Notre Monsieur musique se souvient: "Avant d'interviewer Prince, on nous disait de ne pas le regarder dans les yeux"

Invité sur le plateau du journal, notre journaliste Serge Jonckers a évoqué Prince, ses passages en Belgique et sa musique.  Il est aussi revenu sur sa rencontre très particulière avec ce chanteur hors du commun, révélé dans les années 80.

"Avec Prince, c'était très furtif. C'était vraiment la star américaine dans toute sa splendeur. J'ai plusieurs anecdotes. On nous disait avant de le rencontrer qu'on ne pouvait pas le regarder dans les yeux, il fallait faire très attention. On l'avait rencontré dans les coulisses de Forest National, il nous avait présenté tous ses musiciens. C'était une salle qu'il connaissait très bien. Il s'y est produit à maintes reprises. Mais aussi au Flanders expo. Il y a deux dates marquantes pour Prince en Belgique. La première fois quand il est venu en concert, c'était à Forest National, le 27 août 1986. Pour toute une génération, ceux qui avaient entre 15 et 20 ans dans les années 80, cela a vraiment été un choc à la fois visuel et à la fois musical. C'était un vrai "performer". Qu'on n'aime ou pas sa musique, sur scène il donnait tout. Prince est un showman à l'instar d'un Bruce Springteen dans un autre registre".

Et Serge Jonckers de poursuivre: "Une autre date marquante est le 30 mai 2014, avec un nouveau groupe. Ces fameuses filles qui l'accompagnaient. Il faisait les aftershows, comme à l'Orangerie du Botanique devant 300 privilégiés. Il y jouait jusqu'aux petites heures. Il disait: "Je joue jusqu'au moment où le soleil se lève."

Encore productif?

Brouillé avec sa maison de disque, ce musicien hors pair, connaît alors une phase où son public ne le comprend plus, nous a rappelé notre journaliste spécialiste en musique. "Jusqu'en 1994, il y a des tubes à lui, partout. Sa décennie prodigieuse est celle des années 80. "The most beautiful little girl", c'est son dernier tube radio, c'est en 1994. Et à partir de cette année, il va se rebeller contre les dictatures musicales, il va vouloir distribuer sa musique d'une autre façon, changer de nom et le public ne va pas trop s'y retrouver. Il va se faire appeler "Love Symbol" et se considérer comme un esclave. Il va employer des tas de pseudonymes même pour signer des chansons pour les autres. Il a une production discographique gargantuesque et le public ne le retrouvait plus. Par contre, ces concerts, années après années affichent complet. Il devait revenir en 2015 mais avec les attentats de Paris, toutes ses dates ont été annulées. La suite, on la connait. Après les décè de Michael Jackson, il ne reste plus que Madonna et George Michael, après nos années 80 seront parties avec eux".