Les vacances d'Anyssée, atteinte d'une maladie génétique, virent au cauchemar à Middelkerke: "C'est horrible"

"Je n’ai pas de mots tellement je trouve ça horrible. Ma fille est souvent déçue, mais là c’est la pire déception." Alicia est une maman en colère. Cette habitante d’Andenne dans la province de Namur nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour nous faire part d’une mésaventure estivale dont elle se serait bien passée. L’histoire d’une famille déçue, obligée d’écourter des vacances à la Côte après qu’une promesse n’ait pu être tenue.


Pluie de cartes de voeux et élan de générosité

Pour bien saisir ce qui s’est passé, remontons au mois de février. C’est l’anniversaire d’Anyssée, 5 ans. Elle est atteinte d'une maladie génétique extrêmement rare. Alicia, la mère, souhaite marquer le coup. Quelques semaines avant le jour de l’anniversaire, elle met en place un appel aux cartes de vœux via Facebook. "Sa petite puce" n’a guère de copines étant donné son handicap. L'appel sur la page Facebook "Pour le bonheur et le sourire d'Anyssée" avait fonctionné au-delà de toutes les attentes. C’est un succès. Plus d'un millier de cartes arrivent au domicile familial à Andenne. La petite Anyssée est aux anges comme en témoignent ces clichés.

Nous vous parlions à l’époque de cette histoire sur notre site: "Anyssée a reçu des centaines de cartes d'anniversaire: sa maman nous raconte son histoire"


Un cadeau tombé du ciel

De l’autre côté de la Belgique, Paula* est touchée par l’histoire d’Anyssée qu’elle découvre sur Facebook. Cette propriétaire de deux caravanes à Middelkerke commence par envoyer une carte de vœux, comme nombre de personnes. Puis, elle décide d’aller plus loin. Elle invite toute la famille à passer un séjour à la mer. Fin février, elle contacte Alicia, la maman. Elle lui écrit: "Bonjour Madame. Je viens d'écrire une carte à votre petite Princesse (...) Nous habitons à la mer et nous possédons deux caravanes résidentielles. Nous vous proposons, si cela vous intéresse, de venir passer un weekend ou une semaine à Middelkerke avec votre petite Princesse. C'est avec un grand plaisir." La nouvelle est accueillie avec enthousiasme dans la famille d’Anyssée. Le séjour est réservé entre la fin du mois du juillet et le début du mois d’août.


Les ennuis commencent

Mercredi 27 juillet, Anyssée, son petit frère Aymerick (3 ans), sa maman Alicia et son papa embraquent en direction de Middelkerke pour des vacances qui s’annoncent d’ores et déjà inoubliables. La mer, la plage, le sable... le paradis pour des enfants en bas âge. La famille débarque aux alentours de 13h sur le littoral. Paula les attend sur le parking. Premier couac. "Elle nous dit directement que la caravane qu'on doit avoir est louée." Mais d’emblée, une solution est proposée. Une autre habitation sur roues est mise à disposition pour la journée de mercredi, le temps que celle prévue se libère pour vendredi. "Pas de problème pour nous", lui a-t-on dit, indique Alicia, la maman.


Une solution à 55 euros par jour

Le lendemain, les événements prennent une toute autre tournure. La famille qui s’attend à pouvoir prendre ses quartiers dans sa caravane le vendredi va déchanter. "Je rencontre le mari de Paula et je lui demande dans quelle caravane nous allons pouvoir nous s’installer" La réponse est sans appel: "Aucune, tout est loué!" Et le mari ajoute d’après Alicia: "Ma femme ne m’avait pas tenu au courant. Je n’ai pas de caravane pour vous. Vous pouvez faire vos valises." Et d’ajouter: "Si vous voulez, vous pouvez louer une grande caravane à 55 euros par jour..." Le séjour à la Côte tourne au cauchemar. "Hors de question de payer les 55 euros par jour, c’était un cadeau pour notre fille. C’était prévu depuis le mois de février", fait savoir la maman.


Le mari se dit "désolé"

La déception se dessine sur le visage des deux enfants, Anyssée et Aymerick. La plage et le sable, c’est déjà terminé. Les vacances tant attendues tombent à l’eau. "Il était hors de question qu'on reste après ce cadeau empoisonné qui a rendu mes enfants tristes. Nous sommes rentrés chez nous à Seilles (Andenne) avec les enfants déçus. Nous avons quitté ce camping chargé. On avait été faire des courses pour une semaine et demie vu qu'on devait rester jusqu'au 5 août." Le mari de Paula se dit "désolé". Quant à Paula, elle ne se montre plus. Elle est introuvable. "On a juste reçu un message disant qu’elle était désolée, mais on ne l’a plus revue du tout." Vacances de courte durée pour la famille d’Anyssée.


"J’en pleure encore"

De retour à Andenne, la famille tombe de haut. Et elle cogite: "On se demande s’ils ne nous ont pas fait venir jusque-là, sachant que tout était loué, espérant que nous louerions quelque chose ?", s’interroge Alicia. Le meilleur moyen de le savoir est de joindre Paula. C’est une femme qui pleure à chaudes larmes que nous avons au téléphone. Elle évoque une mauvaise gestion, une erreur de planning. Elle est effondrée quand on évoque cette affaire: "Je vous assure, j’ai énormément mal au cœur et je ne m’en remets toujours pas. J’en pleure encore", lâche Paula d’emblée. Elle dit avoir joué de malchance. Une surréservation qu’elle n’avait pas vue venir. Impossible de faire partir des locataires qui ont payé leur séjour en vacances: "Je croyais que cela allait s’arranger, mais pas du tout. Nous avons réservé sans connaître la date. C’était un cadeau que nous voulions vraiment offrir à la gamine. Je suis vraiment déçue et je vis tous les jours avec ça. Je m’en mords encore les doigts." 

Le couple de Middelkerke a bien tenté de rattraper le coup en proposant des vacances en septembre, mais en vain. "Si c’est pour avoir une deuxième fois la blague, non merci", dit la maman d’Anyssée et de conclure: "Se retrouver à Middelkerke et du jour au lendemain sans rien et devoir annoncer aux enfants que le cadeau leur est retiré, c’est horrible."

*Paula est un prénom d'emprunt