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En pleine heure de pointe sur l’autoroute A6 au Grand-Duché de Luxembourg, Jean-Yves Kayser a subitement dû rejoindre la bande d’arrêt d’urgence. Son véhicule est passé de 60 à 10km/h suite à un problème électronique de gestion de son unité moteur.
Le 29 juin dernier, Jean-Yves Kayser effectue le trajet liant son lieu de travail jusqu’à son domicile à bord de son Opel Insignia quand soudainement, son véhicule ne lui permet plus d’accélérer. Bloqué à 10km/h, il est alors sur la quatrième bande de l’autoroute A6, à hauteur de la Croix de Gasperich au Grand-Duché de Luxembourg. Son tableau de bord indique " Surchauffe moteur, veuillez arrêter immédiatement la voiture ".
"C’était incroyable, la voiture s’est pratiquement arrêtée. Elle roulait à 10km/h, en heure de pointe et avec beaucoup de difficulté, j’ai pu regagner la bande d’arrêt d’urgence. Je trouve ça hyper dangereux", relate-t-il après nous avoir contacté via notre page
Une fois sorti de son véhicule, Jean-Yves contacte directement Opel Assistance afin de procéder au dépannage de son véhicule, sans succès. "On m’a dit de contacter un numéro au Luxembourg sans me le délivrer", poursuit-il. La police arrive sur place et lui indique de quitter les lieux le plus rapidement possible, tout en faisant appel à une dépanneuse pour le sortir de cette situation. "J’ai finalement contacté Touring Assistance et mon véhicule a finalement été remorqué et déposé chez Opel François à Arlon. L’opération a duré deux heures !"
Le lendemain, Jean-Yves apprend de la part de son garagiste que son véhicule acheté en 2014 (44.000 euros) a subi un bug au niveau du système moteur. "Je leur ai dit que c’était criminel. Il y a un bug dans les voitures et Opel ne les rappelle pas ? Au garage, ils étaient au courant qu’il existait ce type de problème."
Une défaillance isolée ?
Michel Retour, le porte-parole de General Motors, se veut néanmoins rassurant en affirmant que ce type de défection est isolé chez Opel. "Il ne s’agit pas d’un cas répandu. On ne nous a pas contactés à propos de problèmes similaires. Dans notre procédure, une fois qu’une situation de ce type intervient, on la transmet au siège central. Ils en tiennent compte et, si d’autres cas se produisent, une campagne peut éventuellement être mise en place."
Concrètement, Jean-Yves s’est retrouvé dans une position délicate suite à l’apparition d’un problème de gestion de son unité moteur. "Il y a eu une défaillance au niveau des capteurs de température du filtre à particule qui ont renseigné une température erronée de 130° au système de gestion moteur, qui s’est mis sans aucune raison en mode sécurité afin de ne pas causer des dégâts plus importants. Vous n’avez à ce moment-là plus de puissance."
Arrivé en dehors des heures de service, le véhicule a été réparé le lendemain dans la matinée suite à une reprogrammation qui aurait dû avoir lieu plus tard à l’occasion d’un entretien. "Il n’y a pas eu de remplacement de pièce. Cela a pris vingt minutes et, le véhicule était opérationnel. Dans les systèmes électroniques de plus en plus présents, une réactualisation des systèmes électroniques est nécessaire et les véhicules sont soumis à des mises à jour régulières. C’est la procédure classique pour toutes les marques et tous les modèles." Jean-Yves n’a ainsi rien pu faire pour prévenir un tel désagrément.
"L’électronique est plutôt positive pour les outils de sécurité d’une voiture"
Michel Mertens, directeur research & public policy de Febiac (Fédération belge de l’automobile et du cycle), assure ne pas recevoir de nombreuses plaintes. L’omniprésence de l’électronique dans les véhicules comportant, de son point de vue, plus d’avantages que d’inconvénients. "L’électronique est plutôt positive pour l’installation des outils de confort et de sécurité. C’est bon aussi pour la consommation et les émissions de CO2. Le risque de panne est toutefois difficile à déterminer vu la complexité des produits et le nombre de pièces placées dans les moteurs", précise-t-il.
"Le véhicule ne perd pas soudainement de sa vitesse"
Conseiller chez Febiac, Steven Soems, nous livre différents scénarios possibles et quelques conseils à suivre une fois que le témoin de surchauffe moteur s’allume. "Une fois que ce témoin apparait, ce n’est pas pour autant que le problème est sérieux. Si la puissance du moteur reste la même, c’est rassurant", expose-t-il. "Le problème peut provenir d’une kyrielle d’éléments. Cela peut être un capteur en difficulté (qui indique une mauvaise température), un câble abimé ou une combinaison d’éléments sur lesquels l’ordinateur présume que le moteur a un problème."
En revanche, la perte de vitesse est à prendre au sérieux. "Si le chauffeur s’aperçoit que le comportement du véhicule est différent et n’est plus capable, par exemple, de maintenir une vitesse de 100km/h sur l’autoroute, alors il y a un vrai problème." Dans ce contexte, il faut mettre le véhicule sur le côté le plus rapidement possible et arrêter le moteur avant d’appeler une dépanneuse. "Tout déplacement après ce message de surchauffe peut aggraver le problème et augmenter les coûts, voire détruire définitivement le moteur." Steven Soems évoque également le blocage du compteur à 10km/h. "Celle-ci est suffisante pour mettre le véhicule à un endroit sécurisé, mais sur l’autoroute, c’est dangereux. Si le parking le plus proche se trouve à 1 km, allez-y. S’il est à 5 km, mettez-là dans l’herbe ou sur la bande d’arrêt d’urgence et, appelez le Touring Secours ou votre concession."
Il ajoute que les conducteurs devant faire face à ce type d’incident ont généralement une dizaine de secondes pour se mettre en sécurité. "Le véhicule ne perd pas soudainement son kilométrage, il y a un message et en principe graduellement, la vitesse est réduite. Même dans des cas extrêmes, il reste une dizaine de secondes pour essayer de trouver la bande d’arrêt d’urgence."
