Le mariage du jeune roi des Belges marqua profondément les mémoires.
Les petits gestes de la main de Fabiola, les sourires complices échangés entre les jeunes époux en disaient long sur la force d’un amour bâti sur une parfaite connaissance des êtres. En ce jour heureux, nul ne doutait que rien ne pourrait jamais séparer les deux êtres qui venaient d’unir leurs destins.
Quand le couple rentra de voyage de noces, se produisit le fameux épisode des meubles et des objets d’art qui avaient été déménagés de Laeken pour gagner Argenteuil. Il est délicat de faire la part des choses dans une affaire familiale qui a pris des dimensions d’affaire d’Etat au fil du temps. Beaucoup voulurent y voir les signes les plus divers : l’autoritarisme de Fabiola, la mésentente avec Lilian et même la passivité de Léopold III et de Baudouin Ier face à cette guerre des dames.
Toujours est-il que les rapports entretenus par Baudouin et son père changèrent radicalement dès l’arrivée de Fabiola. En monarchie, les affaires privées et publiques se confondent et les Belges assistèrent du jour au lendemain à l’effacement médiatique de la " deuxième " famille de Léopold III. Toutes deux femmes de caractère, Lilian et Fabiola n’ont jamais pu s’accorder. Pour Léopold et les siens commença alors un nouvel " exil " en leur pays. Quant à Baudouin, une nouvelle vie d’homme s’offrait à lui.
Patrick Weber, chroniqueur royal
