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Election FFF: Rousselot, à l'Est du nouveau?

Patron de supermarché devenu celui du club Nancy, il brigue désormais la tête du foot français: Jacques Rousselot, 67 ans, mordu de vélo, espère griller au sprint le sortant Noël Le Graët pour l'élection à la présidence de la Fédération française samedi.

"J'ai grandi dans une famille modeste, mais nous étions heureux. D'une certaine façon, je veux offrir à mes proches ce que je n'ai pas eu. J'ai gravi les échelons, j'ai travaillé dur et démontré mes capacités. J'ai vu mes parents souffrir donc je pense que c'est une des raisons pour lesquelles je me bats autant", explique souvent l'homme aux fines lunettes et barbe blanche de trois jours.

Issu d'une famille d'ouvriers, le natif de Pont-Saint-Vincent, petite ville de Meurthe-et-Moselle d'à peine 2.000 habitants située à une vingtaine de kilomètres au sud de Nancy, a donc réussi dans les affaires, au point de pouvoir s'offrir l'ASNL, son club de coeur.

Rousselot, qui allait voir les matches de Nancy quand il était adolescent puis à l'époque de Michel Platini, a réalisé son rêve un peu plus tard en intégrant le club. D'abord sponsor principal en 1987 alors qu'il dirigeait un supermarché Leclerc, il devient en 1994 co-président avec Gérard Parentin, avant de prendre en mains les destinées de l'ASNL en 1998.

"C'est évident que le club ne serait pas où il est aujourd'hui sans lui, autant par ce qu'il a apporté financièrement qu'humainement", explique Nicolas Holveck, ancien vice-président de Nancy aujourd'hui directeur administratif de l'AS Monaco.

- Rallye-raid Paris-Moscou-Pékin -

Fan de foot mais aussi du Tour de France, Rousselot a transmis à son fils une autre de ses passions, celle de l'automobile. Benoît Rousselot a en effet pratiqué le rallye et a notamment été sacré champion de France sur asphalte en 2002 au volant d'une Subaru.

Le président de l'ASNL, qui a participé au rallye-raid Paris-Moscou-Pékin en 1992, aime les belles voitures. Et aussi les miniatures puisqu'il collectionne les répliques de tous les véhicules qu'il a possédés. Ces dernières sont entreposées dans une vitrine de son bureau nancéien.

Quel dirigeant est-il? "Il est simple, très paternaliste, il protège ses collaborateurs et surtout les laisse s'exprimer. Il a toujours su bien s'entourer, il est loyal et il n'a aucun problème pour déléguer" poursuit M. Holveck, entré à l'ASNL comme stagiaire en 1997 et qui a quitté le club en 2014 après avoir atteint la vice-présidence.

Rousselot, fidèle dans le travail, a aussi tissé des liens quasi filiaux avec Pablo Correa, l'entraîneur historique du club lorrain (2002-2011 et depuis 2013). Ensemble, ils ont remporté une Coupe de la Ligue, obtenu une quatrième place de L1 et connu deux épopées européennes.

- "Jamais abattu" -

Pendant la campagne pour la présidence de la "3F", si certaines personnes de sa liste ont pu être objet d'attaques des autres camps, lui n'a jamais été vraiment visé. Le clan Le Graët lui reproche juste de ne pas avoir accepté de débat...

Si un reproche peut lui être fait, c'est de s'être emballé cet hiver dans la presse pour un potentiel investisseur chinois qui n'est finalement pas venu racheter son club.

Grand amateur de contrepèteries et de l'émission "Les Grosses Têtes", Rousselot fait preuve de pas mal d'humour et il est fréquent de le surprendre en plein fou rire dans les entrailles du stade Marcel-Picot. "Il est très généreux, parfois trop. Il ne supporte pas l'injustice et l'argent n'est absolument pas son moteur", assure encore M. Holveck.

Même si la course à la présidence de la FFF contre Noël Le Graët, son ancien allié qui lui avait promis sa succession avant de se représenter, s'annonce compliquée, Rousselot est tout de même parti au charbon.

"Il n'est jamais abattu, il va toujours de l'avant, assure M. Holveck. Il s'est lancé dans une compétition difficile et j'espère qu'il gagnera. Mais s'il doit perdre, il rebondira et continuera à bien s'occuper de son club."

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