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Ligue des champions: Leicester peut-il écrire une nouvelle histoire?

Son royaume pour une demie: Craig Shakespeare a refait de Leicester une formation de combat. Suffisant pour un exploit contre le géant Atletico en quart de finale de la Ligue des champions, mercredi (20h45) à Madrid?

Il y avait quelque chose de pourri à Leicester avant ce 23 février. Claudio Ranieri n'y arrivait plus et les champions en titre, alors 17e de Premier League, flirtaient dangereusement avec la relégation.

Passé le drame du départ d'un entraîneur adoré de la foule, les dirigeants ont confié les rênes des "Foxes" à Shakespeare, l'adjoint présent à Leicester depuis près de dix ans. Le technicien préféré des joueurs, l'oreille et le liant de l'équipe de l'ère Ranieri, est revenu aux fondamentaux.

"En ce moment, ça va encore mieux que ce que j'imaginais, mieux que dans mes rêves", avait raconté l'entraîneur anglais début avril.

Ciao les tentatives de sophistication, l'expérience Mahrez en meneur de jeu, Gray en attaque, la défense à trois, les nouveaux schémas tactiques du "Bricoleur" italien. Hello les vieilles recettes, le pressing continu, les contre-attaques, le sempiternel 4-4-2, les buts de Vardy et le combat de rue au milieu.

Résultat: cinq victoires consécutives en championnat, une remontée spectaculaire à la 11e place, et un succès hargneux contre Séville (2-0) en huitième de finale retour de la C1.

Atletico en forme

Les supporters ne s'y étaient d'ailleurs pas trompés avant le rendez-vous européen. Dans le bouillant King Power Stadium, ils avaient prévenu les Andalous avec un grand tifo à l'effigie de Shakespeare (Craig) tenant en laisse un molosse, assorti d'une citation tiré du Jules César de Shakespeare (William): "Et seront lâchés les chiens de guerre." De quoi rappeler que le football dans les Midlands, c'est aussi des tacles appuyés.

Certes, les "Foxes" sortent d'une lourde défaite à Everton (4-2) dimanche, la première de l'ère Shakespeare, mais les têtes étaient déjà à Madrid et de nombreux titulaires dans les tribunes du Goodison Park. "Pas vraiment de dégâts après cette défaite", a sobrement commenté Shakespeare, dont l'esprit vogue du côté de l'Europe après avoir quasiment assuré le maintien.

Mais au rayon combat, les "Chiens de guerre" vont devoir mâchouiller un os autrement plus résistant. Si Séville était façonné pour le beau jeu, Diego Simeone a taillé son Atletico pour la bataille et la contre-attaque.

Un os d'autant plus coriace, que les Madrilènes sont en grande forme. Depuis leur défaite contre le Barça fin février, ils ont enchaîné huit matches sans défaite (dont six succès) toutes compétitions confondues. Et les "Colchoneros" restent sur un match nul dans le derby contre le Real (1-1) grâce à un but de Griezmann en fin de rencontre.

"Question de confiance"

"Tous les matches (des quarts de finale) s'annoncent comme de beaux matches, difficiles à jouer", analyse l'attaquant français. "Dans notre cas, ce ne sera pas un joli match à voir, je le dis pour ceux qui voudraient le regarder à la télévision. Mais ce sera intense."

Reste que l'expérience penchera largement du côté de l'Atletico, finaliste malheureux de la C1 la saison passée, battu par son voisin du Real en finale pour la deuxième fois en trois ans.

"Nous ne sommes pas favoris, nous ne croyons pas ça", nuance toutefois l'arrière gauche madrilène Filipe Luis, avant de se faire plus confiant. "Cela va être dur pour eux, parce que nous savons comment aborder ces quarts de finale. Nous en avons disputé trois lors des trois dernières années, donc nous sommes préparés."

Réponse du gardien de Leicester, Kasper Smeichel: "C'est une question de confiance. Et nous disposons des joueurs pour ça. Nous avons toujours été capables de réaliser ce genre de chose", explique le Danois, faisant ainsi honneur au slogan du club: "Fearless" ("Sans Peur").

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