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Pascal n'a "JAMAIS VU" autant de méduses échouées à la mer du Nord: quel est ce curieux phénomène? (photos)

Synonyme de mauvais souvenir pour certains vacanciers, les méduses fascinent, intriguent ou inquiètent parfois. Samedi dernier, alors qu'il se baladait à La Panne, Pascal en a observé des dizaines sur le sable. Comment expliquer ce phénomène? Quelque chose se trame-t-il dans l'océan? "C'est simplement une question de courants", éclaire le professeur Sylvie Gobert, en charge de l'océanographie biologique à l'université de Liège.

Samedi dernier, les vacanciers ont eu la surprise de découvrir des dizaines de méduses dans l'eau et échouées sur le sable de la Côte belge. "D'habitude, on peut en voir deux ou trois, mais là, c'était exceptionnel, raconte Pascal (prénom d'emprunt), après nous avoir joints via notre bouton orange Alertez-nous. Cet habitant de Robertville, en province de Liège, n'avait encore jamais vu un tel spectacle. "Il y avait des méduses par dizaines tout le long de la Côte à La Panne, décrit celui qui fait le trajet jusqu'à la mer du Nord deux ou trois fois par an depuis toujours. Il y en avait aussi beaucoup dans l'eau. Je ne me souviens pas en avoir vues autant dans ma vie".




Il y a probablement eu plus de courant que d'habitude

Comment expliquer ce phénomène? Première piste d'explication: les méduses sont totalement dépendantes des courants marins. "Dès lors, s'il y a plus de courant que d'habitude, à la suite d'une tempête, par exemple, cela peut rabattre davantage de méduses sur nos côtes", éclaire le professeur Sylvie Gobert, en charge de l'océanographie biologique à l'université de Liège. Il n'y aurait donc pas de "saisons" propices à leur apparition. "Un autre élément est qu'il semble qu'il y ait une augmentation de la présence de méduses dans le monde, mais il est très difficile de mettre cela en évidence, poursuit l'experte. Il se pourrait que le changement climatique modifie les courants et donc l'apparition de méduses tout comme il se peut aussi que la surpêche soit responsable de la disparition de leurs prédateurs".

Ne sachant pas "nager", elles s'échouent

Mais pourquoi s'échouent-elles? Sont-elles incapables de rester dans l'eau? "En quelque sorte, oui, confirme l'experte. Quand on observe les méduses dans l'eau, on a l'impression qu'elles nagent, mais en réalité, c'est un animal qui ne se déplace pas par lui-même. Elles ne sont pas capables d'aller à contre-courant pour retourner vers le large et peuvent donc se retrouver sur le sable".

Pascal ne les a pas touchées: il a eu le bon réflexe

A La Panne, les méduses ont rapidement suscité la curiosité des promeneurs. "Tout le monde les prenait en photo, et certains allaient les toucher, se souvient Pascal. Ma petite fille de trois ans et demi m'interrogeait à propos des méduses et je lui ai simplement dit de ne pas les toucher car elles 'piquaient'". Un bon réflexe? "Oui, répond le professeur Sylvie Gobert. Certaines espèces de méduses sont très urticantes, d'autres le sont moins. En tout cas, il faut éviter de les toucher parce que même échouées, elles peuvent rester urticantes. Il est difficile de déterminer si une méduse échouée est morte ou en vie".

En tout cas, ceux qui se sont fait piquer par une méduse en gardent habituellement un mauvais souvenir: la sensation est très désagréable. "C'est urticant, donc cela donne la sensation de brûlure, détaille Sylvie Gobert. En réalité, la méduse éjecte une sorte d'harpon qui injecte un venin servant à paralyser sa proie, qui peut être de petites crevettes ou des poissons qui sont dans le plancton. Lorsqu'un humain se fait piquer, même sur à peine 2 ou 3 cm carré de peau, cela peut faire très mal. Cela donne lieu à des rougeurs et cela peut laisser une cicatrice pendant un certain temps".

Que faire si l'on est piqué? Le centre antipoison répond

De nombreux mythes circulent quant aux remèdes anti-piqûres de méduses, comme le prétendu jet d'urine sur la blessure. "Il est déconseillé d'uriner sur la piqûre", rappelle le centre antipoison qui décrit la marche à suivre en dix points, dont les deux premiers sont de "rester calme" (les mouvements favorisant la circulation du venin) et de "rincer la zone atteinte à l’eau de mer" (l’eau douce pouvant aggraver la propagation de liquide urticant).

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