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31 juillet 1993. Le destin d’Albert bascule.
Dix jours après avoir célébré comme de coutume les festivités du 21 juillet, le Roi Baudouin succombait d’une crise cardiaque dans sa résidence de Motril en Espagne. Chacun savait le souverain doté d’une santé délicate mais à force de le voir affronter avec succès la maladie, on avait fini par le croire fort, pour ne pas dire indestructible. Ces dernières années, il avait fait face à des problèmes cardiaques, des pathologies du dos et le cancer. Mais chaque fois, il était revenu au-devant de la scène en affirmant qu’il était prêt à servir la Belgique encore longtemps.
Dès lors, l’incroyable information révélée à l’aube du 1er août 1993 plongea tout un peuple dans la stupeur. Une foule d’anonymes accourut spontanément vers le palais royal. Les monceaux de fleurs commençaient à s’amonceler devant les grilles. Les journalistes rappelés en urgence dans leurs rédactions bouclaient les éditions spéciales. Pendant ce temps, les politiques étaient confrontés à une situation que le pays n’avait plus connue depuis le 17 février 1934 quand survint la mort d’Albert Ier. Pour la première fois depuis soixante ans, un souverain en exercice décédait et pour la première fois dans l’histoire du pays, la mort avait eu lieu en-dehors des frontières nationales.
