Accueil Actu

Plus aucun véhicule ne peut traverser le pont "branlant" de Jalhay: les habitants de Neufmarteau sont "coupés du monde"

Le hameau de Neufmarteau est relié au "reste du monde" par un petit pont qui surplombe la rivière de La Hoëgne. Mais cet édifice est dans un tel état qu'il a été fermé à la circulation il y a deux mois. Les riverains du hameau se retrouvent dès lors bien isolés...

Neufmarteau se trouve sur la commune de Jalhay, en province de Liège. Il s'agit d'un petit hameau où trouver un réseau gsm relève de l'impossible. L'éclairage public y est inexistant. "Même l'eau courante n'y est pas desservie", selon le conseiller de l'opposition Julien Mathieu.

Certes, les habitants de Neufmarteau, où l'on trouve deux maisons et une dizaine de bungalows de vacances, ne sont pas des habitués de la cohue ou de la grande foule. Mais depuis deux mois, leur isolement a atteint des proportions inattendues depuis que le pont qui relie le hameau à la commune a été fermé à toute circulation. A l'approche de l'hiver et à une période où les journées sont courtes, ils redoutent une "hibernation" forcée.


Mais comment en est-on arrivé là ?

Le bourgmestre de Jalhay, Michel Fransolet, a demandé aux services de sécurité de pointer les endroits qui pouvaient poser problème sur le territoire de sa commune. "Tout de suite, le pont de Neufmarteau a été pointé du doigt par les pompiers", nous a-t-il indiqué. "Et c'est vrai qu'il est dans un état lamentable. Il s'agit d'un héritage de mes prédécesseurs dont je me serais bien passé", a-t-il ajouté.

Suite aux mises en garde des pompiers, une expertise a été réalisée. Sans grand étonnement, il a été conclu début septembre qu'un véhicule de plus de 3,5 tonnes ne pouvait plus le franchir en sécurité. Trois semaines plus tard, les mesures prises sont encore plus dures: aucun véhicule ne peut encore franchir le pont qui surplombe la rivière de La Hoëgne. "Vous imaginez, si un camion ou tout autre véhicule tombe dans la rivière, je serais tenu pour responsable à partir du moment où je suis au courant de la situation", a ajouté le bourgmestre.


"Ils appréhendent l'hiver avec angoisse"

Un parking temporaire a donc été mis en place pour les voitures des riverains de Neufmarteau, qui doivent ensuite rejoindre leur domicile à pied. "100 mètres, ce n'est quand-même pas la fin du monde", relativise le bourgmestre. Mais Julien Mathieu, conseiller de l'opposition, ne partage pas du tout cet avis. "Les riverains de Neufmarteau ne sont pas tout jeunes. Les doyens ont 87 et 85 ans. Le chemin qu'ils doivent emprunter à pied n'est pas éclairé. A cette période de l'année, où le soleil se couche vers 17h, cette situation les coupe complètement du monde. Ils appréhendent l'hiver avec angoisse", fulmine-t-il.

Au-delà de la situation actuelle qui inquiète les habitants de Neufmarteau, Julien Mathieu déplore surtout le fait qu'il existe, selon lui, des solutions. "Dans le rapport, un ingénieur préconise de placer des étançons sous le pont. Il s'agit là d'une solution très rapide. Je ne comprends pas pourquoi on ne fait pas cela", nous a-t-il encore confié.

Mais pour le bourgmestre, cette solution n'en est pas une. "La Hoëgne est un cours d'eau de niveau 2. Faire tenir des étançons dedans est inenvisageable. En cas de crue quelconque, le risque serait trop élevé", a-t-il ajouté.


L'armée appelée à la rescousse

A l'heure actuelle, la solution qui devrait permettre aux habitants de Neufmarteau de franchir La Hoëgne en voiture le plus rapidement serait d'installer un pont métallique de l'armée. "L'armée fait ce genre de chose dans sa mission d'aide à la Nation. J'ai déjà été en contact avec eux et cela devrait se faire. J'attends qu'ils reprennent contact avec moi, mais vu le climat actuel, je suppose qu'ils ont eu d'autres tâches plus pressantes".

Quant au fait d'installer un nouveau pont, Michel Fransolet assure que cela a été budgetté pour l'année 2016. Mais réaliser de tels travaux en urgence est impossible. Les démarches administratives ne le permettent pas. "On doit respecter les marchés publics, le projet doit être accepté, puis il faut toutes les autorisations. Non, faire cela en quelques semaines, c'est impossible", a-t-il conclu.


@ArnaudRTLinfo

À la une

Sélectionné pour vous