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La voiture qui transportait Diana avait essuyé plusieurs tonneaux avant le drame: "Des pièces non conformes ont-elles été utilisées pour réparer?"

Complot, attentat, flash de paparazzi: des dizaines d'hypothèses ont été avancées pour expliquer la mort de Diana il y a 20 ans à Paris. Depuis, deux enquêtes ont conclu à un banal accident de voiture, une thèse accréditée par de récentes révélations sur la Mercedes qui transportait la princesse.

31 août 1997, 00h26, la berline transportant Lady Di percute de plein fouet le treizième pilier du tunnel de l'Alma dans le VIIIe arrondissement de Paris. Son compagnon Dodi Al-Fayed et le chauffeur Henri Paul meurent sur le coup, Diana décède quelques heures plus tard, son garde du corps Trevor Rees-Jones est le seul survivant. Une enquête est immédiatement ouverte par la justice française. Les photographes, qui suivaient le couple depuis son arrivée à Paris, sont mis en cause: leur comportement aurait poussé le chauffeur à rouler trop vite. Neuf sont mis en examen ainsi qu'un motard de presse. Après deux ans d'investigations, ils bénéficient d'un non-lieu, confirmé par la Cour de cassation en 2002.

L'enquête, menée sous les projecteurs des médias du monde entier, conclut à un accident: le comportement d'Henri Paul, sous l'emprise de l'alcool et d'antidépresseurs, et la vitesse de la limousine, entre 126 et 155km/h à son entrée dans le tunnel, expliquent la perte de contrôle du véhicule. La thèse du complot, ourdi par les services secrets britanniques avec l'aval du prince Philip, mari de la reine Elizabeth II, mise en avant par le père de Dodi, le milliardaire égyptien Mohamed Al-Fayed, est écartée. Une autre enquête, conduite de 2004 à 2008 en Grande-Bretagne, conclut également à un "tragique accident".


Mystérieuse Fiat blanche

Les investigations ont révélé que la Mercedes est entrée en collision avec un véhicule juste avant l'accident. Des traces de peinture ont été retrouvées sur la limousine et contre un mur du tunnel. Un couple de Français, Georges et Sabine Dauzonne, qui s'engageait sur une voie rapide à proximité, raconte avoir dû ralentir pour éviter une Fiat Uno blanche, immatriculée dans les Hauts-de-Seine ou les Yvelines (deux départements de la banlieue parisienne), avec un gros chien à l'arrière.

Quelque 3.000 propriétaires ont été entendus, mais les recherches sont restées vaines, alimentant les thèses conspirationnistes. Parmi les témoins auditionnés, Le Van Thanh, propriétaire d'un rottweiler et d'une Fiat Uno rouge repeinte à l'époque de l'accident sans qu'il soit établi si c'était avant ou après. L'homme présente un alibi et est relâché.

En 2007, devant les enquêteurs britanniques, les Dauzonne l'ont identifié comme le conducteur du véhicule. "La Fiat n'était pas responsable de l'accident, mais victime de l'accrochage", relève une source proche du dossier.


Epave

La Mercedes transportant Diana a eu une première vie. D'après le livre "Qui a tué Lady Di", paru chez Grasset en mai, elle est achetée en 1994, par un publicitaire Eric Bousquet. Trois mois plus tard, elle est volée, puis retrouvée dans un champ près de Roissy (nord-est de Paris), après avoir essuyé plusieurs tonneaux, selon cet ouvrage. Elle aurait alors été classée VGA, véhicule gravement accidenté, et remboursée comme "épave" par les assurances à son propriétaire.

Courant 1996, la voiture, entièrement liftée, se retrouve en exposition dans une succursale de Mercedes France à Paris. "On était en confiance. On nous a dit qu'elle avait été utilisée par un des directeurs de Mercedes France", raconte à l'AFP Jean-François Musa, patron d'Etoile Limousine, la société de location qui a loué la voiture à l'hôtel Ritz. Il dit avoir déboursé pour le véhicule d'occasion 280.000 francs (environ 40.000 euros).


"Des pièces non conformes ont-elles été utilisées pour réparer?"

"On s'est vite rendu compte qu'il y avait un problème: la tenue de route était très mauvaise à partir de 70-80 km/h", explique-t-il. Le véhicule est renvoyé chez Mercedes qui assure que tout est normal, selon son récit. "Des pièces non conformes ont-elles été utilisées pour réparer?", s'interroge-t-il aujourd'hui, assurant n'avoir jamais été consulté sur ce point par les enquêteurs.

Quatre mois avant l'accident, la limousine est à nouveau volée, abandonnée sur l'autoroute, renvoyée au garage qui fait plus de 17.000 euros de réparation avant de réintégrer le parc d'Etoile Limousine et le parking du Ritz où elle est finalement choisie pour transporter Diana.

D'éventuelles responsabilités d'Etoile Limousine ou de Mercedes France n'ont jamais été évoquées au cours de l'enquête.

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