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Un jeune écoute de la musique À FOND dans le métro bruxellois: la réaction de certains passagers est étonnante (vidéo)

"Pourquoi n'ai-je rien dit?" Cette question traverse parfois l'esprit de celui ou celle qui vient d'assister à une scène d'humiliation, d'injustice ou d'agression, sans réagir. Pour encourager les témoins passifs à intervenir de façon non violente et prudente, un groupe de jeunes vivant à Bruxelles diffuse des caméras cachées mettant en scène des situations du quotidien.

Un jeune homme entre dans le métro bruxellois. Il a un baffle sonore qui diffuse de la musique particulièrement bruyante à un niveau très élevé. Enervant, non? Les passagers de la rame du métro le regardent, parfois médusés. Tous subissent le comportement incivique du jeune homme. La plupart prend son mal en patience et montre des signes d'agacement. Mais peu, très peu, d'usagers réagissent pour demander au jeune de baisser le son. Soudain, une jeune fille réagit : "Vous pouvez baisser le son s'il vous plaît?". Il s'agit de Hoda, une complice de Jonathan, le trentenaire qui interprète le jeune incivique dans cette caméra cachée. Dans la plupart des cas, cette intervention encourage les passagers à réagir à leur tour. Et c'est ce que cherchaient Jonathan, Franck, Nicolas, Hoda, et Yves-Pascal, cinq jeunes auteurs de vidéos dont le but est de promouvoir la solidarité entre citoyens.

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Leur conseil: intervenir en groupe plutôt que seul

"L'objectif est de conscientiser les gens, de leur faire comprendre que quand ils voient un tel événement, ils peuvent intervenir, ils peuvent être acteurs et non pas spectateurs", raconte Jonathan, après nous avoir joints via notre page Alertez-Nous. Nous pensons que là où la solidarité avance, l'incivilité recule". Mais comment réagir? Certains craignent des représailles. L'équipe est accompagnée d'une psychologue qui donne des conseils. "Je pense qu'on a le droit d'exprimer sa limite, de dire 'Ecoutez, monsieur, ça me dérange', commente Alexandra Meert, psychologue. Se montrer agressif ne va pas mener à grand-chose. Le conseil qu'on peut donner aux gens c'est qu'on peut interpeller deux ou trois personnes autour de soi pour y aller ensemble. On a vu que quand quelqu'un se lançait, le courage venait, mais le plus difficile, c'est d'être la première personne qui intervient".

"Vous pouvez demander aux personnes autour: 'Ça vous dérange aussi? Ça vous dit d'intervenir avec moi?', propose Jonathan, qui conseille évidemment d'évaluer la dangerosité de la situation. "Quelques fois, on peut simplement appeler discrètement la police, on n'y pense pas toujours".

Pourquoi on ne dit rien?

Jonathan a commencé ses vidéos après une constatation. "Je viens de Pont-à-Celles, dans le Hainaut, un petit village dans lequel où il n'y a pas ce genre d'incivilités, révèle-t-il. Quand je suis arrivé à Bruxelles, j'ai découvert ce côté des grandes villes et lorsque j'ai vu à l'œuvre un pick pocket, qui se servait dans le sac d'un touriste, je n'ai pas réagi. J'y ai réfléchi, j'en ai parlé autour de moi, j'ai constaté que ce silence était très répandu et j'ai voulu changer les choses". Le phénomène qu'il décrit est celui de la dilution de la responsabilité, aussi appelé "l'effet témoin". Il s'agit d'un processus d'influence de groupe: plus le nombre de témoins d'un événement est important, plus la responsabilité du témoin va se diluer, et moins celui-ci aura tendance à agir. "Prendre conscience de ce phénomène, c'est la première étape. C'est déjà agir", constate Jonathan.

La vidéo sur le harcèlement scolaire cartonne sur le net

Avec ses amis, il tourne donc des caméras cachées sur plusieurs thèmes: l'homophobie, la violence conjugale, le vol. Celle sur le harcèlement scolaire est celle qui fonctionne le mieux sur le net. Le thème est très actuel: "Nous venons d'intervenir à ce sujet dans deux écoles de Charleroi et nous devons nous rendre dans une troisième. Nous souhaitons aussi sensibiliser les jeunes à Bruxelles. Nous pensons que ce sont eux qui pourront faire changer les choses".


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