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Martine remontée contre le Trafic de Gembloux, qui aurait refusé de reprendre son percolateur usagé: "A quoi sert la taxe Recupel?"

Une habitante de Court-Saint-Etienne est en conflit avec un magasin qui n'aurait pas voulu reprendre sa cafetière défectueuse, alors qu'elle en achetait une nouvelle. De son côté, le Trafic de Gembloux se dit "très étonné", évoquant un malentendu. Une solution devrait être trouvée rapidement.

Ce n'est pas nouveau: tous les magasins qui vendent de l'électroménager sont obligés de reprendre les appareils défectueux. Cela fait partie de la taxe Recupel, dont on vous a déjà parlé à de nombreuses reprises.

Quelle ne fut pas la surprise de Martine, habitante de Court-Saint-Etienne, en se rendant dans le magasin Trafic de Gembloux pour acheter une nouvelle cafetière. "On a refusé de reprendre mon percolateur défectueux", nous a-t-elle expliqué, après avoir contacté la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous.


La fameuse "obligation de reprise"

La législation exige que toute entreprise qui vend sur le marché belge un appareil électr(on)ique prenne également en charge la collecte et le traitement des appareils usagés. C'est l'un des grands principes de Recupel, cette asbl créée en 2001 pour mettre en place un système complet de recyclage (ou réutilisation) des appareils usagés.

Tout le monde a donc le droit de déposer un appareil usagé chez le commerçant chez qui il achète un nouvel appareil semblable.

Le magasin sera dans ce cas obligé d'accepter votre appareil usagé, et ce, même si vous avez acheté cet appareil dans un autre magasin ou que vous vous procurez un nouvel appareil d'une autre marque.

C'est ce que Recupel appelle l'obligation de reprise, et son cadre légal repose dans un arrêté royal de 2002. Même en cas de livraison à domicile de nouveaux appareils, le commerçant sera obligé de reprendre gratuitement les anciens.

Les diverses campagnes de sensibilisation de Recupel ont réussi à convaincre les Belges de rapporter 111.356 tonnes d’appareils électro usagés en 2015, soit en moyenne 10 kg par habitant (et ce, pas uniquement dans les magasins, mais également dans les déchetteries). La Belgique fait ainsi partie du top mondial en matière de volume collecté par habitant (seules la Norvège, la Suède et la Suisse font encore mieux), selon le dernier rapport de Recupel.


Martine: "Pourquoi doit-on leur payer la taxe Recupel s'ils ne reprennent pas l'appareil?"

Martine est une habituée du Trafic de Gembloux

Le dimanche 21 août dernier, Martine, invalide, se retrouve sans café. "Mon percolateur a lâché, il m'en fallait un nouveau rapidement", explique-t-elle.

Elle se rend dès lors au Trafic de Gembloux, un magasin qu'elle connait bien. "J'y vais assez souvent, seule ou avec ma belle-mère. On y dépense souvent plusieurs centaines d'euros", tient-elle à nous préciser.

C'est donc en toute confiance qu'elle y amène sa cafetière qui vient de rendre l'âme pour la déposer. "On nous dit toujours qu'il faut déposer son appareil usagé là où on en achète un nouveau, je l'avais donc pris avec, dans un sac car je n’ai plus la caisse, naturellement, c'était un appareil qui avait une dizaine d'années".


"La première personne en 3 ans"

Arrivée à la caisse avec un nouveau percolateur, elle présente son ancien appareil défectueux. "Je suis tombée sur un étudiant, il m'a dit que cela faisait trois ans qu'il travaillait au Trafic, et que c'était la première fois qu'on lui ramenait un appareil".

L'étudiant "appelle donc une dame, j'imagine la responsable du magasin", pour lui demander quelle est la procédure.

"La dame au téléphone lui a dit qu'on ne reprenait par l'électroménager cassé", selon Martine, très étonnée par cette réponse, mais qui a tout de même acheté le nouveau percolateur, au prix de 46,99€, "dont 4 centimes de taxe Recupel" !

"A quoi sert alors la taxe Recupel qu'on doit payer lorsqu'on achète un appareil électroménager?", s'exclame-t-elle. "Dans les médias on dit de les rapporter dans les magasins ! Même si la taxe  n'est que de 0.04 euros, je ne comprends pas que certains magasins ne reprennent pas les petits électros défectueux, dans ce cas, ils ne devraient pas pouvoir en vendre !"


L'ancien et le nouveau...

La gérante du magasin "de très bonne volonté"

Nous avons appelé la gérante du Trafic de Gembloux pour mieux comprendre la situation. Il s'agirait visiblement d'un malentendu.

"Je suis très étonnée de cette histoire, on reprend toujours tout, ici", nous a expliqué Nathalie Verkamer.

Elle admet que "certains gérants de magasins sont parfois réticents pour accepter des appareils usagers", mais qu'elle-même "a toujours fait preuve de très bonne volonté", allant parfois "même au-delà" des règles de reprise.

Le dimanche 21 août, "j'étais présente au magasin", et "deux étudiants pas habitués" s'occupaient des caisses. Nathalie dit qu'elle n'a pas été contactée par un étudiant pour savoir ce qu'il fallait faire avec le percolateur usagé de Martine. "D'habitude, ils demandent toujours ce qu'il faut faire, c'est étonnant".


Des emails et une solution

Martine s'est plainte auprès du service clientèle de Trafic, "par email". Son message a été pris au sérieux, et on peut saluer le suivi réalisé par Sogesma, la société qui gère la chaîne de magasins."J'ai reçu une réponse, on m'a dit que la gérante m'invitait à retourner en magasin pour déposer mon percolateur".

Nathalie, la gérante, nous a confirmé avoir eu vent de cette histoire via un email. "On lui a dit de revenir mais elle refuse, elle a dit qu'elle ne voulait plus jamais remettre les pieds dans le magasin"...

Quand nous avons répété l'invitation à Martine, celle-ci a semblé reconsidérer sa position. "S'ils me reprennent mon percolateur, oui, je veux bien y retourner le déposer". 

Trafic est une chaîne de magasins non alimentaires d'origine belge, fondée en 1984 à Tournai. Elle compte aujourd'hui environ 80 enseignes répartis en Belgique, en France et au Grand-Duché de Luxembourg.

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