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Un appel à l’aide permet de sauver un poulain orphelin à Chiny: "Je n’ai jamais vu un truc pareil, c’est vraiment émouvant"

Grâce à un énorme élan de solidarité, un éleveur de Gaume, en province de Luxembourg, a pu trouver rapidement une jument pour sa pouliche orpheline. Une belle histoire qu’il nous raconte avec émotion.

"40.000 partages en 18h pour sauver une pouliche orpheline à Chiny. Du jamais vu ! Quel moment de solidarité entre internautes. Et un happy end", se réjouit Régine mardi soir. Cette cavalière passionnée a contacté notre rédaction via notre bouton orange Alertez-nous pour partager une "belle actualité".

Pour connaître les détails de cette histoire, nous avons appelé le propriétaire du centre équestre du Grand Routheux dans lequel se trouve la jument de Régine. "C’est un mordu des chevaux, un amoureux des animaux", affirme-t-elle.


Alain contacte son vétérinaire en urgence

Alain Goffinet est un éleveur de chevaux de sport depuis 20 ans. Son centre équestre se trouve à l’orée de la forêt dans le village de Moyen (Chiny), en Gaume. "Je fais du commerce de chevaux qui font du jumping de haut niveau. L’une de mes juments, qui a fait du sport et a été classée, a été blessée. Elle est donc devenue jument d’élevage et a déjà eu un poulain", explique le Gaumais de 50 ans.

Cette année, Cjoke, c’est son nom, attendait un nouvel heureux événement. "La gestation débutée en 2016 était normale. Je lui ai mis une ceinture spéciale pour la surveiller. Quand la jument se couche, cette ceinture me prévient que le poulinage vient de débuter", explique Alain.

Malheureusement, alors que l’éleveur attendait ce moment privilégié avec impatience, la mise bas ne s’est pas bien passée. En découvrant la jument en souffrance, Alain a appelé son vétérinaire en urgence.

"C’était dans la nuit de lundi à mardi, à environ 1h du matin. Sans rentrer dans les détails, la matrice avait été déchirée et éjectée. En deux secondes, j’ai donc dû parier sur le fait que le poulain était toujours en vie à l’intérieur de la jument. Le vétérinaire a pratiqué en vitesse une césarienne pour le sauver. Ensuite, il a dû euthanasier la jument que l’on ne pouvait malheureusement pas sauver. Même si elle avait été dans une clinique spécialisée, cela aurait été impossible", regrette cet amoureux des chevaux.


Un appel à l’aide sur Facebook

Dans la nature, la majorité des poulinages se déroule pourtant sans problème. "Mon vétérinaire a plus de 60 ans et il a été confronté à ce genre de situation qu’à trois reprises. C’est donc rare mais pas impossible", souligne Alain qui s’est donc retrouvé avec une pouliche orpheline.

Vers 6h du matin, il a posté un appel à l’aide sur Facebook pour trouver une jument de remplacement. "Nourrir un poulain, c’est éreintant et difficile. Et le premier lait de vie, le colostrum, est primordial pour les anticorps. J’ai donc trait Cjoke pour avoir un peu de lait naturel. Ensuite j’ai acheté du lait de substitution en poudre dans un magasin", relate Alain.

L’annonce de l’éleveur est partagée à une allure folle. Et les propositions se multiplient. "Même des personnes de Paris et de Normandie m’ont contacté pour offrir une jument. Certains ont aussi proposé de se relayer pour nourrir la pouliche au biberon toutes les deux heures."


La jument a tout de suite accepté la pouliche

Le quinquagénaire a d’abord essayé avec deux juments. Mais elles n’ont pas accepté le poulain. Ne baissant pas les bras, le Gaumais a alors décidé de se rendre dans le nord de la France pour chercher un cheval de trait ardennais qui venait de perdre un poulain. "Je l’ai ramené ici mardi en fin d’après-midi", raconte Alain. Et, cette fois, le contact s’est passé à merveille. "La jument l’a tout de suite adoptée. Elle a henni d’une façon très spéciale avant de lécher la pouliche. C’est gagné", se réjouit l’éleveur.

Au début, il a encore dû nourrir le petit cheval au biberon, mais dès la nuit suivante, le naturel a repris ses droits. "Je me suis levé vers 4h du matin et j’ai vu que la pouliche se nourrissait toute seule, directement aux mamelles de la jument."

Alain en est conscient. Ce dénouement heureux, il le doit au soutien de nombreuses personnes. "C’est vraiment super. Quel élan de solidarité ! Après 30h, mon appel à l’aide avait été partagé 80.000 fois sur Facebook. Je n’ai jamais vu un truc pareil. Quand je poste une annonce pour vendre un cheval, si elle partagée 10 fois, je suis content. C’est vraiment émouvant", confie le Gaumais.


Cjoke, en hommage à sa maman

Malgré l’annonce de la bonne nouvelle, le téléphone d’Alain continue d’ailleurs de sonner et son annonce circule toujours sur internet. "J’ai des réponses du Québec, de République dominicaine, c’est dingue,... Je ne suis qu’un petit éleveur en Gaume. Mon but n’était pas de me faire de la publicité, mais de trouver très rapidement une jument", souligne le quinquagénaire.

Dernier détail important: Alain a décidé d’appeler la pouliche Cjoke, comme sa maman. Une jument à la renommée internationale qu’il "aimait beaucoup".


 

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