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Ancelotti, le "gros ours", viré du Real

"Carlo ne s'énerve jamais": signée Paolo Maldini, la phrase résume la personnalité de l'affable entraîneur Carlo Ancelotti, adepte du management doux et pourtant limogé sans ménagement lundi par le Real Madrid.

Taquin, Maldini, l'ancien capitaine de l'AC Milan, a décrit par le passé son entraîneur d'alors comme un "gentil gros ours" incapable de coup de sang: "Ça ne peut arriver que quand il mange car une fois qu'il tient une fourchette, il faut une armée pour l'arrêter!"

Ce calme, cette bonhomie et, aussi, une immense expérience ont valu à Ancelotti le soutien et l'affection des poids lourds du Real depuis son arrivée à Madrid en 2013. Deux jours avant le limogeage de l'Italien, Cristiano Ronaldo saluait d'ailleurs dans un tweet le "super entraîneur et (l')homme incroyable".

Cela n'a pas suffi à sauver la tête de l'Italien de 55 ans après une fin de saison décevante pour le Real, deuxième du Championnat, éliminé en demi-finale de Ligue des champions par la Juventus Turin (un des anciens clubs d'Ancelotti) et en huitièmes de Coupe du Roi par l'Atletico.


Pacificateur

Ces mêmes qualités avaient pourtant fait merveille à son arrivée à Madrid il y a deux ans.

En coulisses, ses talents de diplomate ont aidé à panser les plaies d'un vestiaire mis à feu et à sang par son prédécesseur, José Mourinho, honni par les cadres de l'équipe.

Sur le terrain, l'expérimenté Italien au physique empâté, à l'épaisse chevelure -désormais plus sel que poivre- et aux traits d'humour ravageurs a permis au Real de remporter sa dixième Ligue des champions, la tant attendue "Decima", au terme d'un scénario renversant en finale contre l'Atletico (4-1 a.p.). Avec en bonus la Coupe du Roi, la Supercoupe d'Europe et le Mondial des clubs.

C'est la preuve que la recette Ancelotti fonctionne partout: dans ses précédents clubs, l'Italien avait souvent endossé le costume de pacificateur.

Au PSG, rejoint en décembre 2011, il a échoué la première année à remporter le championnat de France avant d'y parvenir en 2013. Surtout, le technicien s'était échiné à aplanir les tiraillements dans l'effectif, se montrant souple avec les stars comme Zlatan Ibrahimovic et paternaliste avec les espoirs comme Marco Verratti.

A Chelsea, propriété de l'exigeant magnat russe Roman Abramovitch, il a décroché le titre de champion d'Angleterre en 2010 dès sa première année et même réalisé un doublé inédit avec la Cup, avant d'être remercié en 2011.


En rouge et noir


Le club de sa vie reste cependant l'AC Milan, où l'enfant de Reggiolo, dans le nord de l'Italie, s'est révélé au monde du football.

D'abord comme joueur de l'ombre entre 1987 et 1992 puis comme entraîneur entre 2001 et 2009, le technicien a en effet passé 13 ans dans le club lombard, où il s'est rompu à la diplomatie -et aux intrigues- de couloir.

Comme joueur, ce milieu chargé des sales besognes y a gagné deux titres de champion (1988 et 1992) et deux Ligues des champions (1989 et 1990).

Comme entraîneur, il a dépoussiéré le palmarès des Rossoneri avec une coupe d'Italie en 2003, un titre de champion en 2004 et deux Ligues des champions en 2003 et 2007, entrecoupées d'une homérique finale perdue aux tirs au but en 2005 contre Liverpool alors que les Milanais menaient 3-0 à la pause.

Avant Milan, Ancelotti a joué à Parme puis à la Roma et a été international à 26 reprises. Et ses expériences sur le banc l'ont mené à la Reggiana (où il a débuté, en Série B, en 1995), à Parme et à la Juventus, où il ne s'est pas imposé entre 1999 et 2001.

Il a également été adjoint de son mentor, le sélectionneur italien Arrigo Sacchi, au Mondial-1994.

Quel sera désormais son avenir? Avant son limogeage, il a juré qu'il prendrait une année sabbatique si le Real le renvoyait, évoquant dans une interview au quotidien "Il Giornale" la nécessité d'une opération aux cervicales.

A moins que l'AC Milan, son club de coeur, ne fasse flancher le "gros ours" ?

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