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Jets de pétards: Metz fait appel et relance l'affaire

Le FC Metz fait appel: le club avait été sanctionné d'un retrait de deux points et d'un match à rejouer pour ces fameux pétards lancés par des supporters lorrains sur le gardien lyonnais, lors du match contre Lyon en Ligue 1, interrompu à cause de ces incidents le 3 décembre.

Cette décision des dirigeants messins relance donc une affaire qui agite le foot français depuis plusieurs semaines. L'appel n'est toutefois pas suspensif et Metz, lanterne rouge de la L1, reste privé de ses deux points tant que la commission d'appel de la Fédération (l'appel n'est pas auprès de la LFP) n'a pas tranché.

L'instance a jusqu'à début juillet pour se prononcer mais elle devrait le faire bien avant, selon une source au sein de la Fédération.

Le FC Metz explique mardi ne pas comprendre "la faute qu'il aurait commise" le soir du match "au-delà de celle de ne pas avoir pu matériellement faire intervenir les stadiers dans le délai de trente-sept secondes qui s'est écoulé entre le premier et le troisième (et dernier) jet de pétard ayant atterri à proximité du gardien lyonnais". Il met aussi en garde contre une décision qui constituerait selon lui "une jurisprudence très dangereuse pour nos clubs".

Le 5 janvier, dès l'annonce de la sanction prononcée par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel, le président messin Bernard Serin avait dénoncé une sanction "incompréhensible" qui punit une "victime" des incivilités dans un stade.

Le lendemain, il avait même créé la polémique avec une comparaison hasardeuse. "J'oserais presque vous dire que c'est, en l'occurrence, comme si, il y a quinze mois, la justice avait condamné le Bataclan", lançait le dirigeant de 66 ans, faisant allusion à la tuerie terroriste du 13 novembre 2015 et ses 90 morts.

- "Intolérables" -

"Le football français va-t-il accepter d'être l'otage de supporters ou de pseudo-supporters qui peuvent manipuler le résultat d'un match ?", avait-il demandé, après s'être dit "scandalisé par cette décision "injuste".

Il avait par la suite reçu le soutien du syndicat des "petits" clubs professionnels, l'UCPF, pour qui cette sanction est "inadaptée" car elle punit "un club sportivement sur des faits extra-sportifs".

Au moment de l'annonce de la sanction, Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline de la LFP, avait quant à lui insisté sur les caractères "inédit et intolérable des faits", avec des pétards qui "ont attenté de manière objective à l'intégrité physique du gardien lyonnais" Anthony Lopes.

Il faut dire que les images avaient provoqué un tollé. En pleine rencontre et alors que Metz menait 1-0, Lopes s'était effondré à cause d'un premier pétard lancé par des supporteurs messins.

A terre, et alors que le médecin du club lyonnais était à son chevet, il avait été visé par un deuxième pétard. Après une interruption provisoire à 20h30, une demi-heure après le début du match de cette 16e journée de Ligue 1, l'arbitre Lionel Jaffredo avait arrêté définitivement la partie.

- "#Netuezpaslefoot" -

Lyon avait expliqué par la suite que son gardien souffrait d'une "surdité traumatique", même si Lopes avait pu rejouer dès le 7 décembre en Ligue des champions.

Ces incidents avaient aussi provoqué l'ire du syndicat des joueurs professionnels (UNFP), réclamant une prise de conscience collective pour éviter de revenir "aux jeux du cirque". Le week-end suivant la rencontre, joueurs et arbitres en L1 et L2 avaient porté un t-shirt "#Netuezpaslefoot" à l'échauffement.

L'affaire risque de ne pas en rester là. Jean-Michel Aulas, président de Lyon avait promis le 7 janvier: "Comme je pense que Metz fera appel, si c'est le cas, nous ferons appel aussi car nous aurions pu également dans cette affaire gagner trois points" sur tapis vert.

Et la justice aussi qui s'est emparée du dossier avec deux mises en examen. La première vise un père de famille de 23 ans, poursuivi pour "violences aggravées, jet de projectile dangereux et introduction de fusée ou artifice dans une enceinte sportive lors d'une manifestation sportive". Il avait reconnu avoir jeté le premier pétard sur Lopes. Le second individu est âgé d'une trentaine d'années et réside à Metz. Il avait refusé de s'exprimer devant la police ou devant le juge.

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