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Menacée d'une troisième sanction, "TPMP" recrute pour "monter en gamme"

L'animateur de "Touche pas à mon poste" ("TPMP"), Cyril Hanouna, a recruté de nouveaux chroniqueurs connus pour la rentrée afin de faire monter en gamme son émission controversée, menacée d'une troisième sanction du CSA pour un canular jugé homophobe.

Parmi les nouvelles recrues : le journaliste sportif Pierre Ménès, l'ancien Nul Dominique Farrugia ou encore l'ex-membre du CSA Rachid Arhab, a annoncé Cyril Hanouna dans un entretien au Monde paru mercredi.

Ils rejoindront d'autres nouveaux visages: la journaliste et militante antiraciste Rokhaya Diallo, l'ancien rédacteur en chef de l'Express Renaud Revel, l'ancienne patronne de NRJ 12 et de Chérie 25 Christine Lentz et les humoristes Titoff et Tom Villa.

"On va mettre plus de garde-fous, monter en gamme. Autant de déconne, mais plus de sens. L'arrivée de nouveaux intervenants va nous ramener dans la réalité", a-t-il expliqué au Monde.

Deux chroniqueurs "historiques" de l'émission, Enora Malagré et Thierry Moreau, ainsi que l'ex-starlette de téléréalité Capucine Anav ont annoncé le mois dernier leur départ de "TPMP".

Pour Cyril Hanouna, ces nouveaux recrutements devraient permettre de faire évoluer l'émission qu'il souhaite rapprocher d'un format type Grand Journal, avec plus de politique et des intervenants plus chevronnés.

"Je suis fier de 90% de l'émission, mais je veux gommer 10% des trucs qui mettent mal à l'aise", a affirmé l'animateur.

Déjà sanctionnée deux fois pour deux séquences qui avaient suscité de nombreuses plaintes, l'une pour atteinte au respect de la personne humaine et l'autre pour sexisme, l'émission est aujourd'hui dans le viseur pour un sketch qui a suscité l'ire des associations de lutte contre l'homophobie et de plusieurs personnalités.

Dans ce canular diffusé le 18 mai, Cyril Hanouna s'était fait passer pour un bisexuel dans une petite annonce, et répondait de façon caricaturale et en direct aux hommes qui le contactaient. L'animateur s'est depuis excusé et a réfuté les accusations d'homophobie.

Mercredi, les dirigeants du groupe Canal+ auquel appartient C8, étaient auditionnés à cet effet devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel, dans une ambiance "glaciale", selon une source proche du dossier.

La défense de Canal+ s'est basée sur la liberté d'expression et le droit à l'humour, l'avocat de Canal+ Emmanuel Glaser assurant que le groupe n'accepterait pas d'être taxé d'homophobie, selon cette source qui s'exprimait sous couvert d’anonymat.

Le rapporteur public missionné par le CSA a préconisé la suspension pendant une semaine à la rentrée de l'émission "Touche pas à mon poste" ou de "toute autre émission analogue".

- 'Calmer les esprits'-

Le directeur de Canal+ Gérald-Brice Viret a expliqué que le groupe avait beaucoup souffert des conséquences de ce canular, alors qu'il n'y avait pas la moindre intention de blesser, et s'est excusé, selon la source.

Les deux premières sanctions avaient privé l'émission de publicité pendant trois semaines en juin. Le groupe, qui a contesté cette décision en justice, réclame 13 millions d'euros de dédommagement au CSA.

Pour la séquence jugée homophobe, le CSA délibérera le 26 juillet et devrait annoncer sa décision le 27 juillet.

"Si la séquence a heurté des gens, c'est triste et c'est bien de s'excuser. Ce qui est sûr c'est que quand on se retrouve avec un show qui rassemble tant de gens, on ne peut pas faire comme si on était à la radio, ou en troisième partie de soirée, on se retrouve avec des responsabilités nouvelles", avait estimé la veille le patron de Havas Yannick Bolloré devant l'association des journalistes médias (AJM) .

"A sa place j'aurais fait une pause, ça aurait permis de calmer un peu les esprits", a poursuivi cet ami de Cyril Hanouna, amené à grimper dans la hiérarchie de Vivendi (maison mère de Canal+).

L'animateur ne sera à l'antenne que quatre jours par semaine à la rentrée.

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