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Accusations de travail forcé au Qatar: enquête sur Vinci ouverte à Nanterre

Une enquête préliminaire afin de "vérifier les allégations" de l'association Sherpa, qui accuse Vinci de recourir au travail forcé de travailleurs migrants sur ses chantiers au Qatar, a été ouverte "il y a une quinzaine de jours" à Nanterre, a indiqué samedi le parquet des Hauts-de-Seine à l'AFP.

"Il s'agit de vérifier, par un certain nombre d'auditions en France, les allégations de l'association", a précisé la procureure des Hauts-de-Seine, Catherine Denis, confirmant une information du Parisien.

Une information judiciaire, qui pourrait mener à des investigations au Qatar, pourrait être ouverte "après l'été" en fonction des résultats de cette enquête, a-t-elle ajouté.

L'association Sherpa a déposé plainte à Nanterre, fin mars, contre Vinci Construction Grands Projets (VCGP) pour "travail forcé" et "réduction en servitude", dans le cadre des chantiers liés à l'organisation du Mondial 2022 de football.

La plainte vise également six cadres français, dont Yannick Garillon, le directeur général de QDVC, la filiale commune (à 49%) de Vinci avec le groupe local Qatari Diar, et Alain Bonnot, le président de Vinci Construction Grands Projets.

Assurant avoir réalisé une enquête sur place, Sherpa fait état de confiscations de passeports et de menaces proférées à l'encontre de ces travailleurs migrants pour les dissuader de réclamer une amélioration de leurs conditions de travail.

Vinci a récusé "totalement" les allégations de l'association et invité représentants de Sherpa et journalistes qui le souhaitaient à venir examiner par eux-mêmes les conditions de travail sur ses chantiers au Qatar.

Le groupe a déposé plainte pour diffamation, mi-avril à Paris, contre l'association, à laquelle il réclame, ainsi qu'à ses dirigeants, 300.000 euros de dommages et intérêts.

Vinci, qui réalise quelque 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel et emploie 191.000 salariés dans le monde, a remporté ces dernières années d'énormes contrats au Qatar, dont celui de la construction du métro de la ville de Lusail, via sa filiale commune avec le groupe local Qatari Diar, QDVC.

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