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Une entame manquée à Ostersund, une prise de pouvoir en Coupe du monde juste avant les JO puis une moisson olympique historique à Pékin: retour sur les moments marquants de la saison de Quentin Fillon Maillet, vainqueur samedi de la Coupe du monde de biathlon.
. Débuts en dents de scie et carabine cassée
Le démarrage de la saison a été très poussif pour Fillon Maillet. Après deux premières courses ratées, dont une piètre 32e place sur le sprint d'Ostersund (28 novembre), il s'offre un premier podium la semaine suivante sur le même site (3e du sprint) avant de connaître une nouvelle déconvenue lors de la poursuite, le 5 décembre. Seulement 16e de l'épreuve, il aggrave son cas en cassant sa carabine au niveau de la poignée après une chute dans une descente, quittant la Suède le moral en berne.
. Le déclic d'Hochfilzen
Un compte à rebours est enclenché pour réparer l'arme du Français avant l'étape d'Hochfilzen (Autriche), qui débute cinq jours plus tard. La carabine est vite rapatriée en France pour atterrir dans l'atelier de Franck Badiou, vice-champion olympique du tir, ex-entraîneur des Bleus et armurier en chef de la sélection. Après plus de 36 heures de travail, Fillon Maillet récupère son outil comme neuf. Le résultat ne se fait pas attendre puisqu'il signe son premier succès de la saison sur la poursuite, le 11 décembre. Il récidive au Grand-Bornand sur le même format le 18 décembre et s'empare pour la première fois de sa carrière du dossard jaune de leader de la Coupe du monde. Une tunique qu'il cédera dès le lendemain à son coéquipier et rival Emilien Jacquelin.
. La vie en jaune
En signant une troisième victoire en poursuite à Oberhof, le 9 janvier, Fillon Maillet repasse devant Jacquelin et récupère la première place au classement général. Il ne la quittera plus jusqu'à la fin de la saison. Il assomme même encore un peu plus la concurrence avec le doublé sprint-poursuite à Ruhpolding.
. Des JO historiques
Malgré une dernière étape de Coupe du monde ratée à Anterselva, Fillon Maillet aborde les Jeux olympiques dans la peau du grand favori. Il sera exact au rendez-vous, ratant de peu un Grand Chelem historique avec cinq podiums en six courses (titres de l'individuel et de la poursuite, argent en relais mixte, relais et sprint), une première pour un sportif tricolore depuis près d'un siècle. Il est le troisième Français quintuple médaillé olympique sur une seule édition des JO, hiver et été confondus, après l'archer Julien Brulé en 1920 à Anvers, et l'escrimeur Roger Ducret en 1924 à Paris. De quoi effacer sa grosse déception des JO de 2018 à Pyeongchang où, très affecté par la maladie de sa compagne et le décès de son beau-père survenu quelques semaines auparavant, il était passé totalement à côté de l'évènement.
. Le gros globe en apothéose
De retour des JO, Fillon Maillet ne faiblit pas et enchaîne avec trois succès d'affilée en Coupe du monde, tuant tout suspense pour le gain du gros globe de cristal, qu'il finit par enlever dès la mass start d'Otepaa (Estonie). Alors qu'il reste encore trois courses à disputer à Oslo (18-20 mars), le Français est assuré de succéder au palmarès au Norvégien Johannes Boe. Il en profite aussi pour gagner le petit globe de la poursuite et reste toujours en lice pour ceux du sprint et de la mass start.