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Leon Goretzka, futur "apparatchik" de la Mannschaft?

Impliqué sur les trois buts de l'Allemagne contre l'Australie (3-2) et attendu face au Chili, jeudi en Coupe des Confédérations, le milieu Leon Goretzka s'avère un très sérieux candidat au Mondial russe au sein de la Mannschaft.

"Il a été très fort, il l'était déjà ces trois derniers jours avec nous. Il a été très présent et a beaucoup travaillé, a gagné des duels défensifs, a fait des appels remarquables dans la profondeur, et il est difficile de défendre contre cela, on l'a vu avec le troisième but. Il est dans une grande forme et fait une très bonne impression".

Eloge signé Joachim Löw. Le sélectionneur a, depuis un certain temps, un œil sur ce longiligne milieu polyvalent (1,89 m, 79 kg). Il l'avait d'ailleurs convoqué dans sa liste élargie de 30 joueurs avant le Mondial-2014.

Löw a prévenu qu'il voulait se servir de la "Coupe des Conf'" pour incorporer une poignée de joueurs dans son groupe en vue du Mondial-2018. Histoire d'apporter un peu de fraîcheur et de concurrence auprès des cadres qui ont décroché le titre suprême au Maracana. Et à ce jeu-là, Goretzka (22 ans) peut raisonnablement espérer intégrer la nomenklatura des milieux dirigée par Sami Khedira et Toni Kroos.

Le jeune joueur était l'une des deux pépites de Schalke 04 avec Max Meyer, dans l'ombre de la starlette Julian Draxler déjà en phase d'ascension. "+Jule+, c'est à toi de réveiller le stade aujourd'hui", a glissé Goretzka à Draxler lundi soir à la sortie du vestiaire, au vu de la faible affluence du stade de Sotchi.


"En train de poser mes pierres"

L'ailier parisien a livré une prestation correcte et a été élu homme du match par les fans, mais c'est bien Goretzka qui a secoué la station balnéaire caucasienne. A l'origine du premier but, il a ensuite obtenu un penalty (transformé par Draxler) et inscrit lui-même le troisième but, son premier en équipe nationale, pour sa sixième sélection.

Associé à Sebastian Rudy dans l'entrejeu, il a été celui qui se projette et apporte à la création. Un poste qu'il a longtemps occupé en club.

"En tant que meneur de jeu, il faut déjà être performant. C'est le premier pas afin de pouvoir s'imposer. Après, on peut commencer à s'occuper des autres et les entraîner dans cet élan. Je suis en train de poser mes pierres", a-t-il commenté.

Avant de tempérer: "Je ne veux pas être présomptueux et réclamer le poste de meneur. Je vais essayer dans les prochains matches d'aider mon équipe".

Il faut déjà qu'il confirme tout au long du tournoi, et pas seulement face à de modestes Australiens. Et qu'il prenne la mesure d'une compétition après avoir été malheureux aux jeux Olympiques de Rio en 2016: désigné capitaine de l'Allemagne par Horst Hrubesch, il s'était gravement blessé dès le début du tournoi, et n'a pu participer au parcours de son équipe, battue en finale par le Brésil de Neymar aux tirs au but.


Une grande marge de progression 

Si le décollage de Goretzka est rendu possible, c'est aussi parce qu'il semble enfin débarrassé de ses ennuis physiques. Auparavant victime de récurrentes inflammations intestinales qui ralentissaient son processus de récupération après les matches, il a trouvé un nouvel équilibre en changeant ses habitudes alimentaires.

Le joueur a encore une marge de progression, notamment du côté des statistiques, même si elles sont déjà correctes pour un milieu (19 buts et 20 passes décisives en 154 matches de clubs toutes compétitions confondues, avec Bochum puis Schalke).

"C'est un garçon qui court beaucoup, créatif tout en étant capable d'exercer un bon pressing", a analysé l'entraîneur franco-allemand Gernot Rohr pour France Football.

"Il manque peut-être d'impact physique, mais il va se muscler, a-t-il ajouté. Ça lui permettra d'avoir encore plus d'abattage, sachant que, techniquement, il est déjà très doué. Pied gauche, pied droit, jeu de tête, jeu de passes, vision du jeu..."

De là à devenir "Leon le nettoyeur"...

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