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Quentin, le bodybuilder belge qui brille à Miami: "Ce qui compte, c'est de ne jamais lâcher"

Quentin, originaire de Braives près d'Hannut, est parti tenter sa chance dans le bodybuilding en Floride, à Miami. Après plusieurs coups durs, des heures d'entraînement et de nombreux sacrifices, il récolte désormais le succès tant espéré. Chronique d'un "rêve américain" devenu réalité...

Il y a des défis qui se rêvent, d'autres qui se vivent. Quentin, originaire de Braives près d'Hannut, a opté pour la deuxième solution. Passionné de bodybuilding, il décide de tout claquer il y a cinq ans, après un séjour à Miami, et de se donner corps et âme à son sport. Cap vers la Floride ! "Au départ, ma décision d'aller aux Etats-Unis, c'était sentimental. J'y avais rencontré une fille. Puis, après quelques mois de relation à distance, j'ai décidé de la rejoindre. Mais avec le recul, je réalise que c'était surtout le coup de fouet dont j'avais besoin pour vraiment y aller. J'en avais marre de ce que je faisais de ma vie en Belgique, et j'ai saisi cette opportunité", nous a confié cet homme de 35 ans via notre bouton orange Alertez-nous.

Les débuts sur le continent américain ne sont pas des plus faciles. Quentin se marie mais divorce rapidement. "J'ai traversé une période difficile à ce moment-là parce que je n'avais pas de famille, personne sur place. Pendant deux semaines, j'ai dormi dans ma voiture. Mais je suis chanceux. J'ai des amis qui m'ont aidé, hébergé, et je me suis remis sur pieds. Puis je me suis tout doucement reconstruit, j'ai eu mon appartement et j'ai pu m'acheter une Ford Mustang, la voiture de mes rêves", ajoute-t-il.


"Mon père était gérant d'une petite salle à la Rocky Balboa"

Il en fallait plus pour décourager ce "guerrier" qui n'a jamais abandonné son objectif ultime: percer dans le bodybuilding aux Etats-Unis, avant peut-être d'entamer une carrière internationale. C'est ainsi que, fataliste, il encaisse les coups sans broncher, tourné vers des jours plus clairs. "C'est la vie, il y a des hauts et des bas, mais ce qui compte c'est de ne jamais lâcher".

Il faut dire que sous le ciel gris de la Belgique, le jeune homme s'était construit un mental d'acier. "J'avais 15 ans et mon père était gérant d'une petite salle à la Rocky Balboa, dans la région d'Hannut. A force de le voir s'entraîner, j'ai commencé à m'entraîner moi-même", confie-t-il.

Déjà, Quentin se sent pousser des ailes et voit grand. Mais engagé dans l'armée en tant que para-commando, il ne trouve pas le temps de s'entraîner comme il faut. Puis, petit à petit, à l'approche de la trentaine, les questions se multiplient. Il est encore temps de changer d'orientation. Mais pour faire quoi ? Et où ? D'autant que le bodybuilding requiert énormément de temps, d'organisation pour l'aspect nutritionnel, et d'énergie. Recommencer à zéro s'apparente presque à une loterie, un risque énorme. Mais rester, pour Quentin, c'est la défaite assurée. Dès que ce constat est posé dans sa tête, le "rêve américain" ne le quitte plus, et son amour de vacances à Miami sera son détonateur pour lui ouvrir les portes d'une nouvelle vie.


Des journées bien remplies

Cinq ans plus tard, cet athlète belge rayonne sur la ville côtière. Et selon son credo habituel "on n'a rien sans rien", Quentin enchaîne les heures de travail et d'entraînement pour parvenir à ses fins. "La semaine, je suis représentant pour tout ce qui concerne le démontage de pièces d'avions de ligne, et le week-end je suis portier dans un club assez connu de Miami", déclare-t-il.

Cela lui fait des journées bien remplies, qu'il détaille sans sourciller. "Je me réveille à 5h30 et je vais faire mon cardio à jeun, pendant une heure. Je rentre, je déjeune, et je me prépare pour le travail où j'arrive vers 9h. Sur mon temps de midi, je fais des cours de 'posing', donc je travaille mes poses pour les compétitions, pendant une heure. Je finis le travail à 17h. Et de 17h30 à 20h30, je vais de nouveau à la salle. Puis je rentre à la maison vers 21h et c'est repos", confie-t-il avant d'ajouter: "Le vendredi, c'est le plus difficile, parce que la nuit je suis sorteur au club. Donc à 21h je dors pendant 1h30 puis je repars bosser".

Et puis, il y a l'alimentation du bodybuilder qui demande une attention particulière, et aussi pas mal de temps... "En saison, je mange toutes les deux heures. Hors saison, je mange toutes les 3 heures. Cela fait 8 repas par jour, et 6 hors saison. Tout est mesuré, portionné", indique Quentin.



"C'est impossible de ne pas être heureux ici"

Deux métiers et une passion à laquelle il consacre plusieurs heures par jour. Sous certains aspects, le bodybuilder ressemblerait presque à un marathonien. Mais c'est le prix à payer pour réussir. Et cela semble plus important que tout le reste pour Quentin qui refuse de se plaindre tant il croque la vie à Miami. "Ici, quand je finis le travail, je peux aller à la plage. Je suis en vacances tout le temps. Pour moi c'est la plus grosse différence. Je vis en vacances. C'est impossible de ne pas être heureux ici".

Excepté le climat, d'autres différences de "mode de vie" sautent aux yeux de ce Belge qui a émigré en Floride. "Tout d'abord, il y a la liberté !", s'exclame Quentin. "En Belgique, quand j'ai dit que je partais en Amérique, mon père et ma grand-mère m'ont tourné le dos en me disant que la vraie vie ce n'est pas un rêve. On ne vit pas de ses rêves. Ca m'a laissé une image d'une mentalité fermée et négative. Puis on arrive ici, et on vous supporte. C'est presque l'inverse, comme si on ne pouvait pas ne pas avoir de rêve, d'objectif. Ma petite amie actuelle l'illustre parfaitement. Elle est incroyable! Elle va se lever plus tôt pour faire le déjeuner, ou me conduit à des compétitions, me laisse dormir quand je dois récupérer. Les gens veillent à s'aider les uns les autres pour réussir. Ils ont une meilleure compréhension de l'idée de faire des sacrifices pour réussir. C'est aussi pour ça que j'adore les Etats-Unis. Les gens sont moins négatifs. Quand vous voulez réussir quelque chose, vous vous y mettez à fond et les gens viennent vers vous pour vous aider, vous encourager".

Tous ces soutiens, combinés à la volonté de Quentin, semblent porter leurs fruits cette année. En effet, le bodybuilder enchaîne les succès en NPC (National Physique Committee), la plus grande organisation de bodybuilders amateurs aux Etats-Unis. "Si je continue, je pourrai concourrir en IFBB (Fédération Internationale de bodybuilding), et là je ne devrais même plus travailler. J'en ferais mon métier", conclut-il.

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