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Vincent, miraculé grâce à son équipement moto: "Equipe toi pour la glisse, pas pour la balade" (vidéo)

Vincent est ce qu'on peut appeler un miraculé. Un accident de moto aurait pu lui coûter la vie, mais grâce à son équipement, il n'a même pas dû subir d'opération. Sa communauté a décidé de lancer une campagne.

"Les médecins et les infirmières m'ont dit que c'est l'équipement qui m'avait sauvé la vie", nous a confié Vincent, qui est considéré comme un "miraculé" parmi les motards victimes d'accident de la route. Selon ses propres mots, cet accident a été "un électrochoc" pour lui et ses amis du site www.MotoVlog.fr, un forum de partage de vidéos avec caméra embarquée, entre autres.

Certains responsables de cette communauté, qui s'y connait donc assez bien en montage vidéo, a mis à contribution une partie de ses membres pour créer une petite vidéo de sensibilisation. Un long message est diffusé via des petits panneaux portés par les motards, chacun montrant une phrase. Mises bout-à-bout, elles insistent sur le fait que l'équipement moto peut effectivement sauver des vies.

L'idée est également de "sensibiliser les plus jeunes et celles et ceux qui débutent la moto", comme nous a expliqué Christian de Mont-sur-Marchienne, un motard expérimenté de 53 ans qui "roule depuis qu'il a 16 ans mais n'a jamais eu d'accident".

C'est lui qui a contacté la rédaction de RTL via la page Alertez-nous, pour nous faire connaitre l'existence de cette vidéo de prévention.


Qu'est-il arrivé à Vincent ?

"Un samedi matin, je me baladais sur une route de campagne", raconte Vincent. "La circulation était limitée à 90 km/h, et je roulais à 110 km/h au compteur".

Dans un virage pris "un peu trop vite", il est en difficulté au moment de croiser une voiture. "Comme j'étais penché, j'ai voulu éviter de me prendre le pare-choc de la voiture avec ma tête... J'ai mis un coup de guidon". Vincent a alors trouvé les gravillons du bas-côté, puis a été "tiré vers le bas-côté".

En revenant sur la route, il a été éjecté vers l'avant, "à 110 km/h". Une chute violente: "mon épaule droite et mon casque côté droit ont touché en premier, puis je me suis retourné et j'ai rebondi". C'est en revoyant sa vidéo, prise avec une caméra fixée à son casque, qu'il a pu comprendre son accident, "car il a vite eu un trou noir".

"Le casque m'a évité le coup du lapin"

De cette terrible chute, comme le montre la vidéo ci-dessus qu'il a postée avec un message de prévention, Vincent est en pratiquement sorti indemne. "J'ai eu une fracture au niveau des cervicales, et à 2 cm près, j'étais tétraplégique", lui a-t-on confié à l'hôpital.

Les médecins et les infirmières lui ont dit que "le casque avait évité le coup du lapin", et que son équipement "avait sauvé la vie d'un miraculé".

Il ne garde pas de séquelle de cet accident. "J'ai du porter une minerve fixe durant 45 jours, puis une autre minerve en mousse", qu'il a vite retirée, "pour que le cou se remuscle plus vite".

"Aujourd'hui, trois mois après l'accident, tout est réparé", même si son corps lui rappelle la gravité de l'accident "lorsqu'il reste longtemps en position debout: ça tire un peu".


D'où vient l'idée de la campagne ?

Si son accident s'est transformé en campagne de sensibilisation sur l'importance de l'équipement, c'est parce qu'il a annoncé son accident sur le forum.

"Cela a eu l'effet d'un électrochoc. Un autre vlogueur a lancé le truc", qui au bout du compte, a donné la vidéo que vous pouvez voir ci-dessous.

Une campagne baptisée "Dress for the slide, not for the ride", qui signifie "Habille toi pour la glisse, et non pour la balade", et qu'il faut comprendre: "Equipe toi en pensant qu'un accident peut arriver, et non pour faire un petit tour à moto".

Quant à Vincent, il n'a pas renoncé à sa passion. Dès qu'il en aura à nouveau les moyens, il se rachètera une nouvelle moto. "Pas question d'arrêter, mais je serai plus prudent".

Quelles nouveautés au niveau des équipements ?

On s'en doute, comme le dit la campagne, le port d'éléments de sécurité peut sauver des vies. Mais y a-t-il des innovations dans le domaine ? "Il y a d'abord de grandes nouveautés au niveau des casques. Nous utilisons désormais le carbone, un matériau plus solide mais plus léger. La structure extérieure est en plastique renforcé en fibre de carbone", nous a confié Christophe Weerts, porte-parole du groupe BMW pour la Belgique et le Luxembourg.

L'innovation la plus impressionnante est sans doute au niveau de la combinaison. "Nous avons mis au point une combinaison intelligente avec double airbag, pour l'instant homologuée uniquement pour circuit. Elle détecte les moments de danger, par exemple en analysant la trajectoire. Il y a un système auto-gonflant, qui protège les épaules, le cou, les clavicules et le thorax. Ce système va bientôt être étendu à la route". L'idée est qu'avant l'impact, les airbags soient déjà sortis...

Le responsable de BMW nous rappelle avec raison que l'état des routes est sans doute l'élément essentiel dans la sécurité des motards. "Contre une roue qui part dans un nouveau nid-de-poule, au printemps après un hiver très froid, on ne pourra jamais rien faire"...


Que disent les chiffres et l'IBSR ?

Les campagnes de sécurité routière comme celle inspirée par l'histoire de Vincent sont toujours les bienvenues. Mais le contexte actuel est plutôt positif, nous a confirmé Bruno Godart, porte-parole de l'IBSR. "Il y a beaucoup plus de motards sur nos routes qu'il y a dix ans, mais on constate pourtant une stagnation du nombre d'accidents".

Les chiffres de l'Institut Belge de la Sécurité Routière confirment en effet cette tendance encourageante. Sur 10 ans, on note même une diminution du nombre de "tués sur place", ces victimes d'accident de moto qui meurent sur le coup.

Comme nous ne disposons que des chiffres des 9 premiers mois de l'année 2014, ils sont comparés aux 9 premiers mois des années précédentes. De 87 motards "tués sur place" en 2004, on passe à 58 en 2014. Quant au nombre d'accidents corporels impliquant un motard, on passe de 2.710 en 2004, 2.552 en 2014.


Comment expliquer la baisse du nombre d'accident ?

"Ces dernières années, il y a eu beaucoup de campagnes de sensibilisation, aussi au niveau des automobilistes par rapport au motards. Et des actions sur le terrain. Il y a aussi eu davantage de contrôles des deux roues, au niveau de la vitesse, du bruit et de la conformité", nous a précisé Bruno Godart.

Le monde de la moto s'est donc assagi et responsabilisé ces dernières années, reléguant au stade du souvenir les réputations de "bad boys" et de "bikers" du siècle dernier.

"De plus, il y a eu d'énormes améliorations au niveau des infrastructures, même s'il y a encore beaucoup à faire. Les barrières de sécurité ne sont plus des coupes-têtes, les nouveaux revêtements de signalisation sur la route ne sont plus glissants", selon le porte-parole de l'IBSR.

On note également une hausse de la prudence sur la route. "Ce n'est pas obligatoire, mais en effet, ça marche: les casques et les gilets fluorescents et réfléchissants, de plus en plus populaires, rendent les pilotes plus visibles des autres usagers de la route, et c'est très important".

La baisse du nombre de tués sur place est donc sans doute due à la combinaison suivante: prévention, infrastructure, équipement, prudence de motards et attention des automobilistes.

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