"Ils ont fermé la porte à clé et ils m'ont frappé", raconte le coach d'Aarschot: un match de futsal tourne au chaos à Herstal

Le duel joué vendredi soir entre le Defra Herstal et le Futsal Shokuda Aarschot, décisif pour le titre en deuxième nationale, a viré au chaos. La faute à des supporters qui sont montés sur le terrain pour mener de véritables agressions, visant les joueurs et surtout l'entraîneur, Yannick Arnoets, en place à Aarschot. Tout a commencé la veille du match, lorsque Yannick a reçu un message, visiblement menaçant.

Pas plus préoccupé que ça, l'homme qui assurait une pige sur le banc visiteur n'a pas pris cela au sérieux. L'ambiance était visiblement électrique dès le début, selon le Nieuwsblad, avec des chants hostiles et des insultes venues des tribunes. Mais tout a dégénéré lorsque Aarschot a inscrit le but du 3-6.

"Le match a déjà dû être interrompu brièvement parce que les choses allaient trop mal en dehors du terrain. Mais lorsque le score est passé à 3-6 à quelques minutes de la fin, les choses ont dérapé. Des hommes sont descendus en trombe. J’ai immédiatement demandé aux joueurs de rentrer aux vestiaires", raconte Dirk, le papa de l'entraîneur.

Dans le couloir, j'ai reçu un gros coup d'une barre de fer à l'arrière dans la nuque

"On retournait dans les vestiaires. J'étais le dernier, je crois. Et là, j'ai eu affaire à des supporters. Ils m'ont emmené dans le vestiaire. Ils ont fermé la porte à clé et ils m'ont frappé", raconte Yannick Aernouts, l'entraineur. "C'est allé très vite. Dans le couloir, j'ai reçu un gros coup d'une barre de fer à l'arrière dans la nuque"

"Ces hommes ont commencé à frapper. Yannick, qui assurait l’intérim hier, en a fait les frais. Comme si cela ne suffisait pas, ils l’ont attrapé et traîné avec eux. Dans le tumulte, parce qu’entre-temps les autres supporters de Herstal lançaient des bouteilles et des canettes, nous ne savions pas où était Yannick. Les hommes l’avaient emmené et enfermé dans un vestiaire où il a reçu des coups de pied et des coups de poing. C’est finalement la police qui a pu le retrouver et le libérer", a détaillé son père.

Sérieusement touché à la tête, Yannick Aernoets a passé la nuit à l'hôpital. "Il a le nez cassé et des fissures au visage. De plus, il est couvert de bosses", a annoncé son papa. Du côté de Herstal aussi, on dénonce de la violence, en affirmant avoir subi des insultes racistes pendant la rencontre, provenant des fans adverses. Un joueur a, là-aussi, été blessé au visage. "Notre joueur aussi a des coups. Je l'ai vu, il était tout rouge au visage, il était griffé. Il était par terre, ils étaient sur lui. Donc, je crois que c'est un donné pour un rendu. Malheureusement, il y en a un qui a plus de coups que l'autre", réagit le directeur sportif du Defra Herstal, Ali Elifoglu.

Aarschot a remporté le titre, mais une plainte va être déposée pour contrer cette attaque d'une violence rare.

3-6, score final. La fête du sport n'aura pas lieu. Malgré son accession en première division de football en salle, joueurs et supporters d'Anderlecht sont priés de rentrer chez eux après l'intervention rapide de la police.