"Je peux compter sur les doigts de la main les jours où des ouvriers circulent sur le chantier Reyers" dit Patrick: voici la réponse de Bruxelles Mobilité

Suite à une journée particulièrement compliquée sur les axes bruxellois, où une automobiliste nous disait avoir parcouru à peine cent mètres en une heure sur la petite ceinture, Patrick a décidé de cliquer sur le bouton orange Alertez-nous. Il souhaite parler de ce qui est selon lui un problème majeur dans la circulation à Bruxelles: le chantier du viaduc Reyers. "Chaque matin je me rends à Bruxelles pour le boulot, je viens de Zoersel, au nord d'Anvers (à 70km de Bruxelles), je mets un peu moins d'une heure pour arriver au tunnel Reyers pour entrer dans Bruxelles, c'est à dire pour faire 67km. J’y suis avant 7h30. Puis il me faut plus ou moins 1h30 pour faire les 3 derniers kilomètres jusqu'à mon boulot!", se plaint-il.


Chantier en cours depuis un an et demi

En effet, dès l’été 2015, des travaux – de désamiantage dans un premier temps – ont été entamés en vue de démolir le viaduc Reyers et transformer les lieux en un boulevard. Ce chantier a bien évidemment un impact sur la circulation pour entrer dans Bruxelles, surtout ces derniers temps, en raison de sa configuration actuelle: "Elle implique une réduction de bande au niveau des trémies de certains tunnels, de et vers la E40 depuis ou vers Meiser et Montgomery", détaille Camille Thiry de Bruxelles Mobilité.


"On est loin de l’heure et demie indiquée par l’usager"

Mais l’administration bruxelloise tient à relativiser les propos de Patrick, chiffres à l’appui. Le trafic depuis la E40, à la frontière régionale, jusqu’à l’avenue de Tervuren (en direction du Centre) via Montgomery a été analysé. Voici le calcul des trajets pour novembre 2016: "En général, le temps de parcours à l’heure de pointe du matin est de 15 voire 20 minutes ; on a observé des temps de parcours plus élevés allant jusqu’à 35 minutes, quelques jours sur le mois", explique la porte-parole. "Hors circonstances exceptionnelles on est donc loin de l’heure et demie indiquée par l’usager".

Par rapport à la même période en 2015, les temps de parcours sont plus longs de 10 à 15 minutes, mais en novembre dernier, le tunnel Montgomery était fermé, et cela a certainement eu des répercussions. La situation devrait donc être moins compliquée en heure de pointe, avec sa réouverture.


"Au Japon une chaussée est réparée en moins de 48 heures!"

Patrick dénonce la durée de ce chantier, qui selon lui n’avance pas assez vite: "Merci aux autorités, aux incompétents et incapables qui laissent le chantier du viaduc Reyers quasi à l'arrêt depuis 1 an !!! Au Japon une chaussée est réparée en moins de 48 heures! De qui se moque-t-on ?". Selon Patrick, le chantier est donc "pratiquement à l’arrêt": "Je peux compter sur les doigts de la main les jours ou des ouvriers circulaient sur le chantier Reyers et le tunnel Montgomery", dit-il.

Nous avons soumis cette remarque à Bruxelles Mobilité. "C’est tout à fait incorrect", nous répond-on, joignant ces photos du chantier en octobre-novembre. "L’activité des équipes est bien visible", même s’il est vrai que le chantier ralentit pour l’instant en raison des conditions hivernales.


Tous les travaux ne sont pas visibles

Par ailleurs, certains travaux actuellement en cours sont complètements invisibles pour le public (voir la photo sur ce site). Pour démolir les rampes d'accès du viaduc sans interrompre l'exploitation du prémétro juste en-dessous (lignes 7 et 25), il a fallu réaliser des travaux préalables: "Bruxelles Mobilité a construit une dalle intermédiaire de protection via la pose d'un platelage de travail [une sorte de plateau, ndlr] directement sur les butons [éléments de la charpente, ndlr] du tunnel prémétro". Cette dalle de protection en béton a deux fonctions: elle isole l’espace de transport public. "Elle permet de le protéger pendant la démolition de la rampe et éviter le risque de chute de morceaux de béton sur les voies du prémétro". De plus, elle permet de servir de dalle de construction pour établir la nouvelle dalle de voirie.


Où en est-on et que reste-t-il à faire ?

Aujourd’hui, les ouvriers sont donc en train de créer ces dalles intermédiaires ainsi que les dalles de voirie. Cette étape devrait être clôturée en mars 2017. Ensuite, les toitures de tous les tunnels du complexe Reyers devront être réparés (E40 – Meiser, E40 – Schuman et E40 – Vergote/Montgomery, dans les deux sens pour chacun).

Le réaménagement définitif du boulevard Reyers devrait ensuite commencer pour la fin de l’été 2018. D’ici au printemps 2019, le boulevard Reyers "nouveau" définitif devrait avoir vu le jour, avec des trémies [une tranchée d'accès à un souterrain, ndlr] moins larges et plus d’espace pour les latérales, les pistes cyclables et les trottoirs.