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Scène d'horreur pour Pamela: "Le poney de ma fille s'est sauvagement fait couper l'oreille"

Pamela a été confrontée à une scène ignoble le 25 juillet dernier. Le poney, nommé "Surprise", de sa fille, s'est fait couper l'oreille durant la nuit. Un acte violent commis par un être humain, comme l'a confirmé le vétérinaire qui a pris l'animal en charge. Mais comment se prémunir face à des tels phénomènes qui inquiètent les propriétaires d'animaux qui vivent dans les prairies ?

Pamela, passionnée d'équitation, dispose d'une prairie à l'arrière de sa maison, à Héron, en province de Liège. Dans cet espace galopent son cheval ainsi que Surprise, le poney dont s'occupent sa belle-fille Océane, âgée de 10 ans, et sa fille de 3 ans et demi, Lisa. Mais le 25 juillet dernier, c'est la stupéfaction pour la mère de famille. "Je suis sortie et j'ai vu que Surprise s'était fait sauvagement couper l'oreille. C'était un acte barbare. Et aucun doute possible: c'était un geste commis par un être humain", a-t-elle dénoncé via notre bouton orange Alertez-nous.

La blessure dont souffre Surprise est extrêmement profonde. Le poney n'avait pas juste une oreille arrachée. Non, tous les muscles autour ont été sectionnés, et l'os crânien était apparent. Par chance, les jeunes filles qui s'occupent de ce poney n'ont pas assisté à ce triste spectacle.

"On était à la limite de l'euthanasie"

Pour Pamela, après le choc, il a fallu réagir sans perdre de temps. "Ses jours étaient comptés", précise-t-elle. Ses propos ont été confirmés par le vétérinaire qui a opéré Surprise en urgence dans une clinique spécialisée à Lummen, dans le Limbourg. "En principe, de telles blessures, c'est très très grave. Quand le poney est arrivé ici, on était à la limite de l'euthanasie. On a longtemps hésité, parce que tenter l'impossible n'est pas toujours souhaitable pour l'animal. On a douté, mais ce cheval était comme un enfant pour sa propriétaire. Et puis il y avait les petites filles qui y sont très attachées", a confié le docteur Mariën.

L'opération est longue, périlleuse et sans aucune garantie de réussite. Mais Surprise s'accroche et tient bon. "On a vraiment fait le maximum pour cette bête, parce qu'il n'y avait pas que l'oreille. Le trou était énorme. Beaucoup de muscles ont été touchés, des nerfs aussi et toute une partie des glandes salivaires a été arrachée", ajoute le Dr. Mariën, ravi du succès de l'intervention sur lequel il n'aurait pas osé parier au moment de la prise en charge de l'animal. "Surprise a eu beaucoup de chance, tout d'abord parce que sa propriétaire est tout de suite venue jusqu'ici pour qu'il soit opéré, mais aussi parce qu'il récupère bien, ce qui n'était pas gagné", a-t-il précisé.

"Notre société semble devenir de plus en plus violente, et les animaux ne sont plus épargnés"

Si le plus difficile semble passé, le poney est encore suivi quotidiennement. Une attention particulière est portée à sa plaie que Pamela nettoie et traite deux fois par jour. Régulièrement, elle envoie des photos au vétérinaire qui observe la guérison de Surprise à distance. "Ca va être très long et il gardera des séquelles à vie, mais il se remet bien. On aurait évidemment préféré qu'il ne lui arrive rien, mais on commence à souffler et à se dire qu'il a encore quelques belles années devant lui", se console Pamela qui a longtemps craint pour la vie de son poney de 19 ans.

Le poney Surprise semble donc avoir échappé au pire. Pamela et ses filles respirent. Pourtant, une source d'inquiétude demeure. "On a l'impression que les actes barbares sur les animaux deviennent récurrents. Quand on regarde les infos, on se dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres. Mais c'est très inquiétant pour ceux qui en possèdent. Que peut-on bien faire pour les protéger ?", s'interroge la mère de famille qui veut à tout prix éviter de revivre pareil cauchemar.

