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L'avenir de Jean-Marc Morandini "compliqué" sur Europe 1: "On voit mal comment il pourrait rester à l'antenne à la rentrée"

Le journaliste Jean-Marc Morandini pourrait ne pas reprendre son émission matinale à la rentrée sur Europe 1, selon une source proche de la radio, sur fond de menaces d'actions en justice autour de castings dénudés organisés par sa société de production.

Accusé par le magazine des Inrocks d'avoir poussé de jeunes gens à se dénuder dans le cadre du casting d'une web-série initiée par sa société de production, Jean-Marc Morandini a montré qu'il n'entendait pas faire profil bas: il a promis mardi de "restaurer" son "honneur" de "Corse" en lançant des attaques tous azimuts contre le magazine et l'animateur Marc-Olivier Fogiel.

Jean-Marc Morandini avait annoncé plus tôt dans la journée mardi qu'il allait déposer plainte contre le magazine Les Inrocks, après la publication d'une enquête où il est accusé d'avoir organisé des castings dénudés, et pour "chantage" contre l'animateur Marc-Olivier Fogiel, qui a décidé de le poursuivre en justice en retour.

Le journaliste s'est longuement entretenu la semaine dernière avec la direction d'Europe 1 par téléphone. Celle-ci, qui l'a rappelé à Paris alors qu'il était en vacances, devait le rencontrer cette semaine, selon cette même source.


Un pilier d'Europe 1

Depuis treize ans, Jean-Marc Morandini est un pilier d'Europe 1, aux commandes de la tranche 9h-12h. Une reconversion réussie à la radio pour cet homme de 50 ans au ton gouailleur, parfois agaçant mais plein d'aplomb, qui avait été à ses débuts une vedette controversée du petit écran. "On voit mal comment il pourrait rester à l'antenne à la rentrée. Ça nous paraît compliqué de le maintenir", a indiqué une source proche d'Europe 1 mardi à l'AFP.


Son parcours

Après ses premiers pas sur La Cinq, la chaîne de télé de Silvio Berlusconi, il anime de 1993 à 1997 "Tout est possible" sur TF1, une émission où il joue le rôle de grand confesseur. Critiqué pour son voyeurisme, le programme lui vaudra le mépris d'une partie de la profession ainsi qu'une cruelle marionnette aux "Guignols de l'info".

Après un passage par Chérie FM et Nostalgie en tant que directeur d'antenne, puis sur RMC, il se met à ausculter le microcosme de la télévision sur Europe 1 à partir de 2003. Il se voit ensuite confier trois heures d'antenne sur la station chaque matin, pendant lesquelles il aborde aussi des sujets de santé et de société, et se reconstruit une image plus vertueuse de journaliste généraliste. Parallèlement, de 2006 à 2012, sur la chaîne NRJ 12, il anime une émission sur la télévision intitulée tout simplement "Morandini !".

Jonglant entre tous les médias où il intervient, en plus de son blog jeanmarcmorandini.com, à l'affût de toutes les rumeurs, "JMM" sait assurer sans complexe son auto-promotion et devient incontournable.


Sur Europe 1, son principal employeur, son "Grand direct des médias" rassemble chaque jour plus de 1,5 million d'auditeurs, selon la radio privée, un succès attribué à l'absence de "langue de bois" du programme. Dans cette émission, dont l'avenir semble s'écrire en pointillé, Jean-Marc Morandini distribue sans hésiter bons et mauvais points à ses confrères des médias, ce qui lui vaut beaucoup d'inimitiés. Elle est complétée par le "Grand direct de l'actu" et le "Grand direct de la santé".

"Je ne suis pas prisonnier de mes sources. Demain, si j'ai une info qui gêne TF1, je la sortirai, pareil si j'ai une info qui gêne M6 ou Canal+", assurait l'animateur à l'AFP en 2015. Si son plateau accueille patrons de chaînes et figures du PAF, son style est souvent raillé. "Je suis très content de susciter des réactions. Dans ce métier, il n'y a rien de pire que d'être lisse", rétorque-t-il.

L'homme, dos au mur depuis les révélations des Inrocks, s'est habitué à vivre avec les critiques, mais réclame avec force "une réglementation beaucoup plus dure sur les réseaux sociaux". "Je suis totalement opposé à l'anonymat, sur Twitter en particulier. Ça permet de déverser une haine, d'insulter les gens en permanence sans qu'il n'y ait jamais aucune suite."

Avec son équipe, il est extrêmement présent sur Twitter, où son compte est suivi par près de 900.000 abonnés. A la télévision, il anime depuis 2013 sur NRJ 12 "Crimes", un programme consacré aux faits divers. Consécration de son ambition professionnelle, Canal+ projette de lui confier à la rentrée la tranche d'info clé de 19H00 sur la chaîne iTÉLÉ (future Cnews).

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