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Qui reste, qui part? C'est la question habituelle chez les collaborateurs d'un cabinet lorsqu'un ministre est débarqué ou quitte ses fonctions avant la fin de sa législature. Marie travaille au ministère de la Mobilité et des Transports. Depuis le départ de Jacqueline Galant, elle s'inquiète de son sort. François Bellot va-t-il faire le ménage au sein de l’administration?
"Vous faisiez les gros titres avec la démission de la ministre Galant. Mais est-ce que quelqu'un s'inquiète de savoir ce qu'il advient du personnel du cabinet?", nous écrit une internaute via
François Bellot prend la relève
Le vendredi 15 avril dernier, l’annonce fait grand bruit.
Une arrivée et quelques départs
A l’arrivée de François Bellot, une réunion de présentation s’organise au ministère. L'occasion pour le successeur de Jacqueline Galant de rencontrer ses collaborateurs, une quarantaine au total. ‘Soyez motivés’ est le message transmis aux équipes de l’aveu de sa porte-parole, Axelle Pollet. Elle ajoute: "Nous nous sommes serré les coudes au moment du départ de Jacqueline Galant. C'était un moment émouvant. Le cabinet était derrière elle." François Bellot rencontre désormais plus amplement ses collaborateurs au fil des dossiers traités et des jours qui passent. L’arrivée du bourgmestre de Rochefort à la tête du ministère de la Mobilité n’a pas changé la structure au sein du cabinet d’après Axelle Pollet: "A ce jour, les gens sont encore là. Les collaborateurs ont été confirmés dans leur fonction. Quelques collaborateurs ont tout de même quitté le cabinet avec Jacqueline Galant: "Soit sur décision personnelle, soit car les évènements ont été trop durs, soit parce qu’ils ont suivi madame Galant au Parlement wallon."
Un cabinet, deux familles
Pour le politologue à l’UCL, Pierre Vercauteren, on distingue deux types de collaborateurs au sein d’un cabinet ministériel. Ceux attachés directement au ministre. "Ce sont des personnes qui peuvent être originaires de la même région du ministre et qui vont s’occuper du secrétariat personnel, des tâches administratives par exemple". Et puis il y a ceux engagés pour leurs connaissances techniques dans des dossiers extrêmement pointus. "Compte tenu de ces éléments, ceux qui sont liés plus directement au secrétariat du ministre ou de sa région, ceux-là, sont susceptibles de quitter le cabinet. Ils étaient davantage attachés à la personne du ministre. En revanche ceux dotés de compétences techniques, "il est plus probable qu’ils poursuivent leur mission et que le nouveau ministre tient à les garder", analyse Pierre Vercauteren. Pour revenir aux craintes de Marie, elles sont directement liées à son statut au sein du cabinet: "S’il s’agit d’une collaboratrice liée au secrétariat particulier du ministre, oui elle peut être plus inquiète", ajoute le politologue.
Une mutation progressive
Du côté de François Bellot, on se montre rassurant: "Tout n’est pas encore décidé et il n’y a pas de date fixée pour des changements éventuels. Si toutefois, il doit y en avoir." Avec l’arrivée du nouveau ministre, Axelle Pollet a conservé le poste qu’elle exerçait au sein du cabinet sous l’ère Jacqueline Gallant. Elle rajoute: "L’incertitude mène toujours à une certaine inquiétude, mais je n’ai pas le sentiment qu’un remaniement majeur va se produire. Si transition ou changement il doit y avoir, cela se fera progressivement." Une vision partagée par l’expert en politique: "Un cabinet se met en place progressivement. Ça ne se change pas du jour au lendemain. Quand monsieur Bellot est arrivé aux affaires, la meilleure manière d’être opérationnel est de garder un maximum de cadres du cabinet pour rentrer le plus rapidement dans les dossiers." Ce n’est éventuellement que par la suite qu’on assiste à un changement. "Se livrer à des modifications dans les cadres du cabinet ne peut se faire que très progressivement et en fonction des nécessités", conclut Pierre Vercauteren.
Quant à l'ambiance au cabinet, selon la porte-parole, elle est bonne. "Les collaborateurs sont motivés. La volonté est là."
*Nom d'emprunt