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Il a mangé, à son insu, un "space cake" surprise à Montigny-le-Tilleul: David raconte "la pire soirée de son existence"

David n’aurait jamais voulu vivre ce "bad trip". Mais il n’a pas eu le choix. Ce Carolo est l’une des victimes emmenées à l’hôpital le week-end dernier après avoir mangé un gâteau surprise à base de cannabis. Après avoir retrouvé ses esprits, il raconte cet épisode infernal.

"C'était vraiment le pire cauchemar que j'ai connu, je croyais mourir ou même être mort dans un autre monde dont je ne savais pas me réveiller", confie David via notre bouton orange Alertez-nous. Le week-end dernier, cet habitant de Gilly a vécu une expérience aussi bien inattendue que traumatisante. Il fait partie des sept victimes transportées à l’hôpital après avoir mangé un "space cake", un gâteau à base de cannabis, lors d’une soirée d’anniversaire à Montigy-le-Tilleul. Ce fait divers vous avait d’ailleurs fait beaucoup réagir.

"La soirée était organisée par un client du salon de toilettage de ma femme. Il avait invité des amis, surtout des musiciens de jazz. Au départ, c’était très agréable, c’était de la bonne musique. On a mangé de la porchetta et on a bu un verre", raconte David, âgé de 47 ans. Une vingtaine de convives sont présents. L’ambiance est festive et conviviale. Mais, vers minuit, l’allégresse se transforme en panique. "On nous a servi un morceau de gâteau. Après l’avoir mangé, quelqu’un m’a dit qu’il y avait de la beuh dedans", se souvient-il. "Personnellement, on ne savait pas du tout que c’était empoisonné." D’après le parquet de Charleroi, la grande majorité des invités n’était en effet pas au courant de la présence de cet ingrédient.


"Le mal-être s’est emparé de moi. J’étais mal comme si j’allais mourir"

Une fois le "space cake" ingéré, les effets de la drogue apparaissent. Au bout d’une trentaine de minutes, le quadragénaire se sent d’abord euphorique. Un sentiment qui ne dure pas. Très vite, David est plongé dans un "bad trip". "Le mal-être s’est emparé de moi. J’étais mal comme si j’allais mourir. J’avais des flashs, je revenais sur le passé, le présent. J’entendais des voix puis je repartais dans mon trip. C’était un véritable cauchemar et cela a duré très longtemps. En tout cas, moi je l’ai très mal vécu", explique le Carolo. Ses souvenirs de l’intervention des secours sur place sont flous."J’ai des flashs où je suis par terre, où j’entends l’ambulancier me dire de garder les yeux ouverts. Ensuite, je me suis réveillé le matin aux urgences. Et je n’étais vraiment pas bien. C’était un véritable enfer."

Sa femme, âgée de 55 ans, est également transportée en milieu hospitalier. "Elle a vomi, puis elle a commencé à dormir et on ne savait plus la réveiller. Donc, on l'a aussi emmenée aux urgences, indique David. Elle a quitté l’hôpital vers midi. Moi, je suis sorti vers 16h parce que cela ne passait pas. J’avais toujours la tête qui tourne et je n’arrivais pas à vraiment réaliser ce qui s’était passé."


"Il devait quand même y avoir une fameuse dose"

En compagnie de son épouse, le quadragénaire se rend ensuite au commissariat de la police locale de la zone Germinalt pour y faire une déposition. Il affirme aux policiers que c’était la "panique totale".

Aujourd’hui, l’habitant de Gilly ne comprend toujours pas pourquoi une personne a confectionné ce gâteau sans prévenir les convives. "Dans les soirées comme ça, il y en a souvent qui fument des joints et ça ne va pas plus loin. Mais arriver à faire ça... surtout que c’était des personnes de notre âge, des quinquagénaires. On dirait un jeu de gamins", souligne David. D’après lui, la dose de stupéfiant devait en plus être importante pour provoquer une telle réaction. "Quand j’étais jeune, j’ai fumé un joint comme ça. Mais là, je me suis dit "merde, ils auraient pu le dire". Je n’étais pas très content. Il devait quand même y avoir une fameuse dose parce que franchement j’étais vraiment très loin."


"C’était pour moi la pire soirée de mon existence"

David ne connaît pas la personne responsable de ce "bad trip" car il a vu plusieurs personnes amener des desserts pour ce repas "à la bonne franquette". La police locale assure toutefois avoir arrêté celui qui a amené ce gâteau surprise. Il s’agit d’un homme d’une cinquantaine d’années, totalement inconnu de la justice. Le parquet a mis l’affaire à l’instruction pour deux types de prévention: avoir facilité l’usage de stupéfiants et avoir administré à autrui des substances pouvant altérer la santé.

Quatre jours après les faits, David se sent mieux, malgré une intense fatigue. "C’était pour moi la pire soirée de mon existence que je ne voudrais plus jamais revivre", assure-t-il. Et si le Carolo a décidé de revenir sur cette mésaventure, c’est pour sensibiliser les jeunes aux conséquences potentielles. "Non, la drogue n’apporte pas toujours un sentiment agréable et, non, on ne drogue jamais les gens à leur insu car on ne sait jamais comment la personne va réagir. Cela peut être dangereux ! "

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