Et elle n'est pas la seule à dresser ce constat. "Oui. Là-dessus je suis catégorique. C'est indéniable. On a surtout observé une augmentation ces cinq dernières années", dénonce Henri-Claude Vercruysse, président du refuge "Les amis des chevaux et bovins du Marais", qui accueille plus d'une centaine de chevaux abandonnés ou maltraités. "Nous on se situe à Lens Saint-Rémy, une section de la ville de Hannut. Il y a quelques temps, on a essayé d'éborgner un cheval. A dix, quinze kilomètres d'ici, à Andenne, il y a aussi eu quelques cas. Mais parfois, cela arrive dans d'autres régions. C'est difficile à expliquer, difficile à localiser, mais notre société semble devenir de plus en plus violente, et les animaux ne sont plus épargnés", ajoute-t-il.

Le docteur Mariën, qui a sauvé Surprise, va dans le même sens. "On observe cela de plus en plus, malheureusement. J'ai commencé ma
carrière en 1994, et à cette époque on ne voyait pas cela. Puis il y a eu l'un ou l'autre cas. Mais depuis ces 5 dernières années, il y a vraiment une augmentation. Je ne pourrais pas la chiffrer, mais si cela reste peu fréquent, ce n'est malheureusement plus exceptionnel. Une fois j'ai même eu la visite de la police suite à un cas de cruauté. Ils voulaient retrouver l'auteur parce qu'ils craignaient que c'était des gens qui s'entraînaient sur des animaux avant de passer à l'acte sur des humains".

"On ne peut pas encore parler de phénomène récurrent"

Une hypothèse qui en restera à ce stade, les auteurs de tels actes sur animaux n'étant jamais retrouvés. D'autant plus que, faute de
moyens, de temps et de priorités, les autorités compétentes n'ouvrent généralement pas d'enquête approfondie pour ce genre de faits. "De tels actes sont déplorables, mais vous savez ceux qui les perpétuent ne laissent pas de traces derrière eux. Il devient donc très compliqué de trouver les responsables", a confié le commissaire Carpentier de la zone de police des Arches, où Pamela est allée porter plainte. "En plus, on a acté la plainte, mais les faits se sont produits sur la zone de police Hesbaye-Ouest, donc nous ne sommes pas compétents", a-t-il ajouté avant de conclure: "Cela ne signifie pas qu'on prend cela à la légère. Ce genre d'acte est malheureux, mais dire que c'est récurrent est un peu exagéré, d'ailleurs c'est le premier cas depuis que je suis en fonction ici. Donc on ne peut pas encore parler de phénomène récurrent".

Même conclusion du côté de la zone Hesbaye-Ouest. "Si la plainte a été déposée à la zone de police des Arches mais que les faits se sont produits sur notre territoire, la plainte nous sera transmise. Ce serait alors le premier dossier de ce genre que nous aurions à traiter car je n'ai pas connaissance d'un quelconque fait de ce genre, heureusement d'ailleurs", a confié le commissaire Dantine.

Aussi inquiétants qu'ils puissent paraître, ces actes cruels ne sont pas fréquents et il semble donc prématuré de parler de "phénomène".

Une violence inouïe

Pour le docteur Mariën, ce n'est pas une raison pour les ignorer. Car si les victimes ne sont "que" des animaux, les auteurs font preuve d'une violence inouïe. "La personne qui a fait ça à Surprise devait être déterminée et doit avoir une mentalité tordue, parce qu'il est passé à l'acte, mais aussi parce qu'il est allé au bout des choses. Là il n'y avait plus rien jusqu'à l'os. Il faut y aller pour arriver à un résultat pareil. En plus, il n'y a que des animaux très braves et sociables qui se laissent approcher de la sorte. Il faut donc être particulièrement barbare pour leur infliger cela".

Et pour Henri-Claude Vercruysse, aussi rares et aléatoires que puissent être de telles attaques, il est important de se protéger, même s'il est impossible de protéger des animaux "qui vivent dehors" en permanence. "Nous on a plusieurs prairies, à différents endroits. Pour être précis, on en a quatorze, et on change parfois les animaux d'endroit. La meilleure défense qu'on ait trouvé, c'est de faire des tournantes, la nuit étant donné que ces actes barbares sont majoritairement effectués de nuit. Donc on passe régulièrement et toujours à des heures différentes, de façon à ce que les gens qui épient ne puissent jamais déterminer à quelle heure on va passer. Mais bon, c'est très fatigant car cela dure toute la belle saison, de mars à fin octobre, et c'est durant nos heures de sommeil", conseille-t-il avant de conclure: "Je sais bien que ce n'est pas possible pour tout le monde, mais je pense malheureusement que c'est tout ce qu'on peut faire".

@ArnaudRTLinfo

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