Analyse: avec Roberto Martinez, l'Union belge a fait le bon choix

L'Union belge a fait le bon choix en enrôlant l'Espagnol. L'ancien entraîneur d'Everton a donné une nouvelle dynamique à cette équipe nationale. On peut louer sa science et sa flexibilité tactique. Martinez a tout de suite mis en place un système à trois défenseurs. Conscient, sans doute, du manque de joueurs de classe internationale dans notre arrière-garde (je ne parle pas de Vertonghen ni d'Alderweireld) par rapport à la quantité et à la qualité présente dans notre milieu de terrain et notre attaque. Le 3-4-2-1 est donc la meilleure solution à l'heure actuelle avec les joueurs à disposition. Et ça, Martinez l'a bien compris. Mettre les bons joueurs aux bons postes dans un schéma clair, défini et adapté à leurs profils et c'est déjà 50% du boulot qui est fait. Ce système permet une occupation du terrain très importante, un surnombre sur phases offensives grâce aux apports des latéraux (les gros volumes de jeu de Meunier et Carrasco) et un pressing haut. De cette manière, la Belgique de Martinez peut récupérer le ballon plus près de la surface adverse et ses joueurs offensifs arrivent plus frais dans les 30 derniers mètres, là où se fait la différence avec des joueurs percutants comme Eden Hazard. C'est une des raisons pour laquelle on retrouve le super Hazard de Chelsea en équipe nationale. En cas de longs ballons, Martinez a tout prévu avec les tours de contrôle Vertonghen et Alderweireld, meilleure paire de centraux l'an passé dans un championnat où le kick and rush est né.

Le faux 9, une vraie bonne idée

Tactiquement, donc, il n'y a rien à dire. Même pas sur cet essai lors du match amical contre les Pays-Bas (1-1). Martinez a tenté un truc lors d'un match amical, c'est à cela qu'ils servent, non? Quand d'autre, sinon? Jamais un entraînement ne remplacera les conditions d'un match. Cela a permis de sortir les joueurs de leur zone de confort et de voir comment ils réagissaient face à un problème nouveau. Si les Diables, avec Dries Mertens en faux 9, avaient gagné avec 3 buts d'écart, aurait-on autant entendu de critiques? Je ne pense pas. Il ne faut pas oublier qu'une telle tactique met du temps de mettre en place. Un essai est un essai. Ne pas condamner le sélectionneur pour avoir tenté quelque chose et pris des risques.

KDB, chef d'orchestre au 8

Je crois fortement que l'avenir de Kevin De Bruyne se situe au poste de 8. C'est-à-dire en tant que milieu relayeur, un peu plus reculé sur l'échiquier, comme contre l'Estonie. Un vrai maestro. De par son sens et sa lecture du jeu, son passing, son moteur. KDB est milieu tout-terrain. Son jeu long a également été apprécié et à la base de nombreuses situations dangereuses. Je le vois moins sur un côté. Pas assez percutant. En tout cas moins "casseur de reins" par le dribble qu'un Hazard ou qu'un Mertens, virevoltant contre l'Estonie. Et puis, cela a permis à nos deux stars de ne pas trop se marcher sur les pieds comme trop souvent par le passé.

Améliorer la relance depuis l'arrière

Il faudrait que nos défenseurs centraux prennent plus de responsabilités: ce sont eux qui doivent, à l'instar d'un Jérôme Boateng au Bayern Munich ou d'un Leonardo Bonucci à la Juventus, organiser la relance de l'équipe. Le jeu doit partir de notre rectangle. La construction doit se faire à partir de derrière et au niveau du milieu de terrain. Comme vous pouvez le voir aussi chaque week-end à Manchester City et au Barça. Les gardiens Claudio Bravo et Marc-André ter Stegen touchent presque autant de ballons que les autres joueurs par match. Vous vous êtes régalé sur le 4e but des Diables contre l'Estonie? Regardez d'où part le ballon... (des pieds de Courtois).

Régler les (petits) problèmes

Assez parlé de jeu. Il reste à Martinez à soigner sa communication, comme l'ont dit plusieurs médias. C'est vrai que l'absence de Radja Nainggolan ("pas encore complètement fit") n'est pas justifiée car dans le même temps, Marouane Fellaini, Mousa Dembélé ou encore Thorgan Hazard ont été repris alors qu'ils étaient incertains. Alors, qu'on le sait tous, le Ninja est un élément incontournable dans cette sélection.

La Belgique de Martinez recevra la Grèce lors du prochain match de qualification, le 25 mars 2017, au stade Roi Baudouin. Pour continuer sur sa bonne lancée des 4 victoires en autant de rencontres.

Maxime AVENGAZAR.