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De Rania à Mathilde en passant par Letizia, voici les têtes couronnées féminines qu'on ne peut qu'admirer pour différentes raisons.
Rania, la reine la plus courageuse ?
L’unique reine du monde musulman moyen-oriental est sur tous les fronts. Rania voyage à travers le monde pour porter la parole de son pays. Elle plaide sans relâche pour la paix et invite les investisseurs internationaux à faire le pari jordanien. Elle rencontre les joueuses de foot de l’équipe nationale de son pays et participe à la semaine du design d’Aman, sa capitale. Rania ? Infatigable !
Rania est vraiment un cas à part dans le gotha. Elle ne se contente pas d’être belle, élégante et de fréquenter les plus beaux lieux (parfois jet-set) de la planète. Elle est aussi sur le terrain, à la rencontre des plus pauvres et en pointe dans le combat pour la dignité des réfugiés. Une femme qui, si elle n’avait pas été reine, aurait pu être une professionnelle de la politique ou de l’économie. Difficile d’imaginer que la Jordanie a pour voisine l’Arabie Saoudite où il serait inenvisageable de voir une femme jouer un rôle pareil.
Mathilde, une reine féministe
La reine reprend le flambeau d’un long combat! La Belgique est depuis longtemps à la pointe du combat pour l’émancipation des femmes et nos reines ont joué un rôle dans ce long chemin. Pour ne citer que deux exemples, on peut évoquer les prises de position de la reine Elisabeth, l’épouse du roi Albert Ier, ou encore l’engagement de la reine Fabiola dans la cause des femmes rurales. Aujourd’hui, c’est Mathilde qui remplit ce rôle avec une énergie particulièrement affirmée.
La reine n’est pas féministe dans le sens ancien du terme mais elle veille à ce que la place des femmes soit respectée dans tous les aspects de la vie sociale, économique et politique. J’ai eu l’occasion de la voir sur le terrain, à la rencontre des femmes éthiopiennes qui luttent contre l’excision. Mathilde prend le temps de parler et surtout d’écouter. Elle le répète souvent, l’exemple de ces femmes-courage la guide quotidiennement dans son métier de reine.
Maximà, la vraie reine des Pays-Bas ?
Qui porte la couronne ? C’est une question tabou ! Aux Pays-Bas, la monarchie se conjugue depuis longtemps au féminin. Les reines Wilhelmine, Juliana et Beatrix ont marqué la monarchie de leur empreinte. Avec l’accession au trône de Willem-Alexander, les choses ont changé... ou pas !
En acceptant la couronne des Pays-Bas, Willem-Alexander a tout de suite révélé qu’il allait la porter avec son épouse. Il faut dire que Maximà est très populaire et qu’elle s’est même imposée comme l’exemple de la reine européenne, moderne et actuelle. Dotée d’un sacré caractère, Maximà ne se laisse rien imposer et s’affirme sur tous les fronts de l’activité royale. Il n’en faut pas plus pour que certains Néerlandais prétendent que c’est vraiment elle, Maximà qui porte la couronne dans son pays. Populaire, belle, intelligente... elle est le visage d’une couronne du troisième millénaire. Prudente, Maximà veille à ne pas outrepasser sa position et veille à toujours tenir sa place. Pour la souveraine venue d’Argentine, c’est clair... le vrai chef de la maison royale, c’est son mari !
Elizabeth II et Kate : deux femmes, deux styles
Question d’époque et de caractère... La vie d’Elizabeth II se confond avec le siècle. Bien sûr, elle a été le témoin privilégié d’un monde en mouvement et aussi de la place des femmes dans ce monde. Par tempérament, Elizabeth est une femme traditionnelle au tempérament conservateur. Mais les lois de la naissance et de la monarchie sont telles qu’elle est placée au premier plan depuis toujours, y compris devant son mari. Enfin, en public car en privé, c’est son époux le prince Philipe qui est le vrai chef de famille.
Deux générations plus tard, Kate incarne le nouveau visage de la couronne au féminin ? Etrangement, la duchesse de Cambridge paraît moins féministe que sa belle-mère Diana (qu’elle n’a jamais connue). La jeune femme se montre très réservée et peu révolutionnaire... comme si les luttes pour l’émancipation des femmes appartenaient au passé. Çà et là, on entend quelques critiques concernant son manque de présence sur ces questions. L’avenir nous dira si Kate est aussi une féministe dans l’âme.
Letizia, une reine face aux machos
Pas simple d’exister face aux préjugés. Certains voient les pays du sud de l’Europe comme d’irréductibles repères de machos. Il ne faut pas exagérer ni généraliser ! Mais on doit quand même reconnaître que la reine Letizia a fort à faire pour s’imposer sur le terrain des activités officielles. D’un point de vue constitutionnel, elle n’est " que " l’épouse du chef de l’état, dépourvue de toute prérogative. Mais on imagine difficilement cette femme moderne se contenter d’inaugurer des écoles gardiennes et des maisons de retraite. Ce n’est pas son genre !
Avant d’être reine, Letizia a été une femme active. Une journaliste populaire et douée. Ceux qui l’accusent aujourd’hui d’extrême froideur affirment aussi qu’elle a tendance à vouloir trop s’impliquer dans les affaires du royaume. Que cela plaise ou non, les monarchies modernes accordent de plus en plus de place aux femmes. Elles travaillent pour la couronne comme leur époux, même si leur rôle reste plus flou. A leur manière, elles font progresser la cause des femmes.
Patrick Weber, chroniqueur royal RTL. Retrouvez-moi tous les soirs dans le 18-20 heures On refait le monde" sur Bel RTL à 18 heures et dans "Quelle Histoire !" le weekend sur Bel RTL.
