ne respectent jamais les places qui sont dédiés aux personnes handicapées. Et on hésite chaque fois à appeler la police par peur de représailles", nous a-t-il écrit.


"Personne ne respecte l'emplacement: 9 fois sur 10, la place est prise"

Manuel a 48 ans et se déplace avec difficultés en raison de graves problèmes de dos. Opéré à plusieurs reprises, il n'est plus capable de travailler aujourd'hui et chaque déplacement est devenu douloureux pour ce Bruxellois. Il vient, au bout d'un an de démarches, d'obtenir un emplacement pour handicapé devant chez lui mais "c'est compliqué", nous dit-il. "Personne ne respecte ça. 9 fois sur 10, la place est prise. La police vient généralement une heure après qu'on l'a appelée. Les agents vont sonner chez les gens mais parfois il faut appeler la dépanneuse et attendre une heure de plus", explique-t-il encore.

Stéphane et Manuel ne comprennent pas pourquoi les policiers ne verbalisent pas systématiquement les personnes qui stationnent sur ces emplacements sans avoir de carte les y autorisant. "Il suffirait pourtant de verbaliser automatiquement comme ils le font pour d'autres infractions", remarquent les deux hommes.


Une seule solution: appeler systématiquement la police

Mais verbaliser de manière systématique n'est pas toujours évident pour les policiers en intervention, nous explique Johnny Bouquet, chargé de communication à la commission permanente de la police locale. "Souvent, les voitures qui passent sont en intervention, explique-t-il. En tout cas à Bruxelles, ils vont d'un appel à un autre et les temps de parcours ne leurs permettent pas de s'arrêter. Mais des policiers en patrouille pédestre pourraient effectivement le faire, quand c'est possible", ajoute-t-il.

Mais alors, comment peut agir ce Bruxellois au quotidien? "Appeler systématiquement la police, il n y a rien d'autre à faire, malheureusement", admet Christian De Coninck, le porte-parole de la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles.

Manuel et Stéphane demandent donc aux automobilistes de se mettre un instant à la place des personnes qui souffrent et ont réellement du mal à se déplacer. "C'est affreux pour une personne qui ne sait pas marcher une longue distance et qui n'a pas d'autre choix. Je pense qu'il est important de montrer qu'à cause de personnes tout simplement feignantes, des personnes handicapées vivent un calvaire."


Amende: jusqu'à 110 euros

La solution réside donc dans le respect de l'autre et de la loi. Rappelons qu'un contrevenant qui se gare sur une place handicapé sans carte l'y autorisant encourt jusqu'à 110 euros d'amende. Dans les communes, la tolérance zéro est en principe appliquée en la matière.


Les infractions en la matière en forte diminution en 2015

En 2015, 28.196 infractions étaient constatées. Pour le premier semestre de l'année 2016, la tendance est stable avec 14.795 procès-verbaux dressés lors des six premiers mois de l'année passée.

C'est cela dit nettement moins que par le passé: 43.124 infractions étaient enregistrées en 2013 et 39.316 en 2014.

Cela s'explique de différentes manières: "Une meilleure conscientisation du vécu des personnes à mobilité réduite, donc moins d’infractions relevées", note Johnny Bouquet, le porte-parole de la commission permanente de la police locale. Il explique également que depuis janvier 2015 et les attentats de Paris, les missions des policiers ont été adaptées. De plus et malgré le niveau de la menace toujours élevé, "de nombreuses actions nationales sont actuellement menées en matière de circulation routière : campagne Bob, hiver, week-end sans alcool", rappelle-t-il encore.


Action spécifique ce mois-ci

Mais la problématique des places handicapées utilisées abusivement n'est pas négligée par la police. D'ailleurs, la Police de Bruxelles mène une action spécifique durant tout ce mois de janvier 2017, une autre est prévue en septembre prochain.

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