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Cinéaste, pupille de Roy Hodgson ou riche héritier, "Nos gars" (Strakarnir okkar, le surnom de l'équipe d'Islande) viennent de loin pour affronter l'Angleterre en 8e de finale de l'Euro-2016, lundi à Nice.
"C'est le charme de l'équipe d'Islande, nous avons tous des histoires différentes, notre bande est un vrai mélange", a raconté au magazine 442 (Four-four-two) le gardien Hannes Thor Halldorsson.
Lui-même est cinéaste. Si son bâton de maréchal footballistique reste pour l'instant son match contre Cristiano Ronaldo (Islande-Portugal: 1-1), le sommet de sa carrière artistique est la réalisation du clip vidéo des candidats islandais à l'Eurovision 2012.
Dans "Never forget" (N'oublie jamais), de Gréta Salom et Jonsi, Hannes a entremêlé des plans de violons, des paysages enneigés et de pleine lune. Le duo est arrivé 20e du concours, sur 42, le gardien a déjà fait mieux à l'Euro avec son équipe. "Pendant neuf ans, réalisateur a été mon principal job, je tournais surtout des films publicitaires", explique Halldorsson.
Depuis il est passé professionnel, joue désormais en Norvège à Bodo Glimt, à 32 ans. Mais l'ex-cinéaste a encore une chance de briller à quelques kilomètres de Cannes.
Le Dieu qui connaît Hodgson
Surnommé Thör, le grand dieu viking, Birkir Bjarnasson a été lancé dans le monde professionnel par... Roy Hodgson, son adversaire sur le banc de l'Angleterre.
Cheveux longs, look de viking, Birkir fait tout pour le cliché: il a débuté au Viking Stavanger, un club norvégien entraîné par Hodgson, c'était en 2005, il avait 17 ans.
"Birkir est très jeune, mais il a un grand potentiel", avait alors dit le coach anglais, qui annonçait: "Je suis sûr que sa carrière ira dans la bonne direction".
Désormais au FC Bâle, il a aussi joué en Italie, à Pescara et à la Sampdoria Gênes. A Pescara il a laissé un mauvais souvenir car il a manqué les play-offs pour monter en Serie A (1re div. italienne) pour disputer un match de qualification contre la République tchèque. Il a dû quitter le club des Abruzzes face au tollé.
Un des meilleurs joueurs de son équipe à l'Euro, Birkir est souvent décisif. Sa volée contre le Portugal est le premier but de l'Islande dans une grande compétition. Il a aussi provoqué le penalty de la victoire historique aux Pays-Bas en étant fauché par Gregory van der Wiel et a même déjà marqué contre la France, qu'il pourrait retrouver en quarts, c'était en match amical le 27 mai 2012 (défaite 3-2).
Le gamin devenu papy
D'abord connu comme "fils de", Eidur Smari Gudjohnsen est devenu à 37 ans le doyen du groupe. Il reste le joueur le plus connu, le seul Islandais vainqueur de la Ligue des champions, en 2009 avec le FC Barcelone.
Il a étrenné sa première sélection il y a 20 ans, en remplaçant... son père Arnor, un Islande-Estonie de 1996, à la mi-temps. Son paternel, aujourd'hui son agent, était un des premiers Islandais à s'expatrier.
La dynastie continue, car son fils Sveinn Aron Gudjohnsen a fréquenté La Masia, l'école du Barça, et joue actuellement à 18 ans en D2 islandaise, au HK Kopavogur et en équipe nationale U17.
Pendant sa meilleure période, Eidur Gudjohnsen s'impose à Chelsea (2000-2006) et tient un rôle de joker au grand Barça (2006-2009).
Il décline ensuite, ne s'impose pas à Monaco et enchaîne les clubs anglais moyens comme Bolton ou des destinations plus exotiques, du Cercle Bruges à l'AEK Athènes. Le globe-trotter islandais a en tout connu 16 clubs dans sa carrière
Pour ne pas rater ce grand évènement, il signe en janvier en Norvège à Molde, pour acquérir du temps de jeu. Il n'est entré qu'une fois en fin de match, contre la Hongrie, sans empêcher l'égalisation, mais il peut encore briller à l'Euro.
"On a écrit bien des fois que j'étais fini et je suis toujours revenu très fort", prévient-il.