Accueil Actu

Ligue 1: Lille, le scénario catastrophe

Lille, guidé par l'Argentin Marcelo Bielsa, voulait faire de cette saison un tremplin vers le top 5. Mais le club s'enlise à chaque match et la lourde défaite contre Monaco (4-0) vendredi a révélé ses carences sur le terrain mais aussi des tensions en coulisses.

. Bielsa à peine mieux qu'Antonetti

Les têtes et les ambitions ont changé mais les mauvais résultats persistent. Avec cinq points en sept journées, le Losc "Unlimited" de la nouvelle équipe dirigeante ne compte qu'un seul point de plus que l'année dernière au même moment, quand l'entraîneur était Frédéric Antonetti et le président Michel Seydoux.

La nouvelle direction, arrivée en début d'année civile après le rachat du club par l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez, a effectué un recrutement ambitieux en attirant l'ancien coach de l'OM Marcelo Bielsa et en investissant 70 millions d'euros sur le marché des transferts cet été, somme record pour le club.

"Citez moi une équipe directement première après deux mois", a quand même plaidé le meneur de jeu Yassine Benzia après la rouste monégasque, avant de reconnaître: "Aujourd'hui, c'est clair qu'on ne va pas parler d'Europe".

. Tensions internes

Pour sa première saison complète à la présidence du club, Gérard Lopez affronte une crise inédite sous son ère. Car non seulement le secteur sportif est loin des objectifs annoncés - le top 5 cette saison, le top 3 les suivantes -, mais des tensions sont apparues en interne et suscitent des interrogations.

Au centre de celles-ci, l'incontournable entraîneur argentin Marcelo Bielsa, qui fait la pluie et le beau temps au domaine de Luchin. Si elle peut être un moyen utilisée par Bielsa de distraire l'attention des piteux résultats sportifs, sa colère, mercredi, contre les journalistes - une compagnie "méprisable" - peut aussi traduire un niveau de nervosité élevé.

L'une des origines de son coup de sang était une question portant sur ses relations avec Luis Campos, le conseiller sportif du président Gérard Lopez, un autre très fort caractère avec lequel il serait en désaccord selon plusieurs médias. "Il n'y aucune tension", a-t-il balayé.

Des pommes de discorde ont pourtant poussé dans leur jardin: la fin de mercato, au cours duquel l'entraîneur aurait refusé des joueurs proposé par le Portugais, mais aussi le cas de l'analyste vidéo Joao Sacramento, recruté sur demande de Campos mais mis à l'écart par Bielsa.

. Interrogations sportives

Les choix sportifs de l'ancien entraîneur de Marseille et de Bilbao suscitent tout autant de questions. Au-delà de certaines décisions individuelles sans résultat - l'attaquant Nicolas Pépé passé des couloirs à l'axe ou le milieu Thiago Maia devenu latéral gauche -, c'est l'aspect général qui inquiète le plus.

L'arrivée d'El Loco en juin charriait avec elle la promesse d'un jeu offensif, endiablé, qui a fait sa réputation de Rosario à Marseille. Aujourd'hui, le Losc est l'une des pires attaques du Championnat (4 buts) et n'a plus marqué depuis 292 minutes. Son dernier buteur s'appelle Nicolas de Préville, vendu à Bordeaux dans les dernières heures du mercato pour le plus grand déplaisir des supporters, et par volonté de "faire des équilibres", selon la direction lilloise.

Contre Monaco, les seules occasions nordistes sont survenues à 3-0, quand l'ASM gérait tranquillement son avance.

. Manque "seulement de consistance"

"Je ne peux pas remettre en cause la façon dont nous jouons. L'équipe essaye clairement de jouer comme je le suggère", indique Bielsa, conscient que ses joueurs "ont été dépassés à tous les niveaux" par le champion de France en titre.

Est-ce le moment d'amender le projet lillois? "Cela ne remet pas en question notre projet de croissance", répond le directeur Marc Ingla dans le quotidien L'Equipe. "Il nous manque seulement de la consistance."

Rapidement abattus après l'ouverture du score monégasque, les Lillois - l'équipe la plus jeune des cinq grands championnats depuis le début du championnat - devront montrer du caractère pour leur prochain déplacement, samedi à Amiens, dans un derby déjà crucial pour le maintien. Car le top 5 est déjà loin...

À la une

Sélectionné pour vous