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Ces Belges supporters d'un club étranger: Stéphane décrit le "moment qui fait chaud au coeur" qu'il a partagé avec Fellaini

Stéphane, 51 ans, est un gérant d'entreprise dans la région bruxelloise. Depuis son plus jeune âge, il suit le foot de près. Avant d'un
jour s'y attarder un peu plus et de succomber au charme d'une équipe anglaise. Ce jour, c'était celui de la finale de Coupe
d'Angleterre, en 1984, entre Everton et Watford. "J'ai vu ce match comme je regardais toutes les finales de FA Cup à la télévision.
J'aimais bien le foot anglais en général mais pas une équipe en particulier. Et puis, je ne sais pas pourquoi, mais quand j'ai vu
Everton, le maillot bleu...", nous indique-t-il, se remémorant le match comme si c'était hier.

"Ils avaient gagné 2-1 et je n'avais pas vraiment d'ami qui suivait Everton. Mais je me suis dit que cette équipe était un peu particulière et hors du commun. Donc j’ai porté mon intérêt sur Everton et les années suivantes ont été assez fastes pour le club étant donné qu’ils ont été champions d’Angleterre et gagné la Coupe d’Europe", se réjouit-il.


De la télé au stade...

Désormais, Sébastien suit la progression de l'équipe anglaise. Et à 19 ans, il profite d'une finale européenne qui se joue aux Pays- Bas, à Rotterdam, pour aller supporter Everton depuis les tribunes. "Mon premier match, c’est cette finale de Coupe d’Europe à Rotterdam contre le Rapid Vienne en 1985. Cette finale qu’Everton remporte 3-1. Là je crois que le virus est venu de ce match-là. Je suis vraiment devenu passionné par cette équipe".

Petit-à-petit, le jeune homme essaie de se rendre au stade de plus en plus souvent. Etant donné que Liverpool, ville dans laquelle est
basé le club d'Everton, se trouve bien enfoncée dans le Nord de l'Angleterre, il privilégie d'abord les matchs en déplacement. "Au début, j’allais voir des matches à Londres. Il faut bien se dire que dans les années ‘80, je n’avais pas de contact, pas d’Internet, pas Facebook. Donc c’était très compliqué de pouvoir contacter ou avoir des relations avec d’autre fans d’Everton. J’allais aux matches par mes propres moyens. Je prenais le train de Bruxelles à Ostende, le train à Douvres jusque Londres. Je passais la journée à Londres".

S'il était plus difficile de s'organsier et de voyager, il était par contre plus aisé de trouver des tickets d'entrée pour chaque rencontre, même au dernier moment. "A cette époque, il n’y avait évidemment pas de problème pour avoir de ticket vu que il y avait encore des places debout dans les stades anglais. Donc c’était jusque quand c’était plus possible d’entrer. Il y avait juste le fait que je ne savais pas être avec les supporters d’Everton vu qu’il fallait avoir un ticket particulier pour être là".


Vive Facebook et... le low-cost

Au fil des années, les choses évoluent pour Stéphane. Et si les places debout disparaissent peu à peu, rendant plus compliqué l'accès
au stade, des nouvelles lignes de transport apparaissent, avec notamment les compagnies low-cost. "Un jour, début des années 2000, j’ai décidé d’aller jusqu’à Everton voir un match. Donc j’ai fait le voyage jusque Liverpool. En plus avant j'étais aussi supporter du RDWM. A la mort du club en 2002, ça m'a laissé le temps d’aller beaucoup plus fréquemment à Everton... jusqu’au moment où je me suis dit que je m’abonnerais bien une saison à Everton. Et là, j’en suis à ma 12e saison".

Un jour de match, Stéphane part donc pour 700 kilomètres aller, puis 700 kilomètres retour dans la foulée. Parfois le même jour. "Je le fais souvent en voiture. Mais de plus en plus je prépare mes voyages avec des compagnies low-cost", indique-t-il. Mais au-delà du
trajet, il y a aussi le fait d'être seul... ou accompagné. Et il est vrai que "tuer le temps" sur la route est plus facile en groupe.

