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Vols à répétition à l'hôpital Ambroise Paré de Mons: Sandrine perd son appareil photo et les toutes premières images de son bébé

Sandrine est encore en état de choc. Samedi soir, elle a accouché d’une petite fille à l’hôpital Ambroise Paré de Mons. Comme le poids de son enfant est encore trop faible pour un nouveau-né, la jeune maman doit rester quelques jours supplémentaires dans l’établissement. Ces fortes émotions lui auraient suffi, malheureusement, alors qu’elle s’était assoupie auprès de son bébé ce jeudi soir, un homme s’est introduit dans sa chambre pour lui voler des effets personnels.

Sandrine est arrivée au CHU (Centre Hospitalier Universitaire) Ambroise Paré de Mons le samedi 21 février pour y mettre au monde une petite fille. Son bébé étant encore trop faible pour pouvoir sortir, elle a dû séjourner quelques jours de plus à l’hôpital. Le jeudi 26, un événement est venu perturber les premiers jours de bonheur partagés avec son enfant. Alors qu’elle dormait, un voleur a pénétré dans sa chambre pour lui subtiliser des objets de valeur. Venue lui rendre visite après les faits, une amie l'a retrouvée choquée et en pleurs sur son lit d'hôpital. Le mari de cette amie, touché par la situation, nous a contacté via notre page Alertez-nous.


"Je suis tombée K.O. sur mon lit"

Prévenue des risques de vols, Sandrine prenait pourtant soin de mettre ses affaires à l’abri. "D’habitude, quand je m’apprête à dormir ou à quitter la chambre, je place toujours mes affaires dans la garde-robe. Le jour du vol, j’ai laissé la porte fermée toute la journée", nous raconte Sandrine depuis le téléphone de sa chambre d'hôpital, la voix encore tremblotante. En début de soirée pourtant, elle a décidé d’ouvrir la porte. "Je voulais simplement renouveler l’air quelques minutes mais j’étais épuisée et je suis tombée totalement K.O. sur mon lit."

C’est ce moment de faiblesse et d’inattention qu’a choisi un inconnu pour s’introduire dans sa chambre. "Mon gsm et un appareil photo prêté par mon père étaient sur la table de nuit à côté de ma tête." Pas farouche, le voleur a profité de son sommeil pour amener à lui la petite table à roulette sur laquelle reposaient les objets convoités.

"Mais monsieur, qu’est-ce que vous faites là ?"

"L’appareil photo étant en charge et relié à la prise du mur, il y a eu un bruit lorsque le voleur a tiré la table de nuit vers lui. C’est à ce moment-là que j’ai émergé." L’homme n’a pas couru. Très serein, il est resté debout, l’air de rien. 

"Mais monsieur, qu’est-ce que vous faites là ?" a alors directement demandé Sandrine, surprise de voir un individu qu’elle ne connaissait pas, habillé en civil, au pied de son lit. Très calmement, des papiers à la main, l’homme lui a répondu tout en faisant mine de noter: "C’est madame comment ?"

L'individu que Sandrine ne savait pas encore être un voleur, s’en est alors allé, la laissant interloquée. Quelques instants plus tard, elle a remarqué que son appareil photo ne se trouvait plus sur sa table de nuit. "J’ai pris mon bébé dans les bras et j’ai tenté de rattraper le voleur mais je ne l’ai jamais retrouvé. Je suis donc partie à l’accueil signaler le vol. Quand je suis revenue dans ma chambre, j’ai constaté que mon gsm avait disparu lui aussi." Depuis cet événement, Sandrine dit être très angoissée. "Je me sens en insécurité et j’ai peur qu’on prenne ma fille", nous confie-t-elle.


"Un formulaire prévient les patients des risques de vols"

La responsable de la communication du CHU, France Brohée, explique que certaines procédures internes ont été mises sur pied pour prévenir de tels vols. "A l'arrivée des patients, un formulaire recommande clairement au patient de ne pas prendre d’objet de valeur ou de grosses sommes d’argent. Les personnes âgées prennent souvent sur elles beaucoup de liquide, l’hôpital est pourtant équipé d’un système Bancontact."

"En plus des formulaires de prévention nous avons créé des infrastructures pour se parer contre de tels faits", explique la chargée de communication. Certaines chambres disposent en effet d’un coffre dans lequel le patient peut disposer gratuitement ses effets personnels. "Si la chambre n’en est pas équipée, le patient peut mettre ses objets de valeur dans un coffre prévu à cet effet à l’accueil général", précise France Brohée.


