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La reconstruction de l'équipe d'Italie ne passe pas par une révolution

Reconstruire et préparer l'avenir avec un gardien et capitaine de 40 ans sorti de sa retraite internationale ? C'est le paradoxe de l'Italie qui, pour son premier match depuis sa désastreuse élimination en barrage d'accession au Mondial, sera toujours guidée par Gianluigi Buffon vendredi à Manchester contre l'Argentine.

En France, en Allemagne, en Argentine, au Brésil, en Espagne, un peu partout, ces matches amicaux du mois de mars sont une dernière étape avant l'annonce des listes définitives pour la Coupe du monde. Qui va gagner sa place pour la Russie ? Qui va bousculer la hiérarchie ?

L'équipe d'Italie n'a pas ces problèmes, elle en a de plus graves, même si les plus optimistes plaisantent en disant que la Nazionale a un coup d'avance et prépare déjà l'Euro-2020.

Mais alors, comment expliquer la présence dans la première liste du sélectionneur par intérim, Luigi Di Biagio, de Buffon qui avait quitté la sélection les yeux pleins de larmes le 13 novembre dernier à Milan, après un pauvre match nul 0-0 face à la Suède qui laissait son équipe à la porte du Mondial pour la première fois depuis 1958 ?

"Je suis ici parce que je suis cohérent avec ce que j'ai toujours dit, et par sens des responsabilités", a expliqué le gardien de la Juventus lors de son arrivée lundi au centre d'entraînement de Coverciano.

"J'ai toujours été un élément rassembleur de la sélection et, dans un moment comme celui-ci, je voudrais que ma présence soit comprise de cette façon et pas d'une autre, car ce n'est en aucun cas mon intention. Les jeunes ont déjà grandi et demain ils auront toute leur place", a-t-il ajouté.


Jubilé à Turin? 

La présence de Buffon confirme tout de même que la reconstruction de l'équipe d'Italie n'est pas une révolution. Dans la liste de Di Biagio pour les matches face à l'Argentine puis l'Angleterre (mardi à Londres) figurent d'ailleurs 18 joueurs présents en novembre à San Siro.

Di Biagio a donc choisi de s'appuyer sur des certitudes et Buffon en est une, puisque malgré ses 40 ans et une saison parsemée de quelques erreurs inhabituelles, il reste sans grande discussion le meilleur gardien italien.

C'est donc lui qui vendredi devra faire rempart à Messi, Agüero, ou à son coéquipier turinois Higuain. Ses possibles héritiers, Gianluigi Donnarumma (AC Milan) ou Mattia Perin (Genoa), vont eux attendre encore un peu, au moins jusqu'au mois de juin.

Le 4 juin, l'Italie affrontera les Pays-Bas, toujours en amical, à Turin. Dans son stade, Buffon pourrait alors faire des adieux officiels, dans un contexte moins dramatique qu'en novembre dernier.

Et au-delà ? L'hypothèse semble improbable et le gardien aux 175 sélections devrait bien prendre une retraite définitive en fin de saison.


"Une très grande équipe" 

L'Italie aura donc alors un nouveau gardien mais aussi beaucoup de travail. Car quatre mois et demi après le naufrage des barrages, le dossier du futur sélectionneur n'a pas vraiment avancé.

Les noms avancés en novembre (Ancelotti, Conte, Mancini, Ranieri...) sont toujours ceux qui circulent, l'idée d'une confirmation de Di Biagio existant également.

Dans ces conditions, que peut-on attendre de ces deux matches amicaux de prestige face aux Argentins et aux Anglais ? "Rien, ou très peu", prévient le légendaire entraîneur du grand AC Milan, Arrigo Sacchi, jeudi dans la Gazzetta dello Sport.

"On n'a pas encore les idées claires quant à l'identité du prochain sélectionneur, donc on est dans une période de transition. Il faut d'abord savoir ce qu'on veut faire et ensuite seulement choisir la personne qui peut permettre d'atteindre cet objectif", a-t-il estimé.

Même en phase de transition, l'Italie reste l'Italie, et l'Argentine ne prend pas ce match à la légère: "La rencontre de vendredi est plus qu'un match amical. Elle ressemble à une demi-finale de Mondial face à une très grande équipe d'Italie", a ainsi affirmé le sélectionneur Jorge Sampaoli.

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