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Amical: Allemagne, entre classe mondiale et classe biberon

"Notre mètre étalon, c'est la classe mondiale absolue: Messi et Ronaldo!". Ainsi parlait le sélectionneur allemand Joachim Löw, en juin, à sa Mannschaft "classe biberon" qui s'apprêtait à disputer - et remporter - la Coupe des Confédérations.

La barre était, volontairement, placée très haut en prévision du Mondial: "Plusieurs de nos joueurs ont beaucoup de talent, mais ils n'ont pas encore la classe mondiale. Et de loin! Or nous avons besoin de joueurs de classe mondiale, si nous voulons conserver notre titre", martelait le coach des champions du monde.

Les jeunes ont entendu le message. Ensemble, et sans aucun "cadre historique" de la Mannschaft, ils ont remporté le tournoi, en battant en finale des Chiliens bien plus madrés et expérimentés qu'eux (1-0).

L'objectif de Löw, de parvenir à faire émerger "quatre ou cinq" joueurs de cette équipe pour bousculer les titulaires indiscutables, n'est sans doute pas loin d'être atteint.

Et il doit maintenant s'employer d'ici au Mondial, à commencer par le match amical contre la France mardi à Cologne, à mixer deux générations de vainqueurs: les "classe mondiale" champions du monde 2014, et les "classe biberon" vainqueurs de la Coupe des Confédérations 2017.

. Gardiens: avantage "classe mondiale"

Dans les buts, le portier de Barcelone Marc-André Ter Stegen a donné satisfaction en Russie et repoussé ses rivaux vers le banc de touche. Mais si Manuel Neuer, capitaine de l'équipe et plusieurs fois désigné meilleur gardien du monde ces dernières années, revient de blessure dans sa forme optimale, il sera indétrônable.

. Défense: égalité

En défense centrale, la charnière du Bayern championne du monde Mats Hummels/Jérôme Boateng semble encore avoir une longueur d'avance. Mais Antonio Rüdiger (Chelsea, 24 ans) et Matthias Ginter (Mönchengladbach, 23 ans) ont marqué des points pendant la ConfedCup.

Les couloirs sont, pour l'instant, le point faible de la Mannschaft. "Pour les postes de latéraux nous n'avons pas tant de joueurs que cela qui jouent régulièrement au niveau international", regrette Löw.

Seul Joshua Kimmich, le petit prodige du Bayern, est un titulaire certain, à tout juste 22 ans. "Joshua est l'un des plus grands talents que j'aie vu ces dix dernières années", dit Löw. Sa participation à la Ligue des champions va encore lui donner une longueur d'avance sur la concurrence. Car pour doubler son poste et trouver son équivalent à gauche, Löw avoue qu'il piétine: "Les autres doivent encore un peu mûrir", dit-il.

. Milieu: Avantage "classe mondiale"

C'est LE secteur riche de la sélection. Autour du grand patron Toni Kroos (Real Madrid), orbitent des joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs d'Europe, dont Sami Khedira (Juventus), Mesut Özil (Arsenal) ou Mario Götze (Dortmund). S'ils arrivent au sommet de leur forme au Mondial, ces champions du monde-là seront difficiles à déloger.

Leon Goretzka, à la Coupe des Confédérations, a crevé l'écran dans le match contre l'Australie (3-2). Mais il ne joue pas l'Europe avec son club de Schalke, et devra encore confirmer, à 22 ans, pour gagner sa place au plus haut niveau.

. Attaque: Avantage "classe biberon"

Pour l'heure, le plus grand espoir de la nouvelle génération (hormis Kimmich, qui n'est déjà plus un espoir) est Timo Werner. Le buteur de Leipzig, qui jouait encore en deuxième division en 2016, a déjà marqué six fois en neuf sélections.

A-t-il déjà la "classe mondiale"? "S'il continue comme ça, il va dominer l'attaque allemande pour les dix prochaines années!", s'ébahit le chevronné Mario Gomez, pourtant son concurrent direct pour le poste.

Sandro Wagner (Hoffenheim, 29 ans) et Julian Draxler (PSG, 24 ans), autres héros de la Coupe des Confédérations, ne sont pas loin.

Chez les "anciens", Thomas Müller reste un incontournable du système Löw, mais ses performances avec le Bayern depuis la saison dernière ne collent plus vraiment avec l'étiquette "classe mondiale".

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