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Ligue 1: Layvin Kurzawa, "chambreur" à nouveau pris à son propre jeu

Comme latéral, il aime bien provoquer, balle au pied ou ailleurs: Layvin Kurzawa, qui avait écorné son image avec un "chambrage" en Espoirs en 2014, se retrouve à nouveau au coeur de l'actualité, à ses dépens, victime d'une tentative de chantage pour une vidéo dans laquelle il critique son sélectionneur Didier Deschamps.

Europe 1, à l'origine de l'information, évoque "une soirée entre amis dans un bar à chicha" à Paris, où le joueur du Paris SG "dans l'euphorie du moment - sans doute pour plaisanter - se met à critiquer crûment le sélectionneur des Bleus". "Dans cet enregistrement, le joueur a des gestes déplacés pour le sélectionneur de l'équipe de France", a expliqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

L'affaire tombe mal pour le gaucher de 25 ans, qui avait réussi une belle ascension mais connaît des difficultés sportives actuellement. Après avoir été opéré d'une pubalgie en mai dernier, son début de saison est extrêmement délicat en club et en sélection. En équipe de France, il a complètement manqué son match contre le Luxembourg (0-0), avec 17 centres ratés. Au Parc des Princes, il a quitté la pelouse sous les sifflets dimanche, remplacé par Yuri Berchiche dès la 73e minute contre Lyon (2-0), après avoir accumulé les approximations.

- Railleries -

Avec le ballon, Kurzawa est un footballeur technique, provocateur et très porté vers l'attaque, ce qui lui vaut parfois des critiques sur son manque d'implication défensive. Avec ses coéquipiers, l'international français est un joueur jovial et volontiers moqueur, ce qui peut lui causer quelques soucis quand ses railleries visent des adversaires.

C'est ce qu'il lui était arrivé en 2014 en équipe de France de moins de 21 ans face à la Suède, lors d'un barrage retour crucial pour accéder au championnat d'Europe.

Alors que les Bleuets sont malmenés 3-0 et tout proche de l'élimination, le natif de Fréjus réduit le score et croit offrir la qualification aux siens, qui s'étaient imposés 2-0 à l'aller. Le jeune homme chambre aussitôt ses adversaires en mettant sa main en visière sur le front. Un geste qui passe mal chez les Suédois, qui se vengent doublement: en marquant en fin de match pour éliminer les Bleuets et en reproduisant le geste fait quelques minutes plus tôt par le jeune Français.

Après cette piteuse élimination, Kurzawa devient la cible des critiques sur les réseaux sociaux, jusqu'à se voir brocardé en symbole de l'arrogance des jeunes footballeurs, malgré ses excuses.

- 'Ambitieux' -

Arrogant Kurzawa ? "Non, c'est un jeune qui est ambitieux", corrige Pierre Mankowski, son sélectionneur chez les Espoirs à l'époque. "Il peut avoir par moment des réactions inattendues sur le terrain", mais pas de quoi en faire "un joueur difficile à gérer", soulignait le technicien, interrogé par l'AFP en août 2016 et qui racontait combien le joueur avait gagné en "expérience" avec le PSG.

Kurzawa, aux ascendances guadeloupéennes par son père et polonaises par sa mère, à qui il doit son nom de famille, avait en effet gravi rapidement les échelons en club et chez les Bleus. Formé à Monaco, il avait réalisé deux belles saisons en Principauté avant de rejoindre Paris à l'été 2015.

La première année dans la capitale est difficile, mais il réalise un début d'exercice 2016-17 extrêmement prometteur avant d'être handicapé par les blessures, jusqu'à son opération en mai.

Depuis, ses performances sont en berne. En équipe de France, le joueur au petit bouc et aux cheveux teints en blond a été doublé par Benjamin Mendy. Au PSG, la concurrence de Berchiche n'est pas à exclure. Les supporters parisiens ne devraient pas se contenter de l'hyper-activité de Kurzawa sur les réseaux sociaux, où il se met volontiers en scène comme lors de cette vidéo où il offre un maillot à un fan sur le périphérique parisien.

D'autant que le joueur vient de se compliquer la tâche avec cette affaire. Les plaisanteries entre amis, la chicha et la vidéo qui tombe mal, l'histoire n'est pas sans rappeler celle de l'ex-Parisien Serge Aurier, qui avait insulté l'entraîneur du PSG à l'époque Laurent Blanc, puis qui avait traîné comme un boulet sa mauvaise réputation.

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