La responsabilité du patient

Malheureusement, le CHU Ambroise Paré n’interviendra pas financièrement pour rembourser totalement ou en partie le gsm et l'appareil photo de Sandrine. Le patient est prévenu. "En cas de vol un document est remis à la victime pour porter plainte contre X, mais nous ne remboursons pas les effets volés.  Si le patient décide de ne pas mettre ses affaires en lieu sûr, c’est sa responsabilité", souligne France Brohée.

Au CHU Ambroise Paré de Mons, comme dans de nombreux autres hôpitaux d’ailleurs, les vols ne sont malheureusement pas rares. "Effectivement, il y a souvent des vols lorsque les patients quittent leur chambre pour faire un examen par exemple. Malheureusement ils laissent fréquemment leurs affaires à vue".

Les procédures de prévention ne semblent pas suffire. Les patients restent quelquefois trop imprudents. L'hôpital a tente donc d'insister plus lourdement. "Vu qu’il y a eu plusieurs cas de vols, une note supplémentaire a été ajoutée", précise la chargée de communication. "Un avertissement écrit en gras, en gros et en rouge sur une page A4 explique clairement les mesures de préventions que le patient doit prendre."


Des agents de sécurité prêts à réagir

Pour le directeur adjoint à la sécurité de l’hôpital de Mons, "ces faits sont habituels, comme ailleurs et dans la vie de tous les jours. Dans les couloirs d’un hôpital, il est très facile de circuler." Afin de lutter contre ces vols, l’hôpital ne compte pas seulement sur la vigilance des patients. Des agents de sécurité font des rondes dans les couloirs et sont prêts à réagir en cas d’alerte. Une équipe de 18 personnes veille au maintien de l’ordre et de la sécurité des patients, des visiteurs et des membres du personnel.


"De nouvelles caméras seront installées"

En plus de cela, le CHU de Mons dispose de plusieurs caméras de sécurité. Malheureusement, la nouvelle aile où se situe la maternité n’en est pas encore munie. "Il y a un certain nombre de caméras dans l’hôpital, mais il y a quelques angles morts. Dans la nouvelle aile, le projet d’en installer est à l’étude", explique le responsable de la sécurité.

"Comme toujours, il y a beaucoup de procédures administratives à suivre, mais les caméras seront installées", confirme France Brohée.  "La direction est tout à fait consciente de l’ampleur du phénomène."

Un homme de type caucasien plusieurs fois repéré

Les agents de sécurité ont été mis au courant du profil d’un individu ressemblant à la description que Sandrine a fait de son voleur. "Nous avons constaté plusieurs vols ces derniers jours et un homme de type caucasien, cheveux en brosse, a en effet été décrit à plusieurs reprises", précise le responsable de la sécurité.

La police ne semble pas au courant d’une recrudescence des vols à l’hôpital Ambroise Paré mais confirme elle aussi que de tels événements sont une réalité dans les hôpitaux. "Ce sont des endroits où les vols sont fréquents. La vigilance est l’affaire de tous", prévient le commissaire Philippe Borza. "On peut circuler, entrer et sortir, les hôpitaux ne sont pas fermés comme des prisons", remarque-t-il.


"Plus le temps passe, plus il est difficile d'investiguer"

Quant au voleur qui détient désormais l’appareil photo et le gsm de Sandrine, il court toujours. 

La prochaine fois, la jeune femme sera peut-être plus prudente ou méfiante. Car même si elle doit faire une croix sur une compensation financière de l’hôpital, il y a des choses que l’établissement ne pourra jamais lui rendre pour la consoler. Le voleur a en effet emporté avec lui les souvenirs enregistrés sur son appareil photos. Des images précieuses, celles de la naissance de sa fille, de ses toutes premières heures ou encore de quelques instants en compagnie de sa famille venue lui rendre visite.

Afin de ne pas devoir faire face à de tels événements lors d'un séjour à l'hôpital, qui ne survient pas toujours dans le cadre heureux d'une naissance, le commissaire de police Philippe Borza précise qu’il est absolument nécessaire de porter plainte directement. "De temps en temps, des constats de vols sont déposés, mais les victimes viennent souvent nous prévenir longtemps après les faits. Au plus le temps passe, au plus il est difficile d’investiguer."

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