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Match d'Amiens délocalisé au Havre: le club et l'agglomération ne comprennent pas

L'incompréhension est totale: le club d'Amiens et la Communauté d'agglomération, au coeur des interrogations après l'effondrement d'une barrière qui a fait 29 blessés au stade de la Licorne, ont regretté jeudi la décision de la Ligue de délocaliser le prochain match à domicile du club picard au Havre.

Le Sporting recevra ainsi Bordeaux, le 21 octobre pour la 10e journée de la Ligue 1, à plus de 180 km de son enceinte habituelle, sur décision de la Ligue de football professionnel (LFP) qui a invoqué les "graves incidents survenus" contre Lille le 30 septembre.

"C'était important que ce match puisse se dérouler à Amiens. On a vilipendé l'image du club, de son stade, on a exagéré les choses", n'a pas hésité à lancer le président d'Amiens Bernard Joannin, lors d'une conférence de presse.

"La Ligue ne l'a pas souhaité. Dans ce climat sécuritaire, il n'ont pas voulu prendre ce risque et le club a voulu être +corporate+, pas trop revendicatif. Je préfère prendre la parole sur le terrain", a-t-il ajouté..

"Nous avons tout fait pour faire des propositions et M. le préfet a signifié par courrier à la LFP que la commission de sécurité départementale autorisait le match", a argumenté Alain Gest, le président (LR) d'Amiens Métropole, propriétaire du stade.

"C'est la Commission d'homologation (de la LFP, ndlr) qui a choisi ce matin de ne pas faire disputer ce match à Amiens. J'en prends acte. Je le regrette car je pense que c'était tout à fait réalisable", a-t-il déploré.

- 'En attente des résultats' -

Les services de la Préfecture, d'Amiens Métropole et du club avaient selon eux prévu des mesures pour permettre le déroulement de cette rencontre au stade de la Licorne, trois semaines après le drame qui s'est déroulé dans l'enceinte.

"Nous avions pris la décision de neutraliser les premiers rangs et de renforcer considérablement les effectifs de stadiers. Le nombre de spectateurs aurait été réduit (de 9.000 à 7.400, ndlr) et le dispositif de sécurité aurait été plus important. La zone qui accueille les supporters visiteurs aurait bien entendu été inaccessible", a expliqué Philippe de Mester, préfet de la Somme.

Le 30 septembre dernier, l'effondrement d'une barrière contre laquelle s'étaient pressés les supporters lillois à la 16e minute pour fêter le but de leur équipe avait fait 29 blessés.

Elle a conduit également à l'ouverture d'une enquête judiciaire en flagrance pour "blessures involontaires" par le parquet d'Amiens. Ses conclusions, qui s'appuieront notamment sur les travaux d'un expert en métallurgie, n'étaient pas encore connues jeudi.

"On est en attente des résultats. Le procureur communiquera très prochainement, peut-être demain", a précisé le préfet, qui a indiqué comprendre que la LFP "soit sur une positon prudente car il y a eu un accident grave".

- Aux normes de 1999 -

Les gardes-corps au centre de l'enquête, qui sont aux normes de 1999, date d'inauguration du stade, pourraient être renforcés voire remplacés par du matériel aux normes actuelles.

"On change plus facilement les structures que les mentalités", a lâché M. Gest en référence à la pratique des supporters qu'il condamne, et qui consiste à se ruer sur les barrières pour fêter un but, comme ce fut le cas au moment de l'accident survenu le 30 septembre.

"Depuis 1999, aucune remarque ni par la Commission de sécurité ni par un bureau de contrôle n'a été faite sur les garde-corps", a pointé M. Gest. "Nous nous plierons aux résultats de l’enquête et nous nous sommes organisés pour faire rapidement les travaux qu'on nous demandera."

Dans ces conditions, le club et la Métropole espèrent que le prochain match à domicile d'Amiens après celui de Bordeaux - la réception du champion en titre Monaco - pourra se dérouler à la Licorne le week-end du 18 novembre.

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