Récemment, Stéphane a donc participé à la création du fan club officiel des "Belgian Toffees". "Avec un ami, on fait souvent le voyage
à deux, mais en général d’autres personnes se joignent à nous car un match en Angleterre montre de l’intérêt. Et puis les gens sont
intrigués par la passion que j’ai pour Everton et les voyages que je fais. Alors parfois ils se disent qu'ils viendraient bien avec moi. Et puis il y a aussi les gros matches, pour lesquels il y a naturellement plus de demandes".

Enfin, une petite révolution dans le domaine de la vie de supporter de Stéphane ces dernières années: l'émergence des réseaux sociaux. "C’est extraordinaire : maintenant je suis en contact permanent avec les supporters d’Everton sur place. C’est un plaisir". Et cela lui permet de suivre au jour le jour les exploits de "Speedo", un supporter d'Everton qui suit tous les matchs en maillot, été comme hiver. "A chaque rencontre il est là, habillé comme pour aller à a pisicine. Il récolte de l’argent pour les enfants malades et là il a relevé le défi de faire le déplacement jusque Lyon à pieds. Il est donc parti de Goodison Park à Lyon à pieds, ce qui fait à peu près 700 miles de marche. Là, il vient d’arriver en France, il continue son trajet et je trouve ça extraordinaire".


Une saison de... transition

"Speedo" devrait donc se retrouver à Lyon pour le prochain match d'Europa League ce jeudi. Une rencontre européenne qui, de l'avis de Stéphane, ne sera pas des plus simples. "Là, on est en pleine transition. On a fait une super saison l’an passé, parce qu’il y avait un joueur, je ne sais pas si vous connaissez, Romelu Lukaku peut-être (rires) qui a fait une terrible saison, qui a marqué 25 buts. Il a
relativement été décisif sur beaucoup de matches et on l’a vendu parce que l’offre était là et quand un grand club propose 100 millions d’euros, Everton n’a pas les moyens de dire non. Mais je pense qu’on l’a mal ou même pas remplacé. Et donc cette année, on joue moins bien et ce malgré la venue de Wayne Rooney qui est quand même une bonne chose. Les débuts ne sont vraiment pas brillants et on se pose beaucoup de questions à propos de l’entraîneur Ronald Koeman. Malheureusement, Kevin Mirallas a perdu sa place dans l’équipe… On assiste donc à chaque match à des essais, on change des choses, on tente une nouvelle tactique mais là pour le moment on ne trouve pas d’équipe-type. On va peut-être attendre le mercato de janvier pour voir arriver un avant-centre. Je l'espère".

Et quand on demande à Stéphane quel joueur lui vient le plus rapidement à l'esprit lorsque l'on évoque Everton, il n'hésite pas longtemps. "Je pense à Leighton Baines qui joue depuis très longtemps au club (depuis 2007, ndlr) auquel il est vraiment très attaché et où il a fait ses classes étant jeune. Sinon, je peux aussi dire que le retour de Rooney m’a fait plaisir. C’est quand même une légende du club qui est parti très, très longtemps et ça fait du bien de le revoir à Everton où je pense il va finir sa carrière".

Mais son meilleur moment, c'est malgré tout avec un Diable Rouge qu'il l'a vécu, en la personne de Marouane Fellaini. Et même si ce
dernier joue désormais à Manchester United, le lien qu'il a créé avec lui reste extrêmement fort. "J’ai rencontré une fois son papa dans l’avion en allant à Everton et j’ai un petit peu discuté avec lui au moment où Marouane jouait encore chez nous. Son papa était abasourdi par tout ce que je faisais pour Everton et il m’a dit:'Toi tu dois rencontrer mon fils'. Et l’un dans l’autre, il y a vraiment une amitié qui s’est créée entre Marouane et moi. Ça, c’est un truc qui reste. Je l’ai revu un jour alors qu’il jouait déjà à Manchester United et on s’est serré dans les bras. Ça, ça fait chaud au cœur".

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