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Bleus: l'affaire Kurzawa, un tracas de plus avant Bulgarie-France

"Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille", disait Jacques Chirac: après les absences de Paul Pogba et Ousmane Dembélé pour le brûlant Bulgarie-France du 7 octobre, avant-dernier match des Bleus en qualifications au Mondial-2018, Didier Deschamps doit désormais gérer le dérapage de Layvin Kurzawa.

L'arrière gauche a été filmé cet été, à son insu, dans un bar à chicha parisien en train de critiquer le sélectionneur. "Dans cet enregistrement, le joueur a des gestes déplacés pour le sélectionneur de l'équipe de France", a expliqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

Dans cette affaire, Kurzawa est une victime puisqu'il a subi des tentatives de chantage et même d'agression, pour lesquelles quatre hommes ont été interpellés, dont trois placés en détention provisoire.

Mais les "gestes déplacés pour le sélectionneur" sortent forcément du fameux "cadre" instauré par DD lors de sa nomination en 2012 dès lors que leur existence est rendue publique, même s'ils sont tenus en privé.

Et ce nouvel épisode d'irrespect -- après le fiasco de Knysna au Mondial-2010 marqué par les insultes de Nicolas Anelka envers le sélectionneur Raymond Domenech et la fameuse grève du bus -- rappelle fatalement l'affaire du chantage à la sex-tape de Mathieu Valbuena, qui a vicié l'ambiance autour des Bleus et fini par coûter sa place dans le groupe à Karim Benzema.

- Fragilisé sur le terrain -

"Didier a toujours été pragmatique, a toujours pris des décisions pour favoriser la cohésion du groupe. Le cas Benzema en est le parfait exemple. Il n'a jamais pris des joueurs qui pouvaient remettre en question la cohésion du groupe ainsi que son autorité", avait analysé la semaine dernière pour l'AFP Emmanuel Petit, champion du monde 1998 et consultant RMC/SFR Sport.

Deschamps avait déjà passé l'éponge sur la précédente incartade de Kurzawa, lorsque le joueur avait chambré les Suédois en barrages Espoirs, avant l'élimination des Bleuets, en novembre 2014.

Refusant dans un premier temps de "promouvoir des gens de cette génération", DD, confronté à plusieurs blessures au poste d'arrière gauche, s'était résolu à convoquer pour la première fois Kurzawa, poussé par "les circonstances" à privilégier la "logique sportive".

Or, en septembre 2017, la place de Kurzawa dans le groupe bleu s'est aussi fragilisée sur le terrain.

Car si l'ex-Monégasque avait été intronisé titulaire sur le flanc gauche après l'Euro-2016, prenant la suite de Patrice Evra, sa cote s'est depuis effritée et il a fini par se faire doubler dans la hiérarchie au printemps dernier par Benjamin Mendy, considéré meilleur défenseur et plus habile centreur.

Le Parisien de 25 ans a profité de la blessure du joueur de Manchester City pour disputer les deux derniers matches des Bleus, contre les Pays-Bas (4-0 le 31 août) puis le Luxembourg (0-0 le 3 septembre), mais il y était apparu comme le maillon faible.

Sa maladresse infinie dans les centres contre les modestes Luxembourgeois lui avait valu un torrent de critiques dans la presse et sur les réseaux sociaux. Il est par ailleurs sorti sous les sifflets du Parc des Princes dimanche contre Lyon (2-0) en clôture de la 6e journée de Ligue 1: c'est dire si l'ex-Monégasque traverse une période sombre. Mendy, lui, s'est entre-temps rétabli.

- Sans "Poulpe" ni "Moustique" -

L'affaire est embarrassante pour Deschamps car elle ajoute une dimension d'indiscipline à un affaiblissement du groupe avec la perte coup sur coup du "Poulpe" Pogba et du "Moustique" Dembélé.

Pogba, de toute façon suspendu pour le Bulgarie-France, devrait manquer le France-Belarus du 10 octobre si la durée de "six à douze semaines" évoquée par la presse britannique devait se confirmer, après la blessure du milieu de Manchester United à la cuisse gauche le 12 septembre. A N'Golo Kanté pourra être associé Blaise Matuidi ou Adrien Rabiot dans l'entrejeu.

Dembélé, lui aussi touché à la cuisse gauche, samedi, ne pourra rejouer qu'en 2018. Or, à 20 ans, il était perçu comme le titulaire en puissance sur l'aile droite des Bleus, grâce à ses dribbles et sa vitesse qui ont poussé le Barça à payer le prix fort pour le recruter en provenance de Dortmund (105 M EUR + 42 M EUR de bonus).

Son forfait pour les deux prochains matches des Bleus offre cette place à Kylian Mbappé, voire Kingsley Coman, et bénéficie en tout cas à Olivier Giroud: avec Dembélé à droite, l'avant-centre aurait pu être évincé au profit de Mbappé pour évoluer en attaque aux côtés d'Antoine Griezmann, avec Thomas Lemar ou Dimitri Payet à gauche.

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