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Ces Belges supporters d'un club étranger: Dimitri révèle "le déclic" qui a fait de lui un "mordu" de Chelsea

A l’occasion du retour de la Ligue des champions, nous avons fait la connaissance de plusieurs supporters belges de clubs étrangers présents sur la scène européenne. Certains n’hésitent pas à avaler des kilomètres pour encourager leur équipe fétiche chaque saison. C’est le cas de Dimitri Herman, un habitant de Dottignies (Mouscron), fan de Chelsea depuis 16 ans, qui a déjà parcouru l’Angleterre pour assouvir sa passion.

Fan invétéré des Blues, Dimitri Herman rallie Londres plusieurs fois par saison pour donner de la voix dans les tribunes de Stamford Bridge. Porte-parole francophone du seul club de supporters belges reconnu par Chelsea (Mighty Blues Belgium), le Hennuyer de 34 ans a construit une véritable histoire d’amour avec l’équipe londonienne.

Tout a commencé à l’âge de 13 ans. Dimitri reçoit des maillots de Chelsea floqués aux noms de l’ancien international norvégien Tore André Flo et de l’attaquant italien Gianfranco Zola. Le coup de foudre opère immédiatement. "Cela a été un déclic", confie-t-il.

Après avoir suivi essentiellement son club à la télévision, il a connu son premier match à Stamford Bridge à l’âge de 18 ans, où il s’est rendu avec un ami. "Le second déclic s’est produit quand j’ai fait les démarches pour aller voir un match. Il a fallu trouver un train, une auberge de jeunesse,... Là on se dit qu’on est mordu", raconte-t-il.

Ce premier match est un certain Chelsea-Stuttgart en Ligue des champions. Dimitri en garde plusieurs anecdotes. "J’ai pu approcher les joueurs sortant de l’hôtel comme le mythique John Terry (qui était le petit jeune qui arrivait) avec qui j’ai pu prendre une photo. J’en ai aussi eu une avec Jesper Grønkjær, Jimmy Floyd Hasselbaink, Mario Melchiot,… ", se remémore-t-il. "On était arrivé l’après-midi et on a vu les joueurs se balader autour du stade ce qui à présent est inconcevable mais à l’époque ça se faisait".


Dimitri Herman et le jeune John Terry

Depuis lors, le stade de Stamford Bridge est devenu sa "seconde maison". "Quand on y est, on se sent bien. On ne peut pas l’expliquer. Les gens ne comprennent pas pourquoi je suis si acharné et que je vais si loin pour voir des matches de foot. Mais je vis ma passion à fond". 

Après avoir été en Angleterre par ses propres moyens, il a décidé de rejoindre un club de supporters de Chelsea basé à Merelbeke (en Flandre orientale). En sept ans, ce dernier est passé de 20 à 1800 personnes. Dimitri guide les fans qui veulent le rejoindre en servant d’intermédiaire pour les nouvelles affiliations. "A chaque match de Chelsea, il y a au moins un bus de supporters belges qui prend la route vers l’Angleterre", explique-t-il, lui qui se rend à 10-15 matches par saison. "La famille s’est récemment agrandie donc malheureusement, je ne sais pas toujours y aller", ajoute-t-il. "Prochainement, je vais assister aux matches Chelsea-Arsenal (le week-end prochain) et Chelsea-Roma".

Ancien footballeur en D3 (à Wevelgem), il a enchaîné les blessures et a dû faire une croix sur sa carrière. Aller voir Chelsea lui permet donc de "combler ce manque de football".

Père de trois enfants (trois filles de 10, 3 et 1 an), Dimitri les a déjà affiliées à son club de supporters. Sa femme l’accompagnant de "temps en temps". "C’est une histoire de famille. Mon aînée est déjà venue deux fois avec moi, il y a quelques mois contre Arsenal et West Ham. J’ai transmis ma passion, elles ont les maillots de Chelsea avec leur nom. J’espère qu’elles transmettront à leur tour ma passion".

Si ses filles venaient à ne plus le suivre, il ne serait pas déçu. "Ce n’est pas grave si elles n’aiment pas le foot mais elles ne doivent pas me sortir un autre nom d’équipe que Chelsea en Angleterre", prévient-il. "Elles ne sont pas fans de sport mais sont contentes de voir la passion de papa. Si mes filles ne vivent pas l’ambiance de Stamford Bridge, elles ne pourraient pas comprendre pourquoi je suis parfois acharné quand je suis devant la télé".

Parmi ses joueurs favoris à Chelsea, il nomme sans hésiter l’emblématique international anglais, Frank Lampard, qui a notamment remporté la première Ligue des champions avec les Blues et qui a pris sa retraite au début de l’année 2017. "C’est LE joueur, la classe, un joueur qui donne tout et mouille le maillot pour l’équipe. Il pouvait marquer de n’importe quel angle. C’était un joueur complet avec beaucoup de classe", souligne-t-il. "Et ensuite, il y a John Terry, le leader. Malgré sa vie privée qui n’était pas toujours un exemple. Sur le terrain il mouillait le maillot. Il n’était pas simplement là pour empocher un chèque à la fin du mois. A présent, il y a évidemment Eden Hazard. C’est plus que logique".

Son club de supporters a d’ailleurs connu une forte croissance avec l’arrivée de plusieurs joueurs belges au club. "Notre club a pris de l’ampleur grâce à la présence des Diables Rouges. Nos demandes d’affiliés ont clairement augmenté quand on avait acheté Lukaku, De Bruyne, Courtois, Hazard… Il y a des affiliés qui viennent pour Chelsea, pour voir un match en Angleterre, ou ceux qui sont simplement fans d’un joueur belge".

Quant à la saison à venir, Dimitri est loin d’être serein malgré le titre de champion d’Angleterre remporté en mai dernier. "En tant que supporter, on craint fort d’avoir la même saison qu’il y a deux ans où on avait terminé 10e. Au niveau des transferts, la politique du club n’a pas été comprise lors du dernier mercato. Ils veulent du succès sur tous les fronts mais ils ne renforcent pas l’équipe suffisamment. Ce qui est décevant, c’est que de bons jeunes joueurs sont partis comme Solanke, Chalobah ou Abraham. Les jeunes n’ont pas leur mot à dire, c’est ma déception car j’aime voir des jeunes progresser. Il y a du potentiel mais ils n’ont pas leur chance".

L’Hennuyer estime que son équipe est trop "courte" pour jouer sur tous les fronts (championnat, coupes d’Europe et nationales). "Pas au niveau talent, mais cela va être compliqué sachant que tous les grands se sont renforcés. United va être dur à déloger. City avait un problème en défense mais s’est renforcé. Pour être champion, cela se profilera plus tard car la saison est tellement longue. L’histoire de la Premier League nous a montré que tous les scénarios sont possibles jusqu’à la dernière journée. J’aimerais qu’on fasse quelque chose de bien en Ligue des champions et terminer sur le podium dans le championnat. Je suis juste déçu de la politique des transferts. Conte aurait mérité autre chose. Les dirigeants auraient pu faire un effort financier".

Dimitri a vécu la victoire (2-1) de Chelsea face à Tottenham en 2006 avec un but dans les derniers instants de William Gallas. Le défenseur français avait été saluer les fans des Blues à la fin de la rencontre dans une ambiance surchauffée en tribunes. "Des frissons et le plein d'émotions. C'est pour ces moments qu'on aime le foot", confie Dimitri.

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