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Michael Moore prédit la victoire de Donald Trump: il l’explique en 5 points

Engagé contre Donald Trump, qu’il qualifie de "misérable, ignorant, dangereux clown à mi-temps et sociopathe à plein-temps", le réalisateur Michael Moore estime néanmoins que le candidat républicain a déjà remporté la bataille.

A l’été 2015, Michael Moore prévoyait que Donald Trump serait désigné comme candidat du Parti républicain pour les élections présidentielles américaines de 2016. Mardi 19 juillet 2016, la prédiction du cinéaste s’est vérifiée : les délégués de la convention d'investiture républicaine ont formellement désigné le milliardaire comme leur candidat à la Maison Blanche. Depuis, le réalisateur de Bowling for Columbine et Fahrenheit 9/11 a fait une nouvelle prophétie. Sur son site internet, il a publié un long texte dans lequel il explique en 5 points pourquoi il est convaincu de la prochaine victoire du candidat républicain à l’élection présidentielle.


1. La "Rust Belt" change de camp

La "Rust Belt", soit ceinture de rouille, est composée de quatre États — Michigan, Ohio, Pennsylvanie et Wisconsin — où se concentre l’industrie lourde. Tradionnellement démocrates, ils ont élu depuis 2010 des gouverneurs républicains (sauf la Pennsylvannie). D’après Michael Moore, l’Accord de libre-échange nord-américain (l’Aléna), soutenu par Clinton, a fait des dégâts dans ces États en contribuant à la délocalisation de nombreuses usines. Trump ne manquera pas de le souligner, assure le cinéaste, et "assommera" Hillary Clinton avec cet argument. Il rappelle que l’homme d’affaires a promis de taxer les voitures construites au Mexique si Ford délocalisait là-bas sa production, "une douce musique pour la classe ouvrière". Enfin, Michael Moore fait remarquer que le candidat républicain Mitt Romney n’avait perdu que de 64 voix face à Barack Obama en 2012. Trump n’aurait besoin que de la bascule de la "Rust Belt" pour gagner en novembre.


2. Le dernier combat de l’"homme blanc en colère"

Avec l’ironie qui le caractérise, Michael Moore dépeint la fébrilité dont souffrirait actuellement l’Américain blanc : "La domination masculine touche à sa fin après 240 années d’exercice aux États-Unis", écrit-il. "Une femme est en train de prendre le pouvoir !", inconcevable pour de nombreux Américains. "Sans nous prévenir, Beyoncé a même pris d’assaut le Super Bowl avec une armée de femmes noires, poings levés, affirmant que notre domination était terminée !", grince-t-il. "Après avoir subi les directives d’un noir pendant 8 ans, comment pourraient-ils accepter l'idée d'obéir à une femme pendant 8 nouvelles années?", interroge le réalisateur.


3. Le problème Hillary

Michael Moore explique qu’il s’était promis de ne jamais voter pour elle depuis son soutien à l’invasion américaine en Irak. Mais aujourd’hui, face à la menace de voir un "proto-fasciste" prendre les commandes, il est prêt à briser cette promesse. Il estime néanmoins qu’Hillary, "un faucon à droite d’Obama" entraînera les Etats-Unis dans une nouvelle guerre. Le problème, selon lui, c’est la grande impopularité d’Hillary Clinton. Près de 70% des électeurs estimeraient qu’elle n’est ni fiable, ni honnête. Les jeunes filles n’auraient pas conscience du parcours qu’elle a dû accomplir pour atteindre les sommets. "L’enthousiasme n’est simplement pas là", juge-t-il.


4. Les électeurs de Bernie Sanders déprimés

Si les partisans de Bernie Sanders voteront bien pour Hillary Clinton, c’est par dépit, à contrecœur. Ils ne feront guère sa promotion auprès des indécis. Pour les jeunes, la candidate démocrate représenterait "un retour à l'ère Clinton/Bush, un temps où il fallait payer pour avoir de la musique".


5. L’effet Jesse Ventura

D’après le cinéaste, des millions de gens s’apprêteraient à faire un vote contestataire, simplement pour montrer à l’establishment qu’ils ont le pouvoir d’élire Trump s’ils le veulent. Ces électeurs, qui veulent en finir avec le système politique actuel, seraient simplement curieux de voir ce qui se passerait avec l’élection de l’homme d’affaires. Une élection qui rappellerait celle de Jesse Ventura, un ancien catcheur devenu gouverneur du Minnesota, un pied de nez au système. "L'isoloir, c'est un des derniers endroits où il n'y a pas de caméras", conclut-il.

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