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Stéphane a une Audi Q7, et enrage contre l'interdiction des voitures les plus polluantes à Anvers: "Double punition injuste"

Depuis mercredi dernier, certaines voitures sont interdites de circulation dans le centre d’Anvers. Une mesure anti-pollution qui énerve Stéphane parce qu’il a déjà dû payer un gros éco-malus. Selon lui, la solution la plus juste est une taxe kilométrique qui varierait en fonction de la zone où on habite. Les personnes comme lui qui habitent la campagne paieraient moins.

En juin dernier, une étude montrait que l’air d’Anvers était extrêmement pollué, un des pires d'Europe. Pour endiguer ce phénomène, les autorités de la ville ont mis en place une zone de basses émissions permanente (LEZ) dans le centre-ville. Depuis ce 1er février, certains véhicules très polluants y sont donc interdits, ce qui énerve Stéphane dont l'Audi Q7 est, effectivement très polluante, bien que pas concernée par la mesure.

"J'apprends qu’Anvers interdit les voitures les plus polluantes, Bruxelles et d’autres suivront. Lorsque j’ai immatriculé mon véhicule, j'ai dû payer une taxe de 2.000€ d'éco-malus car c'est un gros diesel polluant. Et maintenant on va m'interdire de rouler avec alors que j'ai payé 2.000€ 'd'amende' ? C'est une double punition injuste", nous écrit-il via notre bouton orange Alertez-nous.


Qui ne peut plus rouler dans cette zone?

Dans cette nouvelle zone de basses émissions permanente, ce sont les véhicules roulant au diesel qui se verront le plus refuser l’accès. Ils doivent répondre à une norme européenne qui fixe des limites maximales de rejets de polluants pour les véhicules roulants (en savoir plus). 

La plus basse norme qu'ils doivent satisfaire pour pouvoir toujours circuler dans le centre est la 3 (voitures mises sur le marché à partir du 1er septembre 2000) et ils doivent posséder un filtre à particules.

Les véhicules qui répondent à la norme 3, mais n’ont pas de filtre à particules, peuvent entrer dans le centre moyennant un paiement de 350€/an, tout comme les véhicules diesel de norme 2 (mis sur le marché à partir du 1er janvier 1996) dans certains cas. Certains véhicules de norme 3 et ceux de plus de 40 ans bénéficient d'un tarif réduit de 180€/an.

Tous les autres véhicules en dessous de la norme 3 et sans dérogation spéciale sont donc maintenant interdits d’accès. Les propriétaires peuvent toutefois entrer dans le centre-ville huit fois par an en échange d’un ticket journalier de 35€.

Pour les véhicules à essence, gaz naturel et LPG, seuls ceux antérieurs à l’entrée en vigueur des normes Euro (en 1992), ne peuvent plus circuler dans la zone. Au total, ce sont 9.000 véhicules qui sont directement concernés par la mesure, soit 10% du parc automobile anversois.

Dès 2020, ces conditions seront encore plus strictes. Pour savoir quelle est la norme Euro de votre véhicule, il suffit de regarder sur votre carte grise. Si elle n’est pas indiquée, vous pouvez faire ce test.


Pourquoi les taxes ne sont-elles pas les même dans toutes les régions du pays?

La voiture de Stéphane ne fait pas partie de celles qui ne pourront plus circuler dans le centre-ville d'Anvers. Il juge cependant absurde que certains aient payé un éco-malus et soient maintenant interdits d’accès. Il pointe du doigt la différence du montant de cette taxe selon les régions. "J’ai dû payer 2.500€ de taxe pollution pour mon auto et un ami qui a exactement la même et qui habite en Flandre, à 20km de chez moi, ne paye presque rien. Ce pays est injuste", se plaint-il.

En effet, l’éco-malus est une taxe supplémentaire à la taxe de mise en circulation qui n'existe qu'en Wallonie. Elle est demandée lorsque que le véhicule mis en usage émet 146 grammes (ou plus) de CO2 par kilomètre parcouru et peut aller de 200 à 2.500€. Avant, vous pouviez recevoir un bonus (eco-bonus) si votre véhicule rejetait moins de 71g de Co2/km, mais ce "cadeau" a été supprimé en 2014.

En Flandre, l’éco-malus n’existe pas vraiment. Pour la taxe de mise en circulation, n’est pris en compte que le rejet de CO2. A Bruxelles non plus, pas d'éco-malus, mais bien une taxe de mise en circulation, qui est calculée comme en Wallonie.

 Quel type de voiture est le plus intéressant dans quelle région?


La proposition de Stéphane pour plus d'égalité: une taxe kilométrique variable en fonction de l'endroit où on vit

Plutôt qu'un éco-malus, Stéphane propose une taxe au kilomètre, comme c'est désormais le cas pour les camions supérieurs à 3,5 tonnes. MAIS cette taxe ne serait pas la même selon la zone où on habite. Et il fait une distinctions nette entre la campagne et la ville. "Avec les tricheries des constructeurs, les différentes études sur les vrais éléments polluants, les différentes fiscalités dans le même pays, on ne s’y retrouve plus. Dans notre région campagnarde, la voiture est obligatoire et vu ma famille de 3 enfants et toutes leurs activités on ne peut se passer de l'auto et il me faut un certain gabarit. Il serait juste de taxer au km et en tenant compte de la géographie, car un Bruxellois ou Liégeois a de quoi se déplacer autrement, un campagnard n'a pas le réseau et doit avoir une auto."

En avril 2016, une taxe kilométrique a déjà été mise en place pour les camions de plus de 3,5 tonnes. Le contrôle du nombre de kilomètres parcourus se fait via un boîtier enregistreur installé dans la cabine du routier. Si cette taxe a été adoptée pour les poids-lourds, elle est loin d’être privilégiée pour les voitures. L’idée a pourtant été remise sur la table par les ministres-présidents bruxellois et flamand il y a quelques mois, mais le ministre fédéral de la Mobilité, François Bellot, s’y est déclaré hostile.

En attendant, après la mise en place d’une zone de basses émissions permanente à Anvers, d’autres autres grandes villes devraient suivre l’exemple. Bruxelles, notamment, a déjà marqué son intérêt.



Sur quoi se base la norme européenne?


Pour la norme européenne, les émissions de polluants sont mesurées durant un cycle de conduite normalisé appelé "nouveau cycle européen de conduite" qui dure vingt minutes. Il comprend une première phase de conduite typée "ville" suivie d'une phase de conduite plus rapide typée "route". La vitesse moyenne durant ce cycle est de 33 km/h.

Les normes pour les véhicules Diesel:


Les normes pour les véhicules Essence et LPG:


Dates d'entrée en vigueur des normes:



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