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Scandale financier autour de la famille princière de Monaco: SMS compromettants, homme d'affaire russe très généreux...

Cette semain pour son Dossier royal, Patrick Weber est revenu sur affaires d’argent qui ont secoué la famille princière de Monaco.


1. Monaco dans la tourmente

Mains propres… ou pas !

Le prince Albert de Monaco a placé son règne sous le signe de la transparence et de la bonne gouvernance. Dès son intronisation, il a tenu à prendre ses distances avec les pratiques –réelles ou supposées – de son père auquel on reprochait une opacité dans la gestion des affaires publiques. Il s’était aussi promis de limiter l’influence russe dans les affaires de la principauté.

Et voilà que le rocher se retrouve une fois de plus confronté au vent mauvais du scandale. Nos confrères du Monde et de Mediapart ont révélé un trafic d’influence qui impliquait un magnat russe et quelques personnalités monégasques d’importance. Au centre de ces révélations, on trouve le directeur des services judiciaires, le très influent Philippe Narmino. Visiblement troublé, l’homme a quitté son poste en faisant valoir ses droits à une retraite anticipée !


2. Albert II face aux accusations

Albert II a vite réagi. Alors qu’il rentrait du Pérou, le prince a publié un communiqué pour acter la décision de son proche collaborateur. Le souverain saluait "cette décision qui honore ce haut serviteur de l'État et marque son attachement à la prééminence de l'intérêt général". Mais la suite du communiqué laisse entendre que le malaise est bien présent : "Dans le cadre de la campagne médiatique actuelle de nature à perturber le cours normal de la justice et à tenter de la discréditer, le prince souverain réaffirme sa confiance dans les institutions judiciaires qui ne sauraient fonctionner que dans le respect des principes, droits et libertés constitutionnellement garantis". En clair, ça coince à Monaco ! Et derrière toute cette histoire plane l’ombre d’un certain Monsieur Rybolovlev.


3. L’escroquerie qui éclabousse le palais de Monaco

Un Russe au-dessus de tout soupçon ?

L’affaire est complexe et touche un oligarque russe nommé Dmlitri Rybolovlev. L’homme était dans les bonnes grâces de la principauté d’autant plus qu’il a joué les mécènes envers l’AS Monaco. On connaît l’attachement du prince pour le club de football et Son Altesse Sérénissime a été très sensible aux efforts de ce richissime (et très généreux) Russe. De là à dire qu’Albert a fermé les yeux, certains n’hésitent pas à franchir le pas.

L’homme coulait des jours heureux dans son duplex de 1.600 mètres carrés mais n’avait jamais réussi à obtenir la nationalité monégasque. Albert II semblait s’y refuser… non sans raison. Il ne semble pas que cela soit pour demain si on en juge par la tournure des événements.


4. Monacogate ou pas ?

Paris Match a révélé de vives tensions en principauté de Monaco.

Tout remonte à 2015 et à la plainte déposée de l’oligarque russe Rybolovlev contre un homme d’affaires suisse nommé Yves Bouvier qui devait lui composer une collection d’œuvres d’art. Le milliardaire russe lui a intenté un procès pour escroquerie. Et c’est dans ce dossier que Philippe Narmino (le chef de la justice de Monaco) est mis en cause. Il aurait joué un rôle décisif dans l’arrestation de Monsieur Bouvier et sa complaisance envers Dmitri Rybolovlev serait liée aux liens qui l’unissent à Tetiana Bersheda, l’avocate du riche homme d’affaire (surnommée la Tsarine). La saisie du téléphone de l’avocate et la découverte de SMS compromettants aurait mis à jour ces trop bons contacts.

En bref, le ministre de la justice à Monaco aurait été à la fois juge et partie. Un véritable sac de nœuds qui a amené l’avocat du marchand d’art suisse : "J'ai toujours dit que M. Rybolovlev avait privatisé la justice de Monaco à son profit. On a désormais la preuve que la police, le parquet et l'équivalent du ministre de la Justice ont tout fait pour constituer une association de malfaiteurs afin de réaliser une escroquerie au jugement". Les accusations sont graves et mettent en cause l’état de droit en principauté.


5. Face au scandale, Albert II parle enfin

Et il refuse de parler de Monacogate !

Le prince a choisi le journal Nice Matin pour réagit à ce méli-mélo. Il constate "que la justice monégasque fonctionne en toute indépendance. En attestent les mesures ordonnées, sans aucune ingérence extérieure, au titre de cette procédure. Il ne faut pas avoir peur de la vérité. Si ces investigations venaient à mettre en lumière des comportements individuels défaillants, je peux vous assurer qu'aucun manquement ne sera toléré".

Il souligne le courage des magistrats de la principauté et rappelle sa détermination à aller au fond des choses. Pour autant, il refuse catégoriquement de parler de Monacogate. Selon lui, c’est seulement une manière de faire des titres accrocheurs dans les journaux. "Le devenir de l'État de la principauté n'est pas en péril, insiste-t-il. Depuis le 'WaterGate', dès qu'il y a une affaire qui touche un État et qui est un peu spectaculaire, on y accole le terme 'Gate'. C'est un peu trop facile." Son Altesse préfère qu’on parle d’affaire Rybolovlev. Pour autant, l’affaire révèle une fois de plus le poids des oligarques russes dans une principauté qui a longtemps tout fait pour empêcher qu’ils soient trop nombreux sur le rocher. Pas si facile d’être un souverain "mains propres" quand on règne sur le rocher des milliardaires !


Retrouvez Patrick Weber tous les soirs dans "On refait le monde" sur Bel RTL à 18h30 heures et dans Place Royale sur RTL TVI